La consultation conduit vers l’opinion correcte

6568 1976

Jadis, on disait : Celui qui accomplit la prière de l'istikhâra n’échoue pas et celui qui consulte les autres ne le regrette pas. D’un autre côté, on a dit : Celui qui se satisfait de sa propre opinion s’égare et Celui qui s’obstine dans son opinion est loin du bon sens. La consultation est la déduction de l’avis relatif aux problèmes qui se présentent en s’appuyant sur d’autres personnes.
Quoique le Prophète () ait toujours eu la meilleure opinion et qu’il fût en plus soutenu par la Révélation, Allah, exalté soit-Il, lui ordonna de consulter ses Compagnons pour que la Oumma (nation islamique) reconnaisse les bienfaits de la consultation et la perpétue après sa mort, étant donné qu’Allah, exalté soit-Il, dit à Son Prophète () (sens du verset) : Et consulte-les à propos des affaires … (Coran 3/159).
De même Allah, exalté soit-Il, attribua à la société des croyants de nombreuses qualités, dont une des plus importantes est : une société fondée sur la consultation : se consultent entre eux à propos de leurs affaires … (Coran 42/38)
La consultation est une des règles de base de la Chari’a (législation islamique) :
Ibn ‘Atiya a dit : La consultation fait partie des règles fondamentales de la Chari’a et de ses préceptes majeurs. Celui qui ne consulte pas les oulémas doit être destitué. Il n’y a aucune divergence à ce sujet. Allah, exalté soit-Il, a loué les croyants avec ces mots (sens du verset) : se consultent entre eux à propos de leurs affaires … . Un bédouin a dit : Je n’ai jamais été dupé pour que mon peuple le soit. On lui demanda : Comment cela est-il possible ? Il dit : Je n’entreprends rien sans les consulter.
Ibn Khuwayz Mandâd a dit : Les gouvernants doivent consulter les oulémas au sujet de ce qu’ils ne savent pas et au sujet des questions religieuses qui ne sont pas claires pour eux. Ils doivent de même consulter les grandes figures de l’armée pour ce qui se rapporte à la guerre, les notables de la société pour ce qui se rapporte aux affaires des gens, les notables parmi les secrétaires, les ministres et les agents de l’Etat en ce qui concerne les intérêts du pays et son développement. On a dit que ‘celui qui consulte autrui ne le regrette pas’ et que ‘celui qui se satisfait de sa propre opinion s’égare’.


Les attributs du conseiller :
Celui qui désire prendre une décision doit consulter celui qui est nanti d’une opinion avisée et d’un esprit équilibré. Cinq conditions ont été stipulées pour la qualification du conseiller :
1- Il doit avoir une raison parfaitement saine et de l’expérience. Certains ont dit : consulte celui qui a de l’expérience ; il te donnera un avis qu’il a acquis chèrement et que toi, tu obtiendras gratuitement.
2- Il doit être croyant et craindre Allah, exalté soit-Il. Il a été mentionné que Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait d’eux, a dit : Lorsque quelqu’un consulte un musulman lorsqu’il désire entreprendre quelque chose, Allah, exalté soit-Il, le guidera vers les décisions les plus sages. Le Messager d'Allah () a montré que Le conseiller doit être digne de confiance. S’il est vraiment croyant, il ne donnera à celui qui le consulte qu'un bon conseil.
3- Il doit être un conseiller affable parce que le conseil et l’affabilité confirment l’idée et rendent l’opinion sincère. Al-Qurtubyî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le conseiller en ce qui concerne le monde ici-bas doit être en pleine possession de sa raison, expérimenté et affable envers celui qui le consulte.
4- Il doit être libre de soucis graves et d’anxiété obsédante. Celui dont l’esprit est altéré par les impuretés des soucis ne peut avoir une opinion saine ou une idée correcte.
5- Il ne doit avoir aucun objectif personnel relatif à la question pour laquelle il est consulté ou une passion qui la concerne, car une opinion influencée par la passion et motivée par les intérêts est corrompue.


Le Messager consultait ses Compagnons :
Le Messager d’Allah () consulta ses Compagnons au sujet de nombreuses affaires et de nombreux problèmes. Il les consulta au sujet des prisonniers de la bataille de Badr. Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, avait suggéré la rançon alors que ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, avait suggéré de les tuer, et il choisit l’avis d'Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui. Le Prophète () consulta de même ses Compagnons avant la bataille de Badr et leurs conseils l’avaient satisfait. Durant cette bataille, certains lui conseillèrent de se placer près des puits de Badr et d’empêcher les polythéistes d’y parvenir, ce qui eut le plus grand effet sur le résultat de la bataille. De même il demanda leur avis au sujet de la bataille d’Uhud et il suivit leur conseil bien qu’il fût d’avis contraire. Il demanda conseil pour la bataille des Ahzâb (Des Coalisés) et Allah inspira à Salmân, qu'Allah soit satisfait de lui, le conseil du creusement d’une tranchée. A Hudaybiya, il consulta son épouse, Umm Salama, qu'Allah soit satisfait d’elle, et elle lui suggéra ce qui s’avéra être un grand bienfait pour les musulmans.
 

Les Califes bien guidés consultaient les croyants :
Les Califes bien guidés ont suivi la méthode de consultation de leur Prophète (). Ils ne s’entêtaient pas dans leurs opinions et ils consultaient les croyants qui craignaient Allah et avaient de l’expérience. Lorsqu’un problème se présentait à Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, il cherchait la solution dans le Livre d’Allah et l’appliquait s’il l’y trouvait. Autrement, il agissait selon ses connaissances de la Sunna (tradition du Prophète (). S’il n’y trouvait pas de solution, il questionnait les musulmans sur la Sunna et s’il n’avait pas de réponse, il questionnait les chefs des musulmans et leurs oulémas.
Et voilà ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, consultant ses Compagnons dans l’histoire célèbre de son départ vers la Syrie alors que la peste y sévissait. ‘Uthmân et ‘Ali, qu'Allah soit satisfait d’eux, agissaient de même. Suivez-vous leur exemple ? Demandez-vous l’avis et les conseils des personnes croyantes douées d’intelligence afin que leurs réponses soient une aide pour vous et une voie vers l’opinion correcte ?

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