Les miracles médicaux du jeûne

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Le corps humain est envahi par de nombreuses substances nocives et toxiques qui s’accumulent dans ses tissus. La majorité de ces substances se trouve dans la nourriture, surtout de nos jours où la prospérité dans maintes sociétés a engendré une grande diversité des aliments. De plus, les moyens technologiques sont intervenus pour améliorer ces aliments et inciter les gens à les consommer abusivement, ce qui a entraîné un dysfonctionnement de nombreux processus biologiques dans les cellules du corps. Ce déséquilibre est apparu sous la forme de ce que l’on appelle les maladies de la civilisation , dont l’obésité, l’artériosclérose, l’hypertension, l’IDM (infarctus du myocarde), l’AVC (accident vasculaire cérébral), l’embolie pulmonaire, les tumeurs malignes, les allergies et les maladies du système immunitaire.

D’après les références médicales, presque tous les aliments de nos jours comprennent des quantités minimes de substances toxiques qui sont ajoutées lors de la préparation ou de la conservation : des exhausteurs de goût, des colorants alimentaires, des antioxydants, des conservateurs alimentaires, en plus des additifs chimiques que l’on fait absorber aux plantes et aux animaux, dont les stimulateurs de croissance, des antibiotiques, les fertilisants et leurs dérivés. Certaines plantes comportent dans leurs composants des substances nocives, alors que beaucoup d’aliments comprennent des organismes vivants microscopiques qui y secrètent leurs substances toxiques et les polluent.

Par ailleurs, les gens respirent un air saturé de gaz d’échappement de voitures et de fumée d’usines, et consomment des médicaments toxiques de manière incontrôlée. Ajoutons à cela les toxines des innombrables organismes vivants qui habitent notre corps, ainsi que les déchets de la combustion interne qui circulent avec le sang, dont le gaz carbonique, l’urée, la créatinine, l’ammoniac, les sulfates et l’acide urique, sans mentionner les déchets des aliments digérés et les gaz toxiques issus de leur fermentation et de leur putréfaction, tels que l’indole, le scatol et le phénol.

Grâce à Allah, exalté soit-Il, le corps se débarrasse de ces toxines. Le foie, principal organe chargé d’épurer le corps des toxines, neutralise beaucoup de ces dernières, dont l’urée, la créatinine et l’ammoniac, et les transforment même en substances utiles. Or, le foie a une capacité limitée, et certaines de ses cellules peuvent devenir défectueuses, suite à une malade ou à l’âge. Par conséquent, une partie des toxines sédimente dans les tissus du corps, et notamment dans les adipocytes.

Le foie transforme ainsi beaucoup de molécules toxiques, souvent solubles dans les lipides, en molécules non toxiques solubles dans l’eau, dont le foie peut se débarrasser via l’appareil digestif ou celles-ci sont évacuées par les reins.

Le jeûne est un bienfait :
Pendant le jeûne, une grande quantité de lipides stockés dans le corps se dirigent vers le foie, où ils sont oxydés et rendus utiles. Le foie récupère les toxines fondues, supprime leur toxicité, puis s’en débarrasse avec les déchets du corps. Par ailleurs, le cholestérol, qui se trouve dans les lipides accumulés dans le foie pendant le jeûne et provenant des différents dépôts, contrôle et augmente la production des composants de la bile, qui à son tour dissout les toxines et les évacue avec les excréments.

Le jeûne sert les cellules du foie, car il entraîne l’oxydation des acides gras et débarrasse ces cellules de leur stock en lipides. Par conséquent, ces cellules deviennent plus actives, jouent parfaitement leur rôle et contrebalancent l’effet de nombreuses toxines, en y ajoutant l’acide sulfurique ou l’acide gluconique pour les neutraliser et permettre au corps de s’en débarrasser.

De plus, le foie dévore toutes les substances microscopiques, dont les molécules carboniques qui arrivent au sang et que le foie absorbe à l’aide de cellules particulières, appelées cellules de Kupffer . Celles-ci, qui recouvrent les hépatocytes, sont secrétées avec la bile. Pendant le jeûne, ces cellules deviennent extrêmement actives et dévorent les bactéries après les avoir attaquées avec des anticorps compacts.

Puisque, pendant le jeûne, le catabolisme dans le foie l’emporte sur l’anabolisme, l’occasion devient plus propice pour que le corps se débarrasse des toxines accumulées et que les cellules hépatiques deviennent davantage capables de supprimer la toxicité de beaucoup de substances.

Ainsi, le jeûne garantit-il la bonne santé des organes du corps. Dr. McFadden, un médecin qui a étudié les effets du jeûne, affirma : Chaque être humain a besoin de jeûner, même s’il n’est pas malade, car les toxines qui se trouvent dans les aliments et les médicaments s’accumulent dans le corps et l’alourdissent comme s’il était atteint d’une maladie, ce qui diminue son activité. Quand l’être humain jeûne, il se débarrasse de ces toxines et ressent une vigueur sans précédent .

Qu’en est-il des paresseux du mois de Ramadan qui préfèrent le sommeil au travail et le repos au mouvement ?
Selon les références médicales, le mouvement musculaire exercé après l’absorption de la nourriture pendant le jeûne mène à l’oxydation d’un ensemble d’aminoacides aliphatiques, à savoir la leucine, l’isoleucine et la valine. Après que les cellules musculaires obtiennent l’énergie issue de cette oxydation, deux autres acides très importants sont synthétisés dans ces cellules : l’alanine et la glutamine. Le premier (c’est-à-dire l’alanine) est essentiel pour synthétiser le nouveau glucose dans le foie, alors que le second (la glutamine) est à la base des ADN et une partie se transforme en alanine. En oxydant le glucose dans les cellules musculaires, l’activité et le mouvement physique produisent également deux autres acides, le pyruvate et le lactate, qui sont à la base de la production du glucose dans le foie.

Parmi les acides aminés aliphatiques qui s’oxydent et qui se forment dans les muscles pendant le jeûne, figure l’alanine qui constitue 30% de l’oxydation de certains aminoacides et du pyruvate, et qui se transforme elle-même en acide pyruvique via le circuit de la synthétisation et de l’oxydation du glucose hépatique dans les muscles.

En fait, les muscles consomment l’énergie de ce glucose hépatique. Si le mouvement augmente et que ce glucose devient insuffisant pour les muscles, ces derniers satisfont leur besoin en oxydant les acides adipeux libres provenant de la dissolution des lipides dans les tissus adipeux. A défaut des acides adipeux, les muscles obtiennent l’énergie des cétones, issues de l’oxydation des lipides dans le foie. Ceci prouve que le mouvement physique et l’activité stimulent toutes les opérations de l’oxydation des substances qui approvisionnent le corps en énergie, activent la dissolution des lipides et la synthétisation du glucose hépatique à partir du glycérol, issu de la dissolution des lipides dans le tissu adipeux et du lactate issu de l’oxydation du glucose dans les muscles.

Le mouvement et l’activité pendant le jeûne :
Le mouvement et l’activité pendant le jeûne islamique sont positifs et vitaux. Ils mènent à accroître l’efficacité du foie et des muscles, à débarrasser le corps des lipides et à le protéger contre l’excès des cétones nocifs. Le mouvement physique freine la fabrication de protéines dans le foie et dans les muscles, selon la force et la durée de ce mouvement. Cela à son tour assure une énorme énergie, employée dans la production des protéines : chaque groupe d’aminoacides a besoin de l’énergie stockée dans cinq particules d’adénosine et de guanine triphosphate. Si chaque particule de ces deux substances comporte une quantité d’énergie qui varie entre 5 à 10 calories, et sachant qu’une particule de la protéine la plus simple contient moins de 100 aminoacides, quelle sera donc la quantité d’énergie disponible dans les différents groupes de protéines ?

Au cours de l’activité physique, le glucose et les aminoacides sont consommés pour produire l’énergie en faveur des cellules musculaires, ce qui alerte le centre de la faim, vu la relation inverse entre l’existence de ces substances dans le sang, le degré de satiété et l’alerte du centre de la faim dans le cerveau. Voilà pourquoi le mouvement physique réveille ce centre et stimule l’appétit. Par ailleurs, le mouvement physique excessif transforme le glycogène en glucose, si l’oxygène fait défaut, comme conséquence du métabolisme du glucose issu de l’acide lactique qui circule avec le sang et se transforme à son tour en glucose et en glycogène à l’aide du foie. Le glycogène ne se transforme pas en glucose dans les muscles en cas de passivité comme il le fait dans le foie, vu l’absence de glucose-6-phosphate. Le mouvement physique constitue donc un facteur important pour transformer le stock de glycogène dans les muscles en glucose, puis le transmettre aux organes qui en dépendent, tels que le cerveau, l’appareil nerveux, les cellules sanguines et les reins.

L’activité musculaire peut avoir un lien avec le renouvellement des cellules qui tapissent les intestins, améliorant ainsi la digestion et l’absorption des substances nutritives. En fait, ces cellules ont besoin de la glutamine pour synthétiser les ADN, que les muscles produisent en abondance pendant le mouvement physique.

Les cellules qui tapissent les intestins sont renouvelées périodiquement, cette période variant de 2 à 6 jours, et ils perdent quotidiennement 17 milliards de cellules. Par conséquent, l’activité physique peut remédier aux troubles digestifs et à la mauvaise absorption de la nourriture.


Sagesse du jeûne d’un point de vue scientifique :
La sagesse du jeûne repose sur le fait de s’abstenir de consommer les aliments et les boissons. Si le métabolisme est fondé sur l’anabolisme et le catabolisme, il est stimulé davantage, surtout ce dernier mécanisme, pendant la journée qui est le temps de l’activité, du mouvement et du travail. Allah, exalté soit-Il, a équipé le corps humain d’une horloge biologique qui organise les hormones des glandes endocrines. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles Allah, exalté soit-Il, a prescrit le jeûne pendant la journée, temps du mouvement et de la recherche de la subsistance, et non pas pendant la nuit, temps du calme et du repos.

Nous pouvons donc affirmer, en toute  confiance, que l’activité et le mouvement physique pendant le jeûne fournissent au corps le glucose synthétisé ou emmagasiné dans le foie, qui est le combustible idéal fournissant au cerveau, aux globules rouges, à la moelle osseuse et au système nerveux, l’énergie qui leur permet de remplir plus efficacement leur fonction. De même, le mouvement physique assure au corps humain l’énergie qu’il utilise dans ses processus biologiques : il empêche la synthétisation des protéines à partir des aminoacides et active le catabolisme pendant la journée, consommant ainsi les énergies emmagasinées et nettoyant les galeries des toxines qui prennent une forme solide ou qui sont dissoutes dans les substances adipeuses ou ammoniaques.

Certains jeûneurs passent la journée à dormir et veillent la nuit. Ce comportement a-t-il des effets quelconques ?
Passer la journée à dormir et veiller pendant la nuit au cours du mois de Ramadan entraîne la perturbation de la chronobiologie, ce qui porte préjudice au métabolisme.

Dr. Mohammed al-Hadrami, de la faculté de médecine de l’Université du Roi Fahd ibn ‘Abd al-Azîz, a effectué une étude sur dix personnes en bonne santé et non hospitalisées, pour prouver l’effet de cette perturbation sur le cortisol. Il a constaté qu’au cours des deux dernières semaines du mois de Ramadan, le cycle quotidien de cette hormone avait été perturbé chez quatre personnes et que ses taux habituels le matin et à minuit avaient changé, enregistrant un niveau réduit le matin et un niveau élevé le soir. Le chercheur a attribué cette perturbation au changement des habitudes comportementales de ces jeûneurs, concluant qu’ils passaient la journée à dormir et veillaient la nuit. Le niveau du cortisol est redevenu normal quatre semaines après la fin du mois de Ramadan, après que ces personnes eurent repris l’habitude de dormir la nuit et d’être actives pendant la journée.

Voilà pourquoi le Prophète () ses Compagnons et les premiers musulmans, distinguaient les œuvres accomplies en période de jeûne de celles accomplies à un autre moment. Ils préparaient les escadrons et se lançaient dans les combats, alors qu’ils jeûnaient et adoraient ainsi Allah. Les musulmans de nos jours se libèreront-ils de la crainte chimérique du mouvement et du travail pendant le jeûne ? Se lanceront-ils dans le travail et l’action productive et dans la lutte pour la cause d’Allah, Exalté soit-Il, en imitation de leur Prophète () et de leurs pieux prédécesseurs, qu’Allah soit satisfait d’eux ?

Pourquoi le Prophète () rompait-il son jeûne en consommant des dattes ?
Cela relève du caractère miraculeux de la Sunna. Comme les dattes sont riches en glucose, elles constituent la meilleure nourriture au moment de la rupture du jeûne. En fait, les dattes contiennent un pourcentage élevé de glucides qui varie entre 75 et 85% de ses composants. Le glucose en constitue 55%, le fructose, 45%, en plus des protéines, des lipides et de certaines vitamines, dont les vitamines A, B2 et B12. Elles contiennent également certains sels minéraux importants comme le calcium, le phosphore, le potassium, le sulfate, le sodium, le magnésium, le cobalt, le zinc, la fluorine, le cuivre, le manganèse et un taux de cellulose. En consommant des dattes, le fructose se transforme rapidement en glucose que l’appareil digestif absorbe immédiatement pour fournir de l’énergie au corps, et notamment aux tissus dont sa substance est la principale provision, à savoir les cellules cérébrales et nerveuses, les globules rouges et les cellules de la moelle osseuse. Le fructose et la cellulose activent le mouvement vermiculaire des intestins, alors que le phosphore irrigue toutes les régions du cerveau et entre dans la composition des substances phosphatiques qui transmettent l’énergie à toutes les cellules du corps et rationalisent son emploi, dont l’adénosine et la guanine triphosphate.
Par ailleurs, les vitamines que contiennent les dattes, dont les vitamines A, B1, B2, la biotine et la riboflavine, jouent un rôle efficace dans le métabolisme et ont un effet tranquillisant. Quant aux sels minéraux, ils jouent un rôle primordial dans la formation de certaines enzymes, indispensables aux processus biologiques du corps, et dans le fonctionnement de certaines autres, comme ils agissent sur la contraction et la décontraction des muscles, ainsi que sur l’équilibre acido-basique dans le corps. Par conséquent, toute tension musculaire ou nerveuse se dissipe et la vigueur et la quiétude se répandent dans le reste du corps.

Au contraire, si l’on rompt son jeûne en consommant des protéines ou des matières grasses, le corps absorbe ces substances longtemps après leur digestion, alors qu’il a besoin en urgence d’énergie. En outre, ces substances augmentent les aminoacides dans le corps, puisque les glucides y font quasiment défaut, ce qui entraîne une hypoglycémie.

Voilà pourquoi le Prophète () nous a ordonné de rompre le jeûne en consommant des dattes et a dit :

Si l’un d’entre vous veut rompre le jeûne, qu’il le fasse avec des dattes parce qu’elles sont une bénédiction, et s’il ne trouve pas de dattes, qu’il rompe le jeûne avec de l’eau parce qu’elle est un moyen de purification [Abou Daoud (al-Tirmidhî : Sahîh)].

De son côté, Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta ce qui suit : Le Prophète () avait l’habitude de rompre son jeûne avant de prier avec quelques dattes fraîches, à défaut quelques dattes sèches ou, s’il ne trouvait ni les unes ni les autres, quelques gorgées d’eau [Abou Daoud (al-Tirmidhî : Sahîh)].

Le Prophète () a ordonné au jeûneur de garder son sang-froid et d’éviter les disputes. Pourquoi ?
Quand le jeûneur se met en colère et s’énerve, la sécrétion d’adrénaline dans le sang augmente pour atteindre 20 à 30 fois le taux normal. Si cela se produit au premier jour du jeûne, pendant la digestion et l’absorption des substances nutritives, cela entraîne la perturbation de tous les organes du corps. Car l’adrénaline détend les muscles lisses de l’appareil digestif, diminue les contractions de la vésicule biliaire, rétrécit les artérioles, dilate les artères coronaires et augmente la quantité de sang qui arrive au cœur et, par conséquent, ses battements.

Si la colère et les disputes se produisent au milieu ou à la fin de la journée du jeûne, c'est-à-dire au moment de l’absorption de la nourriture, le reste du stock de glycogène dans le foie se décompose, ainsi que les protéines qui se transforment alors en aminoacides et les acides adipeux s’oxydent, ce qui augmente le taux de glucose dans le sang qui se consume pour assurer l’énergie indispensable au corps pendant la querelle. Donc, le corps consomme son énergie de façon irrationnelle. En outre, une partie du glucose peut être évacuée avec l’urine, si son taux dépasse le taux normal, ce qui signifie que le corps perd inutilement une grande quantité d’énergie vitale et se trouve obligé de la compenser en oxydant davantage d’aminoacides, ce qui entraîne la sécrétion dans le sang de cétones nocifs.

Par ailleurs, l’augmentation de la sécrétion d’adrénaline dans le sang mène à l’évacuation de grandes quantités d’eau via la diurèse. En outre, la hausse de l’adrénaline peut entraîner une crise cardiaque ou une mort subite chez les personnes qui y sont prédisposées, comme conséquence de l’hypertension et du besoin croissant de leur cœur, qui bat rapidement, en oxygène. La colère peut produire également des attaques cérébrales chez les personnes atteintes d’hypertension ou d’artériosclérose.

D’autre part, la hausse du taux d’adrénaline comme conséquence de la tension nerveuse pendant la colère, augmente la production de cholestérol à partir des lipoprotéines à densité réduite, qui peut augmenter pendant le jeûne, et dont il a été prouvé le lien avec l’artériosclérose. Voilà, entre autres raisons encore inconnues, pourquoi le Prophète () a ordonné au jeûneur de garder son calme et d’éviter les hurlements, la tension et les disputes.

D’après Abû Hurayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :

Lorsque l’un d’entre vous jeûne, qu’il se préserve des paroles obscènes et des cris, et si quelqu’un l’insulte ou l’agresse, qu’il dise : 'Je jeûne' (Boukhari et Mouslim).
 

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