La foi est la question capitale pour laquelle Allah, exalté soit-Il, a envoyé les Messagers, a révélé les Livres célestes et a tout créé. Cela est la raison pour laquelle le Prophète () a porté un grand intérêt à l’explication de l’essence de la foi, les causes qui l’invalident ainsi que ses fruits et ses effets sur l’être humain dans le bas monde et dans l’au-delà. Il a également () donné des exemples qui montrent la situation du croyant et celle du mécréant. D’après Ka’b ibn Mâlik, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : Le croyant est pareil à la plante que le vent, de quelque côté qu’il vienne, ne cesse de la faire pencher, tel le croyant qui ne cesse d’être éprouvé. Le mécréant, lui, est pareil au cèdre rigide qui ne bouge point jusqu’au moment où, d’un seul coup, il se déracine (Mouslim).
Dans ce hadith, le Prophète () a montré la différence entre le croyant et le mécréant face aux épreuves de la vie présente. Il a comparé le croyant à une plante flexible que le vent secoue à gauche et à droite, tantôt l’abaissant, tantôt la relevant, et ainsi jusqu’à ce qu’elle sèche et meure. En revanche, il a comparé le mécréant, ou l’hypocrite selon certaines versions, à un arbre énorme que le vent est incapable d’ébranler, tant qu’il est fixe et dressé, mais quand Allah, exalté soit-Il, décrète sa fin, Il lui envoie un vent impétueux qui le déracine d’un seul coup. Selon les interprétations de ce hadith, le Prophète () a choisi l’exemple du cèdre parce qu’il est énorme et résiste aux mauvaises conditions atmosphériques, comme cela est connu.
Le hadith montre que le croyant est sujet à toute sorte d’épreuves dans le bas monde ; des épreuves qui atteignent son corps, sa famille et ses biens, puisqu’Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants (Coran 2/155).
Allah, exalté soit-Il, éprouve le croyant pour lui permettre d’expier ses péchés et pour élever son rang spirituel, car il n’y pas un souci, une affliction, une maladie ni une fatigue qui touchent le musulman, jusqu’à l’épine qui le blesse, sans qu’Allah, exalté soit-Il, ne lui efface par cela une partie de ses péchés. Et dans le cas où Allah a décrété un rang élevé pour l’un de Ses serviteurs dans l’au-delà et que ce serviteur n’atteigne pas ce rang par ses œuvres, Allah, exalté soit-Il, ne cesse de l’éprouver jusqu’à le faire atteindre le rang qu’Il a décrété pour lui, comme nous en a informé le véridique (). Quant au mécréant, il ne subit pas d’épreuves, et même s’il en subit quelques-unes, elles ne lui permettent pas d’expier ses péchés, jusqu’à ce qu’il meurt dans cet état. Il rencontre ainsi son Seigneur, exalté soit-Il, avec tous les péchés qu’il a commis, sans aucun allègement.
Comparer le croyant à une plante céréalière et le mécréant à un arbre comporte de nombreuses subtilités parmi lesquelles le fait que la plante est faible et humble, alors que l’arbre est fort, hautain et arrogant. Il en est de même du croyant et du mécréant, des habitants du Paradis et de ceux du Feu, comme l’a indiqué le Prophète () dans maints hadiths.
Par ailleurs, lorsque le croyant affronte une épreuve, il s’y adapte avec souplesse de sorte qu’elle ne l’endommage pas, tout comme les plantes céréalières, de nature flexible, qui échappent aux dommages causés par les vents houleux, allusion faite à la résignation et la satisfaction du croyant à la prédestination. Quant au mécréant, il fanfaronne face à ces destinées, de par son incrédulité et son arrogance, et y résiste tout comme le cèdre résiste au vent et refuse de s’y soumettre, mais quand Allah, exalté soit-Il, veut le détruire, Il donne le pouvoir sur lui à un vent impétueux qui le déracine d’un seul coup.
Citons aussi le fait que les gens bénéficient des récoltes des plantes céréalières, car après la moisson qu’effectuent les propriétaires, il en reste suffisamment pour les pauvres, et les bêtes. De même, quand le croyant rend l’âme, il laisse après lui un savoir utile, ou une aumône permanente ou un enfant vertueux qui invoque Allah, exalté soit-Il, en sa faveur. Quant au mécréant, il ne reste rien d’utile après sa mort et il laisse peut-être même de quoi nuire. Il ressemble à un arbre arraché du sol, bon seulement à faire du feu.
En plus, le fruit de la plante céréalière est béni. Allah, exalté soit-Il, ne donne-t-Il pas l’exemple du grain qui donne sept épis, à cent grains l’épi ? Ceci contrairement à l’arbre dont chaque grain donne un seul arbre.
Si les grains que donnent les plantes céréalières constituent la provision des êtres humains, la nourriture de leur corps et le moyen de leur existence, la foi est la provision des cœurs et des âmes et le moyen de leur existence. Si les cœurs perdent la foi, ils trouvent une mort définitive et vont à leur perdition dans ce bas monde et dans l’au-delà.
Une autre subtilité dans cette comparaison : si les plantes céréalières sont faibles en soi, elles se renforcent grâce à ce qui les entoure, contrairement aux arbres qui ne s’épaulent pas mutuellement. De même, les croyants sont, dans la bonté, l’affection et la sympathie qui existent entre eux comme un corps qui, lorsqu’un de ses membres souffre, voit les autres partager avec lui l’insomnie et la fièvre . C’est la même raison pour laquelle Allah, exalté soit-Il, compare le Prophète () et ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, aux plantes céréalières, en disant (sens du verset) : Et l’image que l’on donne d’eux dans l’Evangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige (Coran 48/29). Le verset compare le Prophète () et son Message à une plante à cause de leurs fruits abondants, comme il compare les Compagnons au tuteur qui aide la plante à se fortifier et se dresser.
Ce hadith console le croyant éprouvé, lui enjoint de se résigner au Destin et à la Prédestination d’Allah, exalté soit-Il, de concevoir que tout ce qu’il subit dans le bas monde comporte pour lui du bien, car s’il remercie Allah, exalté soit-Il, pour un bien qu’il acquiert, il en est récompensé, et s’il fait preuve d’endurance lors d’un malheur qui le frappe, il en est aussi récompensé.
Source : section arabophone d’Islamweb