La clé du paradis

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La clé du paradis 

Parmi les plus grandes œuvres et les plus grandes paroles qui permettent d’hériter du paradis avec la permission d’Allah, prononcer l’attestation de foi qui est la parole : Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah. Dites-la et vous obtiendrez le bonheur, vous serez les gagnants et les vainqueurs en ce monde et dans l’autre. Répétez souvent cette parole car elle est la clef du paradis.

L’imam Ahmad rapporte de Mu’âdh ibn Jabal, qu’Allah soit satisfait de lui, un hadith qu’il attribue directement au Prophète, , dans lequel il dit : La clé du paradis est : Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah.

Dans son ouvrage Fayd Al-Qadîr, Al-Munâwî dit :  Allah a institué que pour obtenir ce qu’on veut, il faut avoir une clé. La clé de la prière est la purification. La clé du pèlerinage est la sacralisation. La clé de la bonté est la sincérité. La clé du paradis est le monothéisme. La clé du savoir est de bien poser les questions et bien écouter les réponses. La clé de la victoire et de l’hégémonie est la patience. La clé pour obtenir davantage de bienfaits est d’être reconnaissant. La clé pour aspirer à l’au-delà est l’ascétisme en ce monde. La clé de la vie des cœurs est de méditer le coran et se recueillir humblement à la fin de la nuit et délaisser les péchés. La clé de tout bien est d’aspirer à Allah et à l’au-delà. La clé de tout mal est l’amour de ce monde et l’espoir de vivre longtemps.  

Ce sujet est extrêmement important et c’est un des thèmes du savoir le plus utile : la connaissance des clés qui mènent au bien et au mal. Seuls ceux à qui Allah accorde une attention particulière et le succès peuvent accéder à sa connaissance. Allah a fait que des clés spécifiques ouvrent les portes qui donnent sur chaque bien et chaque mal par lesquels on entre.

La clé du paradis pour qui souhaite y entrer est la parole : Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah. Qu’Allah fasse en sorte que nous soyons tous de ceux qui vivent selon les préceptes de cette attestation de foi et meurent en les appliquant.

Il est rapporté de source sûre que le Prophète, , a dit :  Qui atteste qu’il il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah entrera obligatoirement au paradis.  Ce hadith est, de par le sens qu’il revêt, rapporté de façon notoire. Al-Suyûtî l’a mentionné dans son ouvrage Al-Azhâr Al-Mutanâthira en mentionnant de nombreuses chaines de transmission si ce n’est que certaines d’entre elles présentaient quelques différences de formulation. Dans l’une d’elles :  il entrera obligatoirement au paradis.  Dans une autre :  il entrera au paradis.  Et dans une troisième :  Allah interdira qu’il entre éternellement en enfer.  Et toutes ces variantes ont une seule et même signification.

Cette parole, Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah, est le chemin qui permettra de gagner le paradis et échapper à l’enfer.

C’est l’attestation de foi, la clé de la demeure du bonheur, c’est le fondement de la religion et son socle. Tous les autres piliers de la religion et les actes obligatoires en sont des corollaires qui en découlent et des actes complémentaires qui doivent être accomplis en fonction du sens de cette parole et de ce qu’elle implique.

Comme l’ont dit Said ibn Jubayr et Al-Dahhâk, c’est la corde la plus solide au sujet de laquelle Allah dit :

 Quiconque renie les fausses divinités et croit en Allah seul aura donc saisi la corde la plus solide, celle qui ne saurait se rompre. (Coran 2 ;256).

Cette parole correspond à la promesse mentionnée dans ce verset :

 Ces derniers ne bénéficieront d’aucune intercession, contrairement à ceux qui en auront obtenu la promesse du Tout Miséricordieux parmi les croyants. (Coran 19 ; 87).

Ibn Abbass, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit :  il s’agit de l’attestation : Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah, et du désaveu de toute puissance et de force si ce n’est par Allah, et de nourrir d’espoir qu’en Allah. 

Cette parole correspond à l’accomplissement du bien cité dans ce verset :

 A celui qui, par crainte du Seigneur, fait la charité dans l’espoir d’obtenir la récompense de l’au-delà, Nous faciliterons l’accomplissement du bien. (Coran 92 ;5-7).

C’est ce qu’affirment Abu Abd Al-Rahmân Al-Sulamî, Al-Dahhâk. ‘Atiyya l’a rapporté d’Ibn Abbass.

Cette parole correspond au témoignage de la vérité mentionné dans ce verset :

 Seuls pourront intercéder ceux qui, en toute connaissance, auront témoigné de la vérité. (Coran 43 ;86).

C’est ce qu’affirme Al-Baghawî.

C’est la parole de piété cité dans ce verset :

 Le Messager et les croyants furent obligés de prononcer des paroles de piété qu’ils étaient plus en droit de prononcer et dont ils étaient plus dignes. (Coran 48 ;26).

Ceci est rapporté par Ibn Jarîr, Abdullah ibn Ahmad, Tirmidhi, chacun selon leur chaine de transmission qui remontent toutes à Ubay ibn Ka’b, qu’Allah soit satisfait de lui, qui le tient du Prophète, .

C’est la bonne parole par laquelle il raffermit les croyants comme il est dit dans ce verset :

 Allah raffermit les croyants ici-bas et dans l’au-delà par cette bonne parole dont Il détourne les mécréants. (Coran 14 ;27).

Ceci est rapporté par Bokhari et Muslim, selon Al-Barâ’ ibn ‘Âzib, qu’Allah soit satisfait de lui, qui le tient du Prophète, .

C’est la bonne parle qu’Allah donne en exemple quelques versets avant dans cette même sourate :

 Ne vois-tu pas comment Allah compare une bonne parole à un arbre béni, aux racines solidement implantées dans le sol et aux branches s’élevant vers le ciel, (Coran 14 ;24).

C’est ce qu’a dit Ali ibn Talha qui le tient d’Ibn Abbass : Ses racines sont solidement implantées dans le cœur du croyant et ses branches sont les œuvres pieuses qui s’élèvent dans le ciel vers Allah. Plusieurs prédécesseurs ont affirmé le même propos dont, entre autres, Al-Dahhâk, Said ibn Jubayr, ‘Ikrima, Mujâhid.

Cette parole est la bonne œuvre citée dans ces versets :

 Quiconque se présentera avec une bonne œuvre sera récompensé au décuple. (Coran 6 ;160).

 Ceux qui se présenteront avec de bonnes œuvres recevront une récompense bien supérieure et seront, ce Jour-là, préservés de toute frayeur. (Coran 27 ;89).

Cela est dit par Zîn Al-‘Abidîn et Ibrahim Al-Nakh’î.

Selon Abu Dharr qui attribue cette parole au Prophète,  :  C’est la meilleure des bonnes œuvres et elle efface les péchés et les fautes. 

Selon Al-Sunabihî : j’entrais chez ‘Ubâda ibn Sâmit qui agonisait. Je me mis à pleurer et il dit :  Doucement, pourquoi tu pleures. Par Allah, si ma mort est comptée comme celle d’un martyr je témoignerai en ta faveur. Si on me permet d’intercéder, j’intercéderai pour toi. Et si je le peux, je te serai utile.  Puis, il dit :  Par Allah, il n’y a pas un hadith que j’ai entendu du Prophète, , et qui soit un bien pour vous sans vous le transmettre. A l’exception d’un hadith que je vais vous dire maintenant alors que je suis cerné, devant la mort. J’ai entendu le Prophète, , dire : Quiconque témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée qu’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah se verra préservé de l’Enfer par Allah.

D’après Qatâda, Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète, , interpella Mu’âdh qui était en croupe derrière lui :

- Mu’âdh !

- A tes ordres, Messager d’Allah ! Répondit-il.

- Mu’âdh ! Répéta le Prophète.

- A tes ordres, Messager d’Allah !

- Mu’âdh ! Dit-il à nouveau.

- A tes ordres, Messager d’Allah ! Répondit-il pour la troisième fois.

- Nul n’atteste sincèrement et du fond du cœur qu’il n’est de divinité en droit d’être adorée qu’Allah et que Mohammed est Son serviteur et Messager sans qu’Allah ne l’interdise à l’Enfer.

- Messager d’Allah ! Puis-je annoncer cette bonne nouvelle aux musulmans ? Demanda Mu’âdh.

- Non, car ils se reposeraient sur cela et cesseraient d’œuvrer, répondit-il.

Peu avant sa mort, Mu’âdh l’annonça aux musulmans de crainte de commettre un péché pour avoir dissimulé un enseignement du Prophète.

‘Itbân ibn Mâlik, qu’Allah soit satisfait de lui, relate, dans un long hadith mentionné dans le recueil de Muslim :  J’ai été touché aux yeux. J’envoyais donc quelqu’un solliciter le Prophète, , pour l’informer qu’il me plairait qu’il vienne prier chez moi et s’il pouvait le faire. Il est alors venu avec quelques compagnons. Et alors qu’il priait chez moi, ses compagnons discutaient entre eux. Ils attribuaient la plupart des problèmes de la communauté à Mâlik ibn Ad-Dukhchum. Les compagnons dirent :  J’aurais souhaité que le prophète invoque contre lui qu’il périsse. Si seulement il pouvait être atteint d’un mal.  Et après avoir fini de prier, le Prophète, , dit : N’affirme-t-il pas qu’il n’y a de divinité en droit d’être adorée qu’Allah et que je suis le messager d’Allah ? Un homme répondit : Il dit ça mais ne le croit pas de son cœur. Le Prophète répliqua : Allah a interdit à l’Enfer quiconque atteste qu’il n’y a de divinité en droit d’être adorée qu’Allah et que je suis le messager d’Allah.  

Anas a dit : ce hadith m’a plus. J’ai alors dis à mon fils : écris-le. Et il s’exécuta.

L’attestation de foi est la plus élevée des branches de la foi comme il est rapporté dans les recueils de Bokhari et Muslim. D’après Abou Horayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète, , a dit : La foi comporte plus de soixante-dix branches, la plus élevée consiste à attester qu’il n’y a de divinité en droit d’être adorée qu’Allah, et la moins élevée à écarter de la voie publique ce qui pourrait nuire aux passants. La pudeur est l’une des branches de la foi.

Ne vous étonnez donc pas après avoir entendu tout cela que cette parole soit la clé du paradis. Qui la prononce aura pris cette clé en sa possession. Ceci dit, chaque clé a des pannetons (la partie destinée à actionner la serrure) qui les distinguent des autres clés. Et Bokhari, dans son ouvrage, rapporte de Wahb ibn Munabbih qu’on lui a dit :  La clé du paradis n’est-elle pas la parole : Lâ Ilâha Illa Allah – il n’y a de pas d’autre Dieu en droit d’être adoré qu’Allah ?  Et lui de répondre :  Si, mais les clés n’ont-elles pas toutes des pannetons pour ouvrir la porte qui lui correspond ? Ainsi, si tu te présentes devant la porte avec la clé et ses pannetons tu pourras l’ouvrir. Sinon tu ne pourras pas. 

C’est à cette clé que fait référence Ibn Al-Qayyim dans son poème Al-Nûniyya :

La porte du paradis ne s’ouvrira

Que si des pannetons de la clé tu disposeras

La clé est l’attestation du monothéisme et de la sincérité

C’est de cette foi pure dont il faut attester

Les œuvres pieuses des préceptes de l’islam sont pour sa clé ses pannetons

Comme toutes les clés ont leurs pannetons

Et n’oubliez jamais cette image

Elle a solutionné le problème de bien des sages

Nous implorons Allah le grand, seigneur du trône généreux, par ses noms les plus parfaits et ses attributs les plus hauts, de faire que nous soyons de ceux qui prononcent cette parole et agissent en vertu de ses droits. Qu’il nous permette de vivre conformément à ses préceptes et nous réunisse avec ses alliés les plus proches de lui, ceux qu’il a choisi parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Et quelle bonne compagnie que ceux-là.

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