Délaisser les actes blâmables est mieux qu’accomplir les actes d’obéissance
Selon Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : Si je vous interdis une chose, écartez-vous-en, et si je vous donne un ordre, exécutez-le dans la mesure du possible. En effet, les nations qui ont vécu avant vous ne furent perdues que pour avoir accablé leurs prophètes de questions et s’être opposées à ces derniers. Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Ce hadith, en ces termes, a été rapporté par Mouslim uniquement selon Al-Zuhrî, selon Said ibn Al-Musayyab et Abou Salama, ces deux le tenant de Abou Horayra. Ils l’ont mentionné d’après une version de Abou Al-Zinâd, selon Al-A’raj, selon Abou Horayra, selon Prophète () qui a dit : Ne m’interrogez pas sur des sujets que je n’ai pas moi-même abordés. En effet, les nations qui ont vécu avant vous ne furent perdues que pour avoir accablé leurs prophètes de questions et s’être opposées à ces derniers. Si donc je vous interdis une chose, écartez-vous-en, et si je vous donne un ordre, exécutez-le dans la mesure du possible.
Mouslim l’a aussi rapporté par deux autres voies toujours selon Abou Horayra et dont le sens est identique
Dans une de ces versions, il a mentionné le contexte du hadith d’après la version de Mohammed ibn Ziâd selon Abou Horayra qui a dit :
Selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () prononça un sermon dans lequel il dit : Mes compagnons ! Allah vous a imposé le pèlerinage, alors accomplissez-le. Un homme demanda : Chaque année, Messager d’Allah ? Le Prophète () se tut, mais l’homme réitéra sa question par trois fois. Il finit donc par répondre : Si je disais oui, le pèlerinage vous serait imposé chaque année, et vous n’en auriez pas la capacité avant d’ajouter : Ne m’interrogez pas sur des sujets que je n’ai pas moi-même abordés. En effet, les nations qui ont vécu avant vous ne furent perdues que pour avoir accablé leurs prophètes de questions et s’être opposées à ces derniers. Si donc je vous interdis une chose, écartez-vous-en, et si je vous donne un ordre, exécutez-le dans la mesure du possible.
Darqutnî a également rapporté ce hadith de façon résumée. Il y dit : Le verset suivant a été révélé : Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. (Coran 5/101). Et il a été rapporté par plus d’une voie que ce verset a été révélé lorsque les compagnons ont interrogé le Prophète () durant la période du pèlerinage. Ils demandèrent : Devons-nous le faire chaque année ?
Dans les recueils de Boukhari et Mouslim, selon Anas : le Prophète () prononça un sermon et un homme lui demanda : ‘’Qui est mon père ?’’ Il répondit : ‘’C’est untel.’’ Et ce verset fut révélé : Gardez-vous de poser des questions …
Il y est aussi rapporté selon Qatâda que Anas a dit : Les compagnons l’ont tant interrogé qu’il était entouré de questions. Il s’est mis en colère, est monté sur le Minbar, et dit : Vous ne m’interrogerez pas aujourd’hui sur un sujet sans que je ne vous l’explique. Un homme qui, lorsqu’il se disputait avec les gens étaient accusés de ne pas être affilié à son vrai père. Il lui demanda : ‘’Messager d’Allah, qui est mon père ?’’ Il lui dit : ‘’Ton père est Abou Hudhâfa.’’ Omar s’exclama : ‘’ J’agrée d’avoir Allah pour seigneur, l’Islam pour religion et Mohammed comme messager. Je cherche protection auprès d’Allah contre les troubles.’’
Qatâda mentionnait ce hadith lors de l’exégèse du verset : Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. (Coran 5/101).
Par ailleurs, Boukhari rapporte ce récit d'Ibn 'Abbâs :
Des gens interrogeaient le Messager d'Allah () par moquerie. L'un disait : Qui est mon père ? Un autre, qui avait perdu sa chamelle, demandait : Où est ma chamelle ? Allah fit alors descendre ce verset à leur sujet : Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. (Coran 5/101).
Dans son exégèse, Al-Tabari rapporte ce récit de Abou Horayra : Un jour, le Messager d'Allah () sortit rouge de colère jusqu’à s’assoir sur le Minbar. Un homme se leva et lui dit : ‘’ Quel est mon sort ?’’ Il dit : ‘’Tu finiras en Enfer.’’ Un autre se leva et dit : ‘’Qui est mon père ?’’ Il dit : ‘’Ton père est Abou Hudhâfa.’’ Omar se leva et dit : J’agrée d’avoir Allah pour seigneur, l’Islam pour religion et Mohammed comme messager et le Coran comme guide. Messager d’Allah, nous étions encore dans la Jâhiliyya et le polythéisme il n’y a pas si longtemps. Allah sait mieux que quiconque qui sont nos parents.’’
Sa colère s’apaisa, et ce verset fut révélé :
Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. (Coran 5/101).
Ce récit a aussi été rapporté par la voie de Al-‘Ûfî selon Ibn Abbâs au sujet de ce même verset. Il dit : Le Messager d'Allah () fit appeler les gens et dit : Ô gens ! Allah vous a prescrit le pèlerinage. Un homme se leva alors et dit : Chaque année, Messager d’Allah ? Le Prophète se mit en colère et dit : Par celui qui tient mon âme dans sa main ! Si je disais oui, cela deviendrait obligatoire pour vous, et si vous ne vous acquittiez pas de cette obligation, vous vous égareriez. Ne m'interrogez pas sur des choses à propos desquelles je me suis tu. Si je vous interdis une chose, écartez-vous-en, et si je vous donne un ordre, exécutez-le dans la mesure du possible. Ceux qui vous ont précédés n'ont péri que pour avoir accablé leurs prophètes de questions et s'être opposés à eux.
Allah le Très Haut révéla alors ces versets :
Vous qui croyez ! Gardez-vous de poser des questions dont les réponses, si elles vous étaient apportées, pourraient vous porter préjudice. (Coran 5/101).
Il leur a interdit de lui poser des questions du même ordre que celle des apôtres avec Jésus au sujet de la Table servie venant du ciel et qui finalement finirent par mécroire. Il leur a défendu d’agir ainsi. Il leur signifia bien qu’ils ne devraient pas l’interroger sur des faits qui, si des versets du Coran étaient révélés pour en durcir le statut, cela leur nuirait. Il leur conseilla plutôt d’attendre et que si des versets étaient révélés, il n’y aurait rien qui s’y trouverait sans que cela leur soit expliqué.
Ces hadiths prouvent qu’il ne faut pas poser des questions sur des faits dont on n’a pas besoin et dont la réponse pourrait causer du tort à l’auteur de la question. Finira-t-il en Enfer ou au Paradis ? Le père auquel il est affilié est-il réellement son géniteur ? ou d’autres questions de ce genre. Il leur interdit aussi de poser des questions qui sont une marque d’intransigeance ou dans le but de se jouer de lui ou de se moquer comme le faisaient de nombreux hypocrites et autres.
Dans cette même optique, la demande des polythéistes et des chrétiens que soient réalisés des miracles à titre de défi. ‘Ikrima et d’autres savants affirment que ce verset a été révélé pour cela.
Ajoutons un autre type de questions inclus dans cette interdiction : les questions au sujet de faits qu’Allah a dissimulé aux gens et ne le leur a pas permis de connaitre. C’est le cas de la question posée au sujet du jour de la fin du monde, au sujet de l’âme.
Ces hadiths montrent aussi qu’il est interdit de poser des questions sur le caractère licite et illicite de certaines choses de peur qu’une telle question soit la cause de la révélation d’un verset qui en rende le statut plus difficile à supporter. C’est le cas ici de la question sur le pèlerinage : doit-on le faire chaque année ou non ?
Dans le recueil de Boukhari, selon Sa’d, le Messager d'Allah () a dit : Le musulman qui aura commis le plus grand crime à l’égard de ses frères est celui qui aura posé une question sur une chose qui n’a pas été interdite et qui est décrété interdite à cause de sa question.
Lorsqu’il a été interrogé au sujet des imprécations entre époux, il répugna cette question jusqu’à ce que celui qui était venu la poser fut éprouvé avant que cela ne concerne son épouse. Le Messager d'Allah () réprouvait les on-dit, les questions trop insistantes et le gaspillage.