Pour le premier Ramadan après sa conversion … une écrivaine américaine raconte :
Malgré le Coronavirus, je vis une nouvelle vie
L’écrivaine américaine Mary Catherine Ford dit dans un article paru dans le Washington Post qu’elle vit dans son foyer une vie nouvelle avec ce premier Ramadan depuis qu’elle a embrassé l’Islam. Et ce, malgré les difficultés imposées par le Coronavirus.
C’est la première fois, dit-elle, que près de deux milliards de musulmans dans le monde célèbre le Ramadan de façon isolée avec la fermeture des mosquées, l’interdiction de se réunir dans les lieux saints de La Mecque et Médine.
Elle ajoute qu’elle jeûne où elle réside, dans le quartier de Queens – l’un des cinq plus grands de New York – le foyer du Coronavirus (covid-19). Et que, cette année, elle jeûne, prie et célèbre le Ramadan avec sa famille musulmane vu qu’elle vient récemment d’embrasser l’Islam.
Vingt ans
Elle dit : Cela fait vingt ans que je soutiens mon mari musulman et mes deux enfants musulmans alors que je restais attachée fermement à mon catholicisme.
Durant toutes ces années, le mois de Ramadan était celui qui représentait le plus d’isolement la concernant puisqu’elle devait forcément se tenir à l’écart des gens qu’elle aime le plus.
L’écrivaine ajoute que de nombreux musulmans se sentent triste en ce Ramadan parce qu’il a perdu ce qui le caractérise, se regrouper entre proches comme ils en avaient l’habitude.
Elle clarifie davantage son propos en disant que depuis mars dernier, son quartier s’est transformé en une nuit d’une zone d’activité intense en un lieu dominé par des vitrines de magasin sombres et un silence assourdissant.
Un nombre de cas en hausse
Elle rapporte que le nombre de cas concernés par le Coronavirus s’est élevé depuis à 51 000 dans le Queens. Les rues sont vides, désertes et effrayantes alors qu’elles étaient pleines de vie jusque-là.
Elle poursuit en évoquant la situation de sa famille qui tente de conserver un mode de vie normal dans son appartement exigu même si cela paraît bien impossible. Etant donné que son mari ne peut pas se rendre au travail et que ses enfants adolescents s’efforcent de poursuivre leur enseignement à distance. Alors que de son côté, elle essaie autant que possible de trouver un coin tranquille pour écrire.
Pourtant, l’écrivaine nous dit que malgré toutes ces difficultés, son programme quotidien a changé depuis qu’elle a embrassé l’Islam. Elle se joint désormais à son mari et ses enfants cinq fois par jour dans la salle de vie pour y accomplir les prières.
Elle affirme que lorsqu’elle se prosterne, le stress est évacué de son esprit pour y laisser place à la paix.
Un long chemin
Son chemin vers l’Islam a été plus long que beaucoup de ceux qui finissent par s’y convertir. Depuis des années elle était heureuse de son mariage avec un musulman religieux et que ses enfants soient éduqués selon les principes d’une religion qui n’est pas la sienne. Elle s’est convertie à l’Islam l’année dernière seulement.
Mary nous raconte que l’été dernier, elle s’est rendue avec sa famille visiter celle de son époux en Afrique du Nord. La voix du muezzin retentissait alors dans toute la ville quand il appelait les fidèles à accomplir la prière du matin.
Elle s’est réveillée en prenant conscience que les mots prononcés par le muezzin ne s’adressaient pas qu’aux autres et que l’Islam était quelque chose qu’elle ressentait en son for intérieur et ne lui était pas étranger.
Alors que le printemps arrive en ces jours à New York, une peur surréaliste de se trouver à l’air frais l’accompagne.
Près de chez elle, des arbres de type cornouiller ont donné beaucoup de fleurs. Il y a aussi d’autres fleurs dans le petit jardin dans sa rue, safran, narcisse et muguet. Mais à l’ombre du virus, elle vit la plupart de ce printemps dans l’obscurité.
Un printemps obscur
Et alors qu’elle se promène avec son mari le soir, les rues sont quasiment vides, elle peut remarquer dans l’obscurité que les fleurs s’ouvrent.
Ceci dit, elle vit le printemps chez elle. Elle parle de ses plantes qu’elle cultive à l’intérieur de son appartement et qui pendent sur ses fenêtres et s’y prolongent.
Notre écrivaine ressent malgré tout du bonheur à voir éclore les différentes graines qu’elle a planté dans des pots.
En mentionnant le hadith du Prophète () qui dit : Si l’heure de la fin du monde sonne et que l’un d’entre vous a un plant dans la main, qu’il ne se lève pas sans l’avoir planté s’il le peut.
Elle nous fait part aussi des plats qu’elle prépare à l’occasion du Ramadan dans son foyer, avant de conclure en disant qu’elle ressent de la paix dans sa nouvelle vie pour ce premier Ramadan depuis sa conversion. Tout en exprimant son espoir qu’Allah nous débarrasse de ce virus.
Source : Al-Jazeera, Washington Post