Les conditions nécessaires pour commencer la réforme de la famille (III)

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La réforme du mari

Le mari est le pilier de la famille, la base de sa stabilité et de son bonheur ainsi que la source de son optimisme et de son espoir. Tout discours au sujet de la réforme de la famille qui n’inclut pas le mari est vain et ne sera d'aucune utilité. La famille n’atteindra pas son objectif de stabilité et de réforme si le père est mis à l’écart du programme de réformes et de ses éléments.

Il se peut qu’il se produise quelque chose qui vienne troubler le bonheur de la vie conjugale, lui faire perdre sa stabilité et détruire l’affection divine qu’Allah, exalté soit-Il, a placée entre les époux. Le foyer se transforme alors en un cauchemar qui résulte des comportements diaboliques et irréfléchis du chef de famille, étant donné que l’épouse et les enfants sont stupéfiés par nombre de ces actes qui les choquent et chassent la tranquillité de leur cœur, marquant leur vie par la stupéfaction et la confusion au lieu d’y faire régner l’affection et la stabilité.

En partant de l’intérêt que l’Islam accorde à la famille et à sa stabilité, il donna à la femme différents moyens pour réformer son mari, lui rappeler la lourde responsabilité qu’il doit assumer et le faire revenir sur le chemin qui mène à une famille heureuse et à une vie confortable.

Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n'est pas un péché pour les deux s'ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (Coran 4/128).

Le Coran réglemente, dans ce verset, l’abandon lorsqu’il est craint de la part du mari et menace la sécurité et la dignité de la femme ainsi que la sécurité de la famille tout entière. Les cœurs et les sentiments changent et l’Islam est un mode d’organisation de la vie qui traite toutes les parties de celle-ci et intervient dans tout ce qui lui arrive.

L’Islam donna à chacune des parties du foyer une responsabilité à assumer pour la stabilité du foyer, son calme et sa tranquillité. Le mari assume la responsabilité de la réforme de son foyer et de son épouse et de l’autre côté, l’épouse assume la responsabilité de la protection de son foyer et de sa garde, et s’occupe de son mari et le réforme. Ces responsabilités assumées par chacun sont une sécurité pour la famille afin qu’elle conserve sa cohésion et que l’amour entre ses membres ne se dissipe pas.

La Sunna du Prophète, qui commente le Coran et l’explique, clarifia beaucoup d’autres points concernant ces responsabilités.

Dans ce cas, c’est-à-dire l’indifférence du mari, son aversion vis-à-vis de son épouse, la dureté de son cœur et ses brutalités, l’Islam a permis à la femme d’intervenir pour remédier à la situation, faire revenir le mari à une vie plaisante et un foyer heureux, et il lui a permis d’utiliser différents moyens en fonction des situations des gens et de leur mode de vie.

Comment réformer le mari ?

1- Le dialogue de la meilleure façon : parmi les problèmes rencontrés par la famille de nos jours, il y a la rareté du dialogue entre les époux, qui est toujours interrompu ou difficile à entamer et qui ne survient que dans des situations rares.

La sagesse de la femme pour protéger son foyer l’oblige à surmonter les difficultés grâce au dialogue pour en faire une chose naturelle dans la vie conjugale, et d’éviter les querelles et l’entêtement, car c’est une des causes qui accroît le fossé entre les époux. Les querelles sont une maladie émotionnelle destructrice, mais leur remède est facile.

2- Le dévouement dans la façon de le servir : c’est une chose qu’ordonne la Charia en temps normal et cela est encore plus requis dans de telles situations, car cela facilite l’acceptation du mari, permet de gagner son cœur plus rapidement et fortifie les relations conjugales.

On ne peut dénombrer les versets et les hadiths concernant l’obligation pour l’épouse d’obéir à son mari. Plus important encore, l’homme doit savoir que la femme peut être, cause de son bonheur ou de sa peine, et la femme doit tâcher d’être l’une des causes de son bonheur et de son contentement. Sa’d ibn Abî Waqqâs, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

Trois choses apportent le bonheur au fils d'Adam et trois choses lui apportent le malheur. Ce qui apporte le bonheur : une femme pieuse, un logement convenable et une bonne monture. Ce qui apporte le malheur : une mauvaise femme, un logement impropre et une mauvaise monture. (Ahmed).

Le mari doit donc remarquer l’importance de l’épouse pieuse dans la maison et le fait qu’elle est une des causes les plus importantes d’une vie heureuse, et cela ne s’obtient que par le dévouement à son service et au service de son foyer.

3- L’intervention du père de l’épouse : en l’absence de réussite des différentes tentatives, il faut passer à une autre étape qui aura un impact plus fort sur l’esprit du mari et qui est l’intervention du père pieux de l’épouse. Nous mettons l’accent sur le terme pieux afin que sa plus grande préoccupation soit de préserver la vie de sa fille et de sa famille, en s’efforçant toujours d’apaiser les tensions entre elle et son mari de manière sage et raisonnée.

C’est ce qui arriva à Fatima avec ‘Alî, qu'Allah soit satisfait d'eux. Sahl ibn Sa’d, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager d'Allah () se rendit un jour chez Fatima. Ne trouvant pas ‘Alî à la maison, le Prophète demanda : Où est ton cousin ? Fatima lui répondit : Il s’est produit entre nous un désaccord alors il s’est mis en colère contre moi et est parti sans faire sa sieste dans ma maison. Le Messager d'Allah () ordonna à quelqu'un de chercher où il trouvait. Celui-ci revint ensuite dire au Prophète : Ô Messager d'Allah, il dort dans la mosquée . Le Prophète () se rendit auprès de lui et le trouva étendu ; son châle était tombé de son buste et son corps était couvert de poussière. Le Prophète () se mit à enlever cette poussière, en lui disant : Ô Abû Turâb (l’homme à la poussière), lève-toi. Ô Abû Turâb, lève-toi. (Boukhari et Mouslim).

Le père de l’épouse est ici quelqu’un au grand cœur, à la conscience mature, à la parole douce et à la plaisanterie agréable qui pénètre le cœur pour en enlever ce qui s’y trouve de colère et d’aversion.

4- L’intervention des amis pieux : les amis pieux ont une grande influence sur le mari, particulièrement s'ils sont de bons amis du mari, s’ils sont honnêtes et instruits et si leurs paroles ont une influence sur lui ainsi que sur son comportement.

Wahb ibn ‘Abdallah, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : Le Prophète () avait fait fraterniser Salmân et Abû al-Dardâ`. Un jour, Salmân se rendit chez Abû al-Dardâ` et trouva sa femme dans une tenue négligée (et cela avant la révélation du verset du hidjâb). Il lui dit : ‘Pourquoi est-tu dépenaillée ainsi ? ’ Elle lui répondit : ‘Ton frère Abû al-Dardâ` ne ressent aucun désir pour ce bas monde’. Quand la nuit tomba, Abû al-Dardâ` voulut commencer la prière nocturne. Salmân lui dit alors : Dors ! Il s’endormit quelque temps puis il voulut se lever pour prier ; Salmân lui dit encore une fois : Dors ! Et il se recoucha. Quand vinrent les dernières heures de la nuit, Salmân dit : ‘Maintenant, remets-toi à prier !’ Et ils prièrent ensemble. Puis Salmân lui dit : ‘Ta personne a sur toi un droit, ton Seigneur a sur toi un droit, et ta femme a sur toi un droit. Donne donc à chacun son droit’. Ils allèrent conter ce qui s’était produit entre eux au Prophète () qui dit : ‘Salmân a dit vrai’ (Boukhari et Tirmidhî).

5- L’intervention des proches pieux : cela se fait peut-être à un stade avancé du désaccord. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l'entente entre eux. Allah est certes Omniscient et Parfaitement Connaisseur. (Coran 4/35).

Malgré cela, c’est un des moyens importants et efficaces qui contribuent à redynamiser la vie conjugale, en la dépoussiérant et en enlevant les souillures de l’ignorance qui l’ont atteinte, et ceci par l’explication faite par les deux arbitres des droits et devoirs des deux parties.

Le manque de suivi des erreurs du mari de la part de l’épouse et sa négligence à corriger ces erreurs et à les atténuer génèrent un grand nombre de problèmes dont le foyer se passerait bien, notamment :

1- L’abandon, l’indifférence et l’aversion du mari vis-à-vis de sa femme.
2- L’absence de dialogue et de compréhension entre les époux (le divorce psychologique).
3- Le fait que les enfants se trouvent perdus entre les parents en conflit.
4- La destruction du lien conjugal.

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