L’histoire du prophète Mûsâ (Moïse) — IV

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L’histoire du prophète Mûsâ (Moïse) — IV

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Le jour du festival coutumier, qui avait attiré des citoyens de tout l’empire égyptien, Fir’aûn (Pharaon) a organisé un concours public, entre Mûsâ (Moïse), , et les magiciens. Les gens sont venus en masse quand ils ont entendu parler du plus grand concours de tous les temps, entre les nombreux magiciens de Fir’aûn et un seul homme qui prétendait être un prophète  .

Tout le monde était impatient et avide de regarder ce grand concours. Avant que celui-ci ne commence, Mûsâ, , s’est levé et s’est adressé aux magiciens en disant (selon la traduction du sens du verset) :

  Malheur à vous ! N’inventez pas un mensonge contre Allah ou Il vous exterminera avec un châtiment. Celui qui inventera [un tel mensonge] aura échoué  (Coran 20/61)

Mûsâ, , a parlé sincèrement et a fait réfléchir les magiciens, mais ils ont été submergés par leur avidité pour l’argent et la gloire. Ils espéraient impressionner les gens par leur magie et exposer Mûsâ, , comme un fraudeur et un tricheur.

Mûsâ, , a demandé aux magiciens de s’exécuter en premier. Ils ont jeté leurs objets magiques sur le sol. Leurs bâtons et leurs cordes ont pris la forme de serpents qui se tortillaient, tandis que la foule les regardait avec stupéfaction. Fir’aûn et ses hommes ont applaudi bruyamment. Puis, Mûsâ, , a jeté son bâton. Il a commencé à se tortiller et est devenu un énorme serpent. Les gens se sont levés, tendant le cou pour avoir une meilleure vue. Fir’aûn et ses hommes se sont assis silencieusement, tandis que l’énorme serpent de Mûsa avalait tous les serpents, un par un. Mûsâ, , se pencha pour le ramasser et il est redevenu un bâton dans sa main.

La foule s’est levée, comme une grande vague, criant et hurlant d’excitation. Une merveille comme celle-là n’avait jamais été vue auparavant ! En voyant le pouvoir de Mûsâ, , les magiciens se sont prosternés devant Allah, en déclarant (selon la traduction du sens du verset) :  […] Nous avons foi en le Seigneur de Harûn et de Mûsâ  (Coran 20/70) Pharaon était furieux et a commencé à comploter sa prochaine manœuvre. Il a accusé la manifestation d’avoir été arrangée secrètement entre Mûsâ, , et les magiciens. Il a exigé que les magiciens avouent leur plan, les menaçant de mort. Ils ont refusé de dénoncer Allah et sont restés fidèles à leur croyance. Ne cachant plus sa nature cruelle, Fir’aûn a menacé de leur couper les mains et les pieds et de les crucifier sur les troncs de palmiers, comme exemple pour ses sujets.

Allah, le Tout-Puissant, a narré cet événement dans le Coran par les versets suivants (selon la traduction du sens) : 

 Il [Fir’aûn] a dit : ‘Es-tu venu à nous, ô Mûsâ, pour nous faire sortir de notre terre par ta magie ? Nous t’apporterons assurément une magie semblable. Fixe entre nous et toi un rendez-vous auquel ni nous ni toi ne manquerons, dans un lieu convenable’. Alors Mûsâ dit : ‘Votre rendez-vous, c’est le jour de la fête. Et que les gens se rassemblent dans la matinée’. Fir’aûn se retira alors. Il rassembla ensuite sa ruse puis vint (au rendez-vous). Mûsâ leur dit : ‘Malheur à vous ! Ne forgez pas de mensonge contre Allah. Sinon, par un châtiment, Il vous anéantira. Celui qui forge (un mensonge) est en perdition.’ Là-dessus, ils se mirent à disputer entre eux de leur affaire et tinrent secrètes leurs discussions. Ils dirent : ‘Voici deux magiciens qui, par leur magie, veulent vous faire abandonner votre terre et emporter votre doctrine idéale. Rassemblez donc votre ruse puis venez en rangs serrés. Et celui qui aura le dessus aujourd’hui aura réussi’. Ils dirent : ‘Ô Mûsâ, ou tu jettes [le premier ton bâton] ou que nous soyons les premiers à jeter ?’ Il dit : ‘Jetez, vous, plutôt’. Et voilà que leurs cordes et leurs bâtons lui parurent ramper par l’effet de leur magie. Mûsâ ressentit quelque peur en lui-même. Nous lui dîmes : ‘N’aie pas peur, c’est toi qui auras le dessus. Jette ce qu’il y a dans ta main droite, cela dévorera ce qu’ils ont fabriqué. Ce qu’ils ont fabriqué n’est qu’une ruse de magicien, et le magicien ne réussit pas, où qu’il soit.’ Les magiciens se jetèrent prosternés, en disant : ‘Nous avons foi en le Seigneur de Hârûn et de Mûsâ.’ Alors, Pharaon dit : ‘Avez-vous cru en lui avant que je ne vous y autorise ? C’est lui votre chef qui vous a enseigné la magie. Je vous ferai sûrement couper mains et jambes opposées, et vous ferai crucifier aux troncs des palmiers, et vous saurez, avec certitude, qui de nous est plus fort en châtiment et lequel est le plus durable’. ‘Par Celui qui nous a créés, dirent-ils, nous ne te préférerons jamais à ce qui nous est parvenu comme preuves évidentes. Décrète donc ce que tu as à décréter. Tes décrets ne touchent que cette présente vie. Nous croyons en notre Seigneur, afin qu’Il nous pardonne nos fautes ainsi que la magie à laquelle tu nous as contraints.’ Et Allah est meilleur et éternel. Quiconque vient en criminel à son Seigneur, aura certes l’Enfer où il ne meurt ni ne vit. Et quiconque vient auprès de Lui en croyant, après avoir fait de bonnes œuvres, voilà donc ceux qui auront les plus hauts rangs, les jardins du séjour (éternel), sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Et voilà la récompense de ceux qui se purifient.  (Coran 20/57-76)

Les magiciens représentaient l’élite de la société égyptienne. Ils en étaient ses érudits. Ils se sont prosternés devant ce qui est juste, mais le peuple les a abandonnés et les a laissés à leur sort. Le chemin de la rectitude était simple, mais malgré cela, le peuple n’a rien fait et est resté là, à regarder. Si chacun des Égyptiens s’était arrêté pour ramasser un morceau de brique et l’avait jeté sur Fir’aûn, il serait mort, et l’histoire de l’Égypte aurait été changée. Cela ne s’est manifestement pas produit. Personne n’a bougé. Chacun s’est tenu immobile, à sa place. Les gens ne faisaient que regarder et ils ont payé le prix de cette inactivité. Ils se sont noyés, plus tard, comme prix de leur lâcheté de ce jour.

Mûsâ et Hârûn, Alaihim Assalam, sont partis, et Fir’aûn est retourné dans son palais. Pharaon était complètement stupéfait face aux deux miracles. Quand Mûsâ, , s’est éloigné de lui, les émotions de Pharaon sont passées de l’étonnement et la peur à une rage violente. Il s’est disputé avec ses ministres et ses hommes, les a insultés amèrement, sans raison et leur a ordonné de sortir. Lorsqu’il s’est retrouvé seul, il a essayé de réfléchir plus calmement. Il a bu plusieurs verres de vin, mais sa colère n’a pas diminué.

Puis, il a convoqué tous les ministres, les dirigeants et les responsables [de son royaume] pour une réunion importante. Pharaon est entré dans la réunion avec un visage rigide. Il était évident qu’il ne se rendrait jamais facilement. Il avait établi son royaume sur la base qu’il était un dieu, adoré par le peuple égyptien. Maintenant, Mûsâ, , est venu détruire ce qu’il avait construit. Mûsâ, , a dit qu’il n’y avait pas d’autre Seigneur qu’Allah. Cela signifiait que Fir’aûn était un menteur.

Pharaon a ouvert la session en lançant une question soudaine à Hâmâm, son assistant :  Suis-je un menteur, ô Hâmân ?  Hâmâm est tombé à genoux avec étonnement et a demandé :  Qui a osé accuser Pharaon de mentir ?  Fir’aûn a dit :  N’a-t-il pas dit (Mûsâ) qu’il n’y a qu’un seul Seigneur, au-dessus du ciel ?  Hâmân a répondu :  Mûsâ ment.  Tournant son visage de l’autre côté, Fir’aûn a affirmé avec impatience :  Je sais que c’est un menteur. 

Puis, il a regardé en direction de Hâmân et il a crié (selon la traduction du sens du verset) : 

 ‘Ô Hâmân, bâtis-moi une tour : peut-être atteindrai-je les voies, les voies des cieux, et apercevrai-je le Dieu de Mûsâ, mais je pense que celui-ci est menteur’. Ainsi la mauvaise action de Fir’aûn lui parut enjolivée, et il fut détourné du droit chemin, mais le stratagème de Fir’aûn n’était voué qu’à la destruction.  (Coran 40/36-37)

Pharaon a donné son ordre royal d’ériger une haute tour pour atteindre les cieux. Le commandement de Fir’aûn reposait, fondamentalement, sur la civilisation égyptienne et son gout pour la construction de ce que Fir’aûn voulait. Cependant, il a ignoré les règles de l’ingénierie. Malgré cela, Hâmân a acquiescé [à son ordre] (hypocritement), sachant qu’il était impossible d’ériger une telle tour. Il a dit qu’il lancerait une commande pour le construire immédiatement.  Cependant, Votre Majesté, permettez-moi de m’opposer à Fir’aûn, pour la première fois. Vous ne trouverez jamais personne dans les cieux. Il n’y a pas d’autre dieu que vous .

Fir’aûn a écouté [ce qu’il considérait être] un fait établi. Puis, lors de la célèbre rencontre, il a lancé sa répartie historique (selon la traduction du sens) : 

 Ô notables ! Je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi […] . (Coran 28/38)

Fir’aûn était absorbé par son nouveau problème. Une série de rencontres importantes ont débuté dans son palais. Il a convoqué les responsables de l’armée, de la police et, ce que nous appelons aujourd’hui, son directeur du renseignement. Il a également convoqué les ministres, les princes et les prêtres. Il a appelé quiconque pouvait avoir un effet notable sur l’orientation des événements.

[À suivre…]

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