Facultés d’apprentissage chez l’enfant et la manière de les exploiter

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L’enfant jouit d’une mémoire vierge et pure, vide de préoccupations et de soucis, contrairement aux grandes personnes. Cette mémoire est en même temps un instrument efficace: l’enfant apprend très vite et oublie difficilement ce qu’il acquiert à cet âge précoce. Ceci explique la raison pour laquelle l’enseignement pendant l’enfance est plus rapide et s’ancre mieux qu’à n’importe quelle autre période de la vie. Pour connaître le meilleur moyen d’exploiter cette faculté, voici la question suivante:
Qu’apprennent nos enfants?
Si nous réfléchissons à la situation de nombreux enfants musulmans aujourd’hui, nous constatons qu’ils répètent les chansons et les publicités et apprennent les noms des footballeurs alors que la mémorisation du Coran et des hadiths n’est pas inscrite dans leurs programmes éducatifs! Si nous blâmons les parents, une partie d’entre eux dira que l’apprentissage du Coran est difficile, s’il est ajouté aux programmes surchargés enseignés à l’enfant. Un autre groupe de parents n’est pas conscient des capacités extraordinaires de la mémoire de l’enfant, et néglige d’exploiter ce don dans ce qui est utile et ce qui enrichirait sa raison et sa pensée. Sa mémoire s’emplit malheureusement de produits médiatiques insignifiants qui défilent abondamment devant lui sans aucun contrôle ni censure!
Nous sommes responsables de bien investir ce joyau que possèdent nos enfants en bas âge pour leur bien et en faveur de leur religion et de leur vie d’ici-bas. Si nous classons par ordre de priorités ce que nous devons faire mémoriser à nos enfants, la liste se présente ainsi:
1- Le noble Coran:
La rétribution ne sera pas réservée uniquement aux enfants mais aussi aux parents qui tiennent à leur apprendre le Livre Saint d’Allah. Le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, dit:
Quiconque aura mémorisé, appris et mis en pratique le Coran permettra à ses parents, le jour de la Résurrection, de recevoir une couronne de lumière aussi radieuse que le soleil et d'être vêtus de deux habits plus précieux que toutes les richesses de ce bas monde. Ils demanderont : Pourquoi avons-nous été gratifiés de ces habits ? - Et on leur répondra : Pour avoir enseigné le Coran à votre enfant . (Al-Haakem)

2- Les hadiths du Prophète ():
Ce qui est important, après le Coran, ce sont les hadiths prophétiques. Le père et l’éducateur doivent choisir les hadiths Sahihs (authentiques), courts et faciles, afin de convenir à cette période de l’enfance. Rabi`a ibn Chaybân a dit: “J’ai demandé à Al-Hassan ibn `Ali, qu’Allah soit satisfait de lui: ‘Qu’est-ce que tu as appris du Messager d’Allah?’ Il me répondit: ‘J'ai retenu du Mssager d’Allah (): "Laisse ce qui te jette dans le doute (en tant que chose licite) pour ce qui ne t'y jette pas.". (At-Tirmidhi).

Un anecdote concernant l’apprentissage des hadiths aux enfants: on raconte que l’imam Mâlik, qu'Allah lui fasse miséricorde, avait une fille qui avait appris par cœur son ouvrage “al-Mowatta’’”. Cette fille restait derrière la porte lorsque son père donnait son cours et quand l’un de ses disciples faisait une erreur dans un hadith, elle frappait à la porte; l’imam Malik comprenait et corrigeait l’erreur de son disciple.
3- Les Adhkars et les invocations:
Citons par exemple l’invocation du repas, celle à dire avant de rentrer aux toilettes, celle du réveil, celle à dire lorsqu'on monte dans un véhicule, les invocations à dire pendant la prière lors du Roukou`e (inclination) et du Sudjud (prosternation). Les plus importants sont les invocations du matin et du soir.
Le meilleur moyen de faire apprendre aux enfants les invocations et les Adhkars est de voir et d’écouter les grands les répéter aux moments établis et de manière permanente, ce qui amène à les retenir par cœur. Ibn `Abbas, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, a dit : J’étais chez ma tante maternelle Maymouna quand le muezzin vint chercher le Prophète () pour la prière. Il sortit en disant : Allahomma dja`al fi qalbi nourane, wadja`al fi lessaani nourane wa mene amaami nourane wadja`al mene fawqi nourane wa mene tahti nourane Allahomma `adhem li nourane (Seigneur, illumine mon cœur, illumine ma langue, répands la lumière devant moi, répands la lumière au-dessus de moi, et en dessous de moi, et illumine moi intensément (Ibn Khozayma)

4- Apprendre les poèmes et les chants islamiques :
Il n’y a aucun mal à faire apprendre à l’enfant de petits poèmes choisis parmi les poèmes arabes classiques qui sont censés développer chez lui l’éloquence et l’enthousiasme à l’égard de la religion, de l’alliance et du désaveu pour l’amour d’Allah, de Son messager et des croyants. Il faut éviter les poèmes libertins et les chansons viles répandues de nos jours. Les éducateurs peuvent puiser dans le recueil d’Ach-Chafe`i ou les poèmes de Moustafa Sâdiq al-Râfi`i, Youssef Al-Qaradaoui, et autres recueils de poèmes pudiques, anciens et contemporains.
Rien n’empêche de lui apprendre également des chants islamiques dotés de sens, dont le beau rythme égaie l’âme. Ces chants sont une manière passionnante pour faire passer une valeur ou une information utile à l’enfant.
L’enfant peut mémoriser alors des expressions des pieux prédécesseurs qui prônent une certaine règle de politesse ou une leçon de morale comme celles d’Ibn Mass`oud, qu’Allah soit satisfait de lui : Celui qui a obtenu un bien, c’est Allah Qui le lui a donné, et celui qui a été épargné d’un mal, c’est Allah Qui l’en a protégé rien au monde n’a besoin d’être aussi enfermé que la langue , ainsi que d’autres expressions sincères et influentes.

Quand l’enfant doit-il mémoriser ?

Selon les spécialistes, l’enfant peut commencer à mémoriser à partir de l’âge de trois ans. L’âge d’or pour la mémorisation chez l’enfant est compris entre 5 et 15 ans. Le meilleur moment de la journée pour apprendre est le matin, après la prière de Fajdr (aube) où l’enfant ne doit ni avoir faim ni être rassasié car ceci aide la mémoire à retenir et à assimiler.

Récompenser l’enfant pour avoir appris :

La meilleure manière d’encourager l’enfant à apprendre est de le récompenser pour chaque progrès. Ceci peut se faire moralement, en faisant son éloge et en l’encourageant à réciter ce qu’il a mémorisé dans les réunions familiales, ou devant ses amis ; on peut l’encourager aussi matériellement, en lui offrant des cadeaux, ou une somme d’argent qui lui sera réservée quand il aura réalisé des progrès. L’on dit que alors que Salah Eddin al-Ayyûbi circulait parmi les soldats, en pleine bataille, il vit un petit enfant en train de réciter le Coran à son père. Sa récitation du Coran plut à Salah Eddine qui le fit se s’approcher de lui, lui consacra une part de son repas personnel et fit don d’une partie de sa ferme à lui et à son père.
Voici Ibrahim ibn Adham à qui le père a dit : Mon fils, apprends le hadith. Chaque fois que tu en écouteras un et que tu le mémoriseras, tu auras un dirham . Ibrahim dit : j’ai appris le hadith par ce biais.

Il est important aussi de faire épargner à l’enfant les obstacles qui l’empêchent de mémoriser :
- Citons parmi ces obstacles la grande peur et les autres réactions et tensions nerveuses. Les tensions psychologiques et nerveuses aiguës peuvent constituer un obstacle à une réflexion saine. Les réactions violentes sont extrêmement nuisibles pour les différentes fonctions et les processus mentaux de l’individu, telle que la conception, la mémorisation et la réflexion. Al-Zarnoudji, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit dans son ouvrage Ta`liim Al-Mota`lem fi tarîq al-ta`alom que l’une des raisons de l’oubli est la désobéissance à Allah, exalté soit-Il, le grand nombre de péchés et de soucis, la tristesse pour des choses de la vie d’ici-bas, les préoccupations et le fait d’être dépendant des êtres humains
- Le père doit éviter à son enfant tous les genres de péchés que ce soit en lui évitant de les commettre ou d’y participer, de regarder ou d’écouter des choses illicites. Ibn Al-Qayyîm dit dans Al-Djawâb al-Kâfi : les péchés corrompent la raison, la raison a une lumière et le péché éteint la lumière de la raison qui faiblit forcément ainsi .
- Eviter à l’enfant la gourmandise qui entraîne l’obésité laquelle engendre la paresse, l’engourdissement et le manque d’intelligence.
- Nous ne devons pas négliger de beaucoup invoquer et supplier Allah, exalté soit-Il, de faciliter à nos enfants l’apprentissage, la compréhension, l’acquisition du savoir et sa mise en pratique.

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