Satan nous invite à commettre les turpitudes

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Aucun musulman n’ignore le danger de Satan, attelé à séduire les descendants d’Adam depuis le jour où il eut l’ordre de se prosterner devant notre aïeul, Adam (). Depuis lors, la rancune et l’arrogance jaillirent du plus profond de son âme et il s’opposa à l’ordre de son Seigneur, exalté soit-Il, en disant (sens du verset) : Je suis meilleur que lui : Tu m’as créé de feu, alors que Tu l’as créé d’argile (Coran 7/12).

Il mérita alors l’expulsion et la malédiction d’Allah, exalté soit-Il, Qui dit (sens du verset) : A moins que l’un d’eux parvienne subrepticement à écouter, une flamme brillante alors le poursuit (Coran 15/18).

La haine et l’arrogance de l’ennemi d’Allah s’accrurent le poussant à annoncer son plan visant à égarer et à corrompre les descendants d’Adam. Il dit (sens des versets) :

Ô mon Seigneur, parce que Tu m’as induit en erreur, eh bien je leur enjoliverai la vie sur terre et les égarerai tous, à l’exception, parmi eux, de Tes serviteurs élus (Coran 15/39-40).

Depuis, le Diable, qu’Allah, exalté soit-Il, le maudisse, ne rate jamais une occasion, un moyen ou un artifice susceptibles de fourvoyer les gens.

Voilà pourquoi notre Seigneur, exalté soit-Il, nous a mis en garde contre le Diable et ses stratagèmes et nous a interdit de le suivre. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

Ô enfants d’Adam ! Que le Diable ne vous tente point, comme il a fait sortir du Paradis vos père et mère, leur arrachant leur vêtement pour leur rendre visibles leurs nudités. Il vous voit, lui et ses suppôts, d’où vous ne les voyez pas. Nous avons désigné les Diables pour alliés à ceux qui ne croient point (Coran 7/27) ;

Ô vous qui avez cru ! Ne suivez pas les pas du Diable. Quiconque suit les pas du Diable, [sachez que] celui-ci ordonne la turpitude et le blâmable (Coran 24/21) ;

Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour ennemi. Il ne fait qu’appeler ses partisans pour qu’ils soient des gens de la Fournaise (Coran 35/6).

La Diable utilise des moyens d’accès, pour pénétrer dans les cœurs et y insuffler son poison afin de les égarer.

L’imam al-Ghazâli, qu'Allah lui fasse miséricorde, a détaillé ceci dans ce qui suit :
Sachez que le cœur est une forteresse et que le Diable est l’ennemi qui essaie d’y pénétrer et de s’en emparer. On ne peut la protéger sans garder ses portes, ses accès et ses brèches, et personne ne peut garder ces entrées sans les connaître. Protéger le cœur contre les instigations du Diable est un devoir qui incombe à chaque musulman religieusement responsable ; il s’agit d’une obligation individuelle. Or, ce qui est indispensable pour remplir un devoir est lui-même un devoir, et il est impossible de refouler le Diable sans connaître ses portes d’accès ; cette connaissance est donc aussi un devoir. Ces accès, qui sont nombreux, sont les traits caractéristiques du serviteur d’Allah ; citons-en les suivants :

1- La colère et le désir : dès que l’homme est pris par la colère, le Diable le manipule comme un enfant manipule une balle.

2- L’avidité : plus l’homme devient attaché aux biens terrestres, plus cet attachement le rend aveugle et sourd. Là, le Diable saisit l’occasion pour embellir à cet homme tout ce qui l’amène à assouvir son désir, même s’il s’agit de l’accomplissement d’un acte blâmable ou d’une turpitude.

3- Manger à satiété : bien que licite, manger à satiété stimule les désirs, qui sont les armes du Diable.

4- La précipitation : l’homme qui se hâte subit les maux du Diable, sans s’en rendre compte.

5- L’avarice et la peur de l’indigence : ce défaut empêche l’homme de dépenser et de s’acquitter des aumônes et l’incite à thésauriser les biens.

6- Le fanatisme en faveur de certaines doctrines ou tendances, ainsi que la rancune et le dédain, éprouvés à l’égard des adversaires. Ces attitudes sont susceptibles de conduire aussi bien les dévots que les pervers à leur perdition.

7- Penser du mal des musulmans est une attitude dont l’homme doit préserver son cœur, et l’évocation d’Allah, exalté soit-Il, l’y aidera.

Dans son livre al-Djawâb al-Kâfi, Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a mis l’accent sur les stratagèmes que le Diable emploie pour faire tomber les organes du corps dans les péchés, dans une parabole qui décrit comment le Diable et ses alliés s’emparent du cœur. Il a dit : Lorsque le roi de l’incroyance arriva à la tête de ses soldats, il trouva le Cœur installé, dans sa forteresse, sur le trône de son royaume, avec des assistants qui obéissaient à ses ordres et des soldats qui l’entouraient pour le défendre. Lorsque le Diable demanda lequel de ces soldats était le plus proche du Cœur, on lui répondit : 'C’est l’âme'. Le Diable dit alors à ses soldats : 'Précipitez-vous sur elle à travers ses désirs, cherchez ce qu’elle aime et trouvez son bien-aimé. Promettez-lui de lui apporter ce qu’elle désire, stimulez son appétit et gravez en elle l’image de son bien-aimé, lorsqu’elle est éveillée et lorsqu’elle est endormie. Dès qu’elle lui fera pleinement confiance, jetez sur elle les grappins et les harpons du désir, puis tirez-la vers vous. Si l’âme s’empare du cœur et s’allie à vous contre lui, vous serez ainsi capables de vous emparer des autres accès : les yeux, les oreilles, la langue, la bouche, les mains et les pieds. Campez donc sur ces accès avec obstination, car dès que vous les utiliserez pour envahir le cœur, vous parviendrait certes à le tuer, ou le capturer ou le blesser grièvement en le couvrant de plaies' .

Le Diable achemine graduellement l’homme vers l’égarement et la séduction. Il commence par l’appeler à commettre un péché, et ne tarde pas à l’embellir dans son âme, puis à ses yeux. Ensuite, il le pousse à s’approcher d’elle, à l’effleurer, puis lui montre comment la commettre, tout en lui suggérant que c’est facile à faire et qu’il n’y a pas à hésiter. Il fait tant et si bien qu’il supprime de son cœur la crainte de commettre le péché, puis le rassure sur les retombées de son acte, en lui laissant entendre que son secret ne sera pas divulgué, que personne n’aura vent de son crime, qu’il s’agit d’un acte sans suite ni punition, qu’il ne constitue pas un délit. Il lui fait penser que c’est une rare occasion à saisir et dont il faut en profiter, car elle peut ne plus se reproduire. Ainsi, ces étapes diaboliques successives acheminent-elles l’homme vers la perpétration du péché, car le Diable remplit sa pensée, son cœur et ses sentiments par le désir ardent de le commettre et ne lui donne pas de répit jusqu’à le prendre en flagrant délit et le trouver noyé jusqu’au cou dans la turpitude. Là, le Diable devient enchanté de voir l’homme commettre le péché, étant l’exécution de son plan et la preuve du succès de sa mission.

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