La réconciliation des gens fait partie des comportements moraux grands et nobles. La Charî’ah (législation islamique) l’exhorte, à plus d’une occasion, comme Allah, le Tout-Puissant, dit (selon la traduction du sens du verset) : […] Craignez Allah et maintenez la concorde entre vous […] (Coran 8/1)
Le Messager d’Allah, , a dit :
Une Sadaqah (charité) est due pour chaque articulation d’une personne, chaque jour que le soleil se lève. Faire justice entre deux personnes est aussi une Sadaqah. Aider une personne à chevaucher sa monture, ou l’aider à charger ses bagages sur elle est une Sadaqah. [Adresser à quelqu’un] une bonne parole est une Sadaqah. Chaque pas que vous faites en direction de la prière est une Sadaqah et retirer des objets nuisibles de la route est une Sadaqah. (Al-Boukhari et Mouslim)
En raison de l’importance de cette vertu, l’islam a fait de ceux qui cherchent à réconcilier les gens, les bénéficiaires de la Zakat (aumône obligatoire). Le Prophète, , a dit : La meilleure des charités est de réconcilier les gens. (Al-Tabarani)
Les poètes n’ont pas oublié la vertu de réconcilier les gens, de sorte qu’ils l’ont immortalisée dans leurs poèmes. Un poème arabe contenait un vers qui signifie : tous les mérites font référence à deux sujets : glorifier les ordres d’Allah, le Tout-Puissant, et rechercher la réconciliation entre les gens.
La réconciliation des gens est une branche de la foi et un code moral islamique par lequel les rancunes sont éliminées, les cœurs sont purifiés, et les flammes de la Fitnah (discorde) sont éteintes.
Allah, le Tout-Puissant, dit, à propos de cette qualité (selon la traduction du sens du verset) :
Il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément d’Allah, à celui-là, Nous donnerons bientôt une récompense énorme. (Coran 4/114)
L’islam exhorte le croyant à considérer la réconciliation des gens comme étant l’un de ses objectifs les plus importants de sa vie dans ce monde. Il en est ainsi parce que c’est au travers de la réconciliation que la Ummah (communauté musulmane) devient une unité cohérente, où une partie, de celle-ci, vise à réformer l’autre. Ainsi, elle devient comme un seul corps : si un organe, de celle-ci, se plaint, le reste du corps souffre d’insomnie et de fièvre. Négliger cette question conduit à la désintégration de la Ummah et à la rupture de ses liens. Voilà pourquoi l’islam considère le fait de réconcilier les gens comme étant supérieur à de nombreux actes de culte.
Le Prophète, , a dit :
Ne devrais-je pas vous dire ce qui est supérieur, en degré, à la prière, au jeûne et à la charité ?
Ils (les Compagnons) ont dit : Oui. Il a dit : Réconcilier les gens, car les rancunes et les conflits sont le rasoir [Ahmad, Abu Dâwûd et Al-Tirmidhi (Hasan-Sahîh)]
La réconciliation doit être réalisée en solutionnant les divergences qui se sont produites à cause de différends et de conflits sur des affaires de ce monde, et en supprimant leurs mauvais effets.
Certains oulémas soutiennent que la prière, le jeûne, et la charité, mentionnés dans le Hadith (narration), ci-dessus, font référence aux actes de culte volontaires, et non à ceux qui sont obligatoires. Toutefois, Al-Qari, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
“Allah, le Tout-Puissant, connait mieux [que nous] ce qui est entendu [par ce Hadith]. Cependant, il est possible que ce Hadith signifie que le fait de réconcilier les gens qui sont en conflit et qui ont des différends qui pourraient éventuellement conduire à verser le sang, au pillage de richesses, ou à la violation de choses sacrées est prioritaire à l’accomplissement des actes obligatoires de culte dont l’exécution ne bénéficie pas à autrui. Ce Hadith permet de prendre en considération la permission de les effectuer plus tard, au cas où ils ne l’ont pas été à leur moment prescrit [dans ces situations extrêmes]. Il en est ainsi parce que de tels actes de culte font partie des droits d’Allah, le Tout-Puissant, qui sont moins importants, à Ses yeux, que les droits de ses serviteurs.”
En ce qui concerne sa, , parole : […] les rancunes et les conflits sont le rasoir , l’auteur d’Al-Nihâyah a dit :
‘Le rasoir’ [est une métaphore] qui renvoie à la très mauvaise qualité [des conflits] d’éliminer la foi, comme un rasoir élimine les poils. Il a également été dit que ce terme réfère à la rupture des liens de parenté et à l’injustice.
Al-Tîbi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
“Le Hadith exhorte [les musulmans] à réconcilier les gens et à éviter d’altérer les relations, entre eux, parce que la réconciliation est une cause du ferme maintient du pacte qui les unit à Allah (Habl Allah), le Tout-Puissant. Cela permet d’éviter la désunion entre eux, alors que les conflits constituent une fissure dans la religion. Quiconque cherche à réformer les relations, entre les musulmans et à éliminer la corruption qui s’y trouve, atteindra un degré qui est supérieur à celui de la personne qui jeûne, qui observe la prière de la nuit et qui est uniquement préoccupé de son propre salut.”
De part l’ensemble de ces Hadiths, nous en arrivons à une conclusion importante, qui est que notre grande religion aspire à la réconciliation et la recherche. Allah, le Tout-Puissant, nous a informés que le règlement des différends est ce qu’il y a de mieux.
Allah, le Tout Puissant, dit (selon la traduction du sens du verset) :
[…] ce n’est pas un péché pour les deux s’ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure […] (Coran 4/128)
La réconciliation des personnes est un grand acte d’adoration qu’Allah, le Tout-Puissant, aime. Celui qui cherche à réconcilier les gens est celui qui offre ses efforts, son argent, son autorité et son pouvoir pour réconcilier les parties en conflit. C’est une personne dont l’âme aime le bien et qui aspire à celui-ci. Il ne se soucie pas de l’opinion des gens ou des critiques, tant et aussi longtemps qu’il recherche le plaisir d’Allah, le Tout-Puissant. Il s’expose à des situations embarrassantes et il partage les préoccupations de ses frères musulmans afin de réconcilier deux personnes.
Combien nombreux sont ces foyers qui étaient sur le point de s’effondrer, en raison d’un simple conflit entre les époux, quand une personne est intervenue, en cherchant la réconciliation entre eux, au moyen de bonnes paroles, de conseils sincères ou parfois, d’une somme d’argent, a restauré la paix entre les époux et a sauvé la famille de la ruine et de la misère ?
Combien de relations étaient sur le point de se rompre entre deux frères, des amis ou des parents, en raison d’une erreur ou d’une faute mineure, quand l’intervention d’une personne a permis la conciliation?
Combien de vies et de propriétés ont été sauvées et combien de tentations sataniques ont été éliminées après avoir été sur le point de produire leur effet, grâce à la faveur d’Allah, le Tout-Puissant, et à ces braves gens qui réconcilient autrui !
A suivre...