Le devoir des croyants envers les anges
Les textes du Coran et de la Sunna nous apprennent que les anges implorent le pardon pour les croyants et assistent aux assises où est évoqué Allah. Et, aussi, se tiennent autour des cercles où est enseigné le savoir religieux, ainsi que celles où est lu et étudié le Coran. Nuit et jour, ils se succèdent auprès de nous. Ils transmettent le salut de chaque membre de la communauté au Prophète (). Les anges se chargent aussi de faire des bonnes annonces aux croyants. Ils ont annoncé à Abraham qu’il aurait une pieuse descendance, un fils et un petit-fils. Et quand Zacharie se tenait debout en prière, un ange l’interpela et lui dit : Allah t’annonce la naissance de Jean. (Coran 3; 39). Les anges ont également annoncé à ce musulman qu’Allah l’aime parce qu’il était allé visiter son coreligionnaire uniquement pour satisfaire son seigneur. A Khadîja, qu’Allah soit satisfait d’elle, qu’elle obtiendrait une maison de perle au paradis où il n'y a ni vacarme ni fatigue. De même, elle n’a jamais nuit à son mari mais s’est évertuée à le protéger. Elle en fut donc récompensée par cette maison au Paradis. Les anges ont aussi montré au Prophète () en rêve, ‘Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dans un tissu de soie. Et se rêve se réalisa.
Les anges participent au combat au coté des croyants, ils les raffermissent durant leurs guerres qu’ils mènent : Ce jour-là, ton Seigneur révéla aux anges : ‘Je suis avec vous. Raffermissez les croyants. Je vais remplir les mécréants d’effroi.’ (Coran 8; 12). Les anges assistent aux funérailles des pieux défunts. 70 000 d’entre eux assistèrent aux funérailles de Sa’d ibn Mu’âdh, qu’Allah soit satisfait de lui. De même, ils firent, par leurs ailes, de l’ombre au père de Jâbir, le martyr. Et bien d’autres textes du coran et de la sunna relatent les faits des anges. Et puisqu’il en est ainsi, il est obligatoire au croyant d’avoir une foi complète en les anges, de prendre en considération le droit qui est le leur en vertu du fait qu’ils vivent à nos cotés, qu’ils nous protègent, se succèdent auprès de nous et nous surveillent en permanence.
Et si nous voulons développer davantage les obligations qui sont les nôtres envers les anges, alors ces obligations les plus importantes sont les suivantes :
Premièrement : avoir foi en les anges :
C’est un des piliers de la foi. La foi du croyant n’est valide que s’il ajoute foi en les anges comme il est dit dans le hadith de Gabriel quand il questionna le Prophète () et il énuméra parmi ses piliers, la foi en les anges.
La foi en les anges comprend de croire en leur existence, en la description qui en est faite et en leurs actes comme cela a été mentionné dans les textes de notre pure religion. Nous devons également croire de façon plus précise en tous les anges qui ont été nommés par Allah et Son Prophète (). Comme Gabriel, chargé de transmettre la révélation, Michaël, chargé de la pluie, Israfil, chargé de souffler dans le trompe, l’ange de la mort qui est chargé de retirer les âmes et Mâlik, le gardien de l’enfer.
Deuxièmement : Les aimer et les prendre pour allié tous autant qu’ils sont :
Le musulman aime tous les anges et n’établit aucune distinction entre un ange et un autre puisqu’ils sont tous des serviteurs d’Allah qui agissent selon Ses ordres et délaissent ce qu’Il interdit. Ils sont, de ce point de vue, un groupe homogène. Ils ne divergent pas et ne se divisent pas. Les juifs ont prétendu que, parmi les anges, certains étaient leurs ennemis et d’autres leurs amis. Selon leurs dires, Gabriel serait leur ennemi et Michaël leur ami. Allah a démenti leur fausse allégation et a informé que les anges ne divergent pas entre eux :
Dis : Que celui qui est l’ennemi de l’ange Gabriel sache que c’est lui qui, sur ordre d’Allah, a fait descendre dans ton cœur ce Livre confirmant les Ecritures qui l’ont précédé et constituant un guide et une heureuse annonce pour les croyants. Que celui qui est l’ennemi d’Allah, de Ses anges, de Ses Messagers, de Gabriel et de Michaël, sache qu’Allah est l’ennemi des mécréants. (Coran 2; 97-98). Qui donc déteste l’un d’entre eux aura en vérité détesté Allah et l’ensemble des anges.
Les anges aiment les pieux serviteurs d’Allah comme il est rapporté dans le hadith où le Prophète () a dit : Lorsque Allah aime l'une de Ses créatures, Il appelle Gabriel et dit : Allah aime untel, aime-le donc. Gabriel l'aime alors puis proclame parmi les habitants du ciel: Allah aime untel, aimez-le donc. Les habitants du ciel l'aiment alors et l'amour des gens sur la terre lui est acquis. (Bokhari).
Il est donc bienvenu que le musulman est le cœur plein d’amour pour les anges qui sont, comme le dit Allah :
Ce sont au contraire des serviteurs honorés qui se gardent de prendre la parole avant Lui et de transgresser Ses ordres. (Coran 21; 26-27).
Troisièmement : Il ne faut pas insulter, déprécier ou dénigrer l’un d’entre eux :
Les savants ont sévèrement réprimandé ceux qui insultent les anges ou tiennent des propos les concernant portant atteinte à leur valeur ou à diminuer leur rang. Suyuti reproduit les propos suivants qu’il tient d’Al-Qurrâfî le savant malikite : ‘ Sache qu’il incombe à chaque fidèle légalement responsable de vénérer l’ensemble des prophètes et des anges. Celui qui porte atteinte à leur honneur de quelque façon aura mécru, que ses propos soient allusifs ou explicites. Celui qui décrit un homme dur en disant : ‘ cet homme a le cœur encore plus dur que Mâlik le gardien de l’enfer’ ou dit au sujet d’un homme qui présente une infirmité physique : ‘ cet homme est encore plus vilain que Munkar et Nakîr’ (désignant ainsi les anges de la tombe), un homme qui prononce de tels propos est mécréant si ces propos tendent à diminuer la valeur des anges en les assimilant à des êtres vilains et durs.
Certains savants ont même soutenu que celui qui insulte les anges devait subir la peine capitale comme l’a rapporté Suyuti, qu’Allah lui fasse miséricorde, qui dit : ‘ Le cadi ‘iyâd a dit dans son livre Al-Shifâ’ : ‘ Sahnûn a dit : ‘ Qui insulte un ange doit être mis à mort. Abu Al-Hasan Al-Qâbisî a dit au sujet de qui dit à un homme : ‘ il a le même visage que l’ange en colère’ : s’il dit cela en ayant l’objectif de blâmer l’ange il doit être mis à mort.’
Le cadi ‘iyâd a dit : ‘ De tels jugements concernent les propos qui portent sur les anges dans leur ensemble ou l’un d’eux en particulier. Ceux dont on sait avec certitude qu’il font partie des anges, qui sont clairement mentionné dans le coran ou par un hadith authentique rapporté de façon notoire ou qui font l’objet d’un consensus qui ne souffre d’aucun doute comme c’est le cas de Gabriel, Michaël, Mâlik, les anges gardien du Paradis et de l’Enfer, les anges qui portent le Trône, … Isrâfîl, Ridwân, les anges gardiens, Munkar et Nakîr.
Quant à ceux qui sont désignés comme étant des anges mais qu’aucun texte du coran ne mentionne explicitement come tel ni aucun hadith dont l’authenticité est avérée et n’est l’objet d’aucun consensus, comme c’est le cas de ceux qu’on appelle Hârût et Mârût, le jugement qui a été énoncé précédemment ne peut s’appliquer les concernant puisque la sacralité qui est du aux anges n’est pas établi les concernant.’
Quatrièmement : l’interdiction de leur nuire :
Parmi ce qui nuit le plus aux anges : le polythéisme, la mécréance, les péchés, les désobéissances à Allah. Il convient donc au musulman de se tenir à l’écart de tous ces forfaits. Plusieurs hadiths mentionnent que les anges n’entrent pas dans les lieux et les maisons dans lesquels on y désobéi à Allah. Ou dans lesquels se trouve ce qu’Allah déteste ou réprimande, comme les statues, les sculptures, les images. De même, ils n’approchent pas ceux qui commettent des péchés comme ceux qui sont ivres.
D’autres hadiths authentiques nous renseignent sur le fait que les anges sont incommodés par les mêmes choses qui incommodent les hommes. C’est le cas des mauvaises odeurs, des impuretés et des saletés.
Selon Jabir ibn Abdillah, le Prophète () a dit : Que celui qui a mangé de l'oignon, de l'ail ou du poireau ne s'approche pas de notre mosquée car les anges sont incommodés par les mêmes choses que les hommes. (Mouslim).
Dans le recueil de Mouslim, un hadith rapporté de source sûre rapporte que le Prophète () a ordonné à un homme venu à la mosquée et dont l’odeur de l’ail et de l’oignon se dégageait de sa bouche de sortir et d’aller au cimetière de Baqî’.