La tolérance en Islam
Le Coran appelle les musulmans à maintes reprises à la tolérance, et leur recommande la bienfaisance envers les non-musulmans, tant que ces derniers ne les combattent pas. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes (Coran 60/8-9).
L’Islam assure aux Dhimmis (citoyens non musulmans protégés par l’Etat musulman) la liberté de culte et interdit aux musulmans de leur contester leurs convictions (sens du verset) : À vous votre religion, et à moi ma religion (Coran 109/6).
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : “Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons” (Coran 29/46).
Au temps des conquêtes islamiques, les musulmans se comportaient envers les non-musulmans de la meilleure manière, les traitaient avec compassion et bienveillance, et les gouvernaient avec justice.
L’Islam autorise les musulmans à consommer la nourriture des gens du Livre (juifs et chrétiens) et leurs bêtes égorgées en sacrifice. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Vous sont permises, aujourd’hui, les bonnes nourritures. Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise (Coran 5/5).
L’Islam ordonne la douceur dans la prédication, et la discussion de la meilleure façon avec ceux qui s’y opposent. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon (Coran 16/125).
Allah, exalté soit-Il, a informé le Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) qu’il était chargé de transmettre l’appel à Allah, exalté soit-Il, et de prêcher l’Islam et non pas d’amener les gens par la force à l’embrasser. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
Eh bien, rappelle ! Tu n’es qu’un rappeleur, et tu n’es pas un dominateur sur eux (Coran 88/21-22) ;
Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement , c’est-à-dire la Vérité de l’erreur (Coran 2/256) ;
Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? (Coran 10/99).
Allah, exalté soit-Il, interdit donc de contraindre les gens à devenir croyants, car l’appel à l’Islam doit se faire par les arguments et la conviction, et non pas par l’épée et la force.
De son côté, le Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) a encouragé les musulmans, par sa parole et ses actes, à être tolérants et a dit :
Quiconque est injuste avec une personne avec qui les musulmans ont conclu un traité, ou porte atteinte à l’un de ses droits, ou lui impose une charge supérieure à ses capacités ou encore s’empare d’une chose qu’elle possède, contre son gré, je serai son adversaire le Jour de la Résurrection .
C’est lors de la conquête de la Mecque que la tolérance de l’Islam telle qu’incarnée par la personne du Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) s’est manifestée de la façon la plus claire. Il dit à ses habitants qui lui avaient fait subir les pires préjudices: Que pensez-vous que j’allais faire de vous ? . Ils répondirent : Tu es un noble frère et le fils d’un noble frère . Le Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) leur dit alors : Allez-vous-en, vous êtes libres . Quelle tolérance et quelle clémence alors qu’il était capable de se venger !
L’Islam recommande le pardon et l’indulgence lorsqu’on est à même de se venger, soulignant que celui qui renonce à son droit aux représailles et pardonne à son agresseur fait preuve de noblesse et d’un rang éminent, en s’élevant au-dessus des bassesses. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. Mais (ce privilège) n’est donné qu’à ceux qui endurent et il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce infinie (Coran 41/34-35).
L’Islam autorise à rendre la pareille, de sorte à infliger à l’agresseur le même tort, mais l’idéal est d’être bienfaisant et de pardonner à celui qui nous a fait du tort.
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action [une peine] identique (Coran 42/40), puis dit (sens du verset) : Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allah. Il n’aime point les injustes (Coran 42/40), puis un peu plus loin (sens du verset) : Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires (Coran 42/43).
L’Islam autorise donc les musulmans à répondre à quiconque les offense par la pareille, mais encourage en même temps le pardon et la clémence au cas où l’on soit capable de se venger. C’est de la noblesse d’âme, de la générosité et de l’indulgence, et absolument pas de la faiblesse.
Allah, exalté soit-Il, a ordonné à Son Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) d’être d’un abord facile, de bien se comporter et de faire preuve de modestie envers les croyants, comme il lui a ordonné de désavouer leurs actions s’ils désobéissent à ses instructions. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
Et abaisse ton aile [sois bienveillant] pour les croyants qui te suivent. Mais s’ils te désobéissent, dis-leur : “Moi, je désavoue ce que vous faites” (Coran 26/215-216).
Nous sommes donc enjoints de faire preuve d’indulgence, de douceur et de modestie envers tous, obéissants aussi bien que désobéissants, bienfaisants aussi bien que malfaisants, car l’Islam est la religion de la tolérance, de la miséricorde, du pardon et de la justice, et non pas celle de la cruauté, de la trahison, de la torture et de l’iniquité.