Les compagnons promis au paradis
Les adeptes de la Sunna et de la communauté des croyants aiment les compagnons du Prophète (). Ils font leur éloge, invoque Allah afin qu’il soit satisfait d’eux et implorent son pardon en leur faveur. Les adeptes de la Sunna préfèrent les compagnons à tous les autres hommes, après les prophètes et les messagers. L’amour des compagnons fait partie de l’amour du Prophète (). Ce sont ses compagnons et ses proches, ceux qui ont eu foi en lui et ont cru en la véracité de sa mission prophétique. Ils lui ont apporté leur soutien.
Dans son ouvrage Charh Al-‘Aqîda Al-Tahwâwiyya, Al-Tahâwî a dit : Nous aimons les compagnons du Prophète () et ne négligeons l’amour d’aucun d’eux. Nous ne désavouons pas de l’un d’eux, qui soit-il. Nous détestons ceux qui les détestent ou les mentionnent en mal. Nous ne les mentionnons que pour en dire du bien. Aimer les compagnons est un acte de religiosité, de foi et de bienfaisance. Les détester est un acte de mécréance, d’hypocrisie et de transgression. Allah a dit :
Les tout premiers croyants parmi ceux qui ont émigré et ceux qui leur ont apporté leur soutien, ainsi que ceux qui ont fidèlement suivi leur voie, sont entièrement satisfaits d’Allah qui Lui-même est satisfait d’eux. Il leur a préparé des jardins traversés de rivières où ils demeureront à jamais. Voilà le bonheur suprême. (Coran 9/100).
Ibn Kathir explique : Allah le très grand nous informe qu’il est satisfait des tout premiers croyants parmi ceux qui ont émigré et ceux qui leur ont apporté leur soutien, ainsi que ceux qui ont fidèlement suivi leur voie. Quel malheur pour ceux qui les détestent et les insultent, ne serait-ce que certains d’entre eux.
Le Prophète () a fait leur éloge et loué leurs mérites par rapport à tous les autres hommes. Il a dit que c’était la meilleure des générations : Les meilleurs hommes de ma communauté sont ceux du siècle durant lequel j’ai été suscité, puis ceux de la génération qui suivra. Rapporté par Tirmidhi et jugé athentique par Al-Albânî.
Il dit aussi : N’insultez pas mes compagnons car si l’un d’entre vous dépensait le montant de la montagne de Uhud en or, il n’obtiendrait pas la récompense de l’un d’entre eux qui a dépensé ce que contiennent ses deux mains ou même qu’une de ses mains. Rapporté par Boukhari.
La biographie du Prophète () regorge d’exemples et de hadiths dans lesquels il a témoigné que certains compagnons entreraient au Paradis. C’est le cas des dix compagnons qui ont été cité dans un seul hadith et sont nommés les dix promis au Paradis. Mais c’est aussi le cas de Khadîja, la mère des croyants (qu’Allah soit satisfait d’elle), Fâtima la fille du Prophète (), Al-Hasan et Al-Husayn, Thâbit ibn Qays, Bilâl ibn Rabâh, Sa’d ibn Mu’âdh et d’autres …
Les dix promis au Paradis :
Le Prophète () a annoncé la bonne nouvelle a de nombreux compagnons qu’ils entreraient au paradis. Dix d’entre eux ont été cité dans un seul hadith. Selon Said ibn Zayd (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : Dix hommes entreront au Paradis : Abu Bakr, Omar, Ali, Uthman, Al-Zubayr, Talha, Abd Al-Rahmân, Abu ‘Ubayda, Sa’d ibn abi Waqqâs. Après avoir énuméré ces neuf compagnons, il ne cita pas le dixième. Les gens lui demandèrent alors : nous te le demandons par Allah ô Abou Al-A’war (qui était le surnom de Sa’îd ibn Zayd, qui rapporte ce hadith) qui est le dixième homme ? Il dit : Puisque vous me le demandez par Allah, Abou Al-A’war entrera au Paradis. Rapporté par Tirmidhi, Abou Daoud et Nasâ’î.
Khadîja bint Khuwaylid :
Selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : Jibrîl est venu voir le Prophète () et lui dit : Voici Khadîja, elle arrive avec de la nourriture. A son arrivée, passe-lui les salutations de ma part et de la part de son Seigneur et annonce-lui qu’elle disposera au Paradis d’un palais fait d’une perle creuse, où il n’y aura ni vacarme, ni lassitude. Rapporté par Boukhari.
Et selon Abdullah ibn Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : Les meilleures femmes du Paradis sont : Khadîja bint Khuwaylid, Fatima bint Mohammed, Maryam bint ‘Imrân et Assia bint Muzâhim la femme de Pharaon. Rapporté par Ahmad.
Fatima (qu’Allah soit satisfait d’elle) :
Durant son agonie, le Prophète () a dit à sa fille Fatima : Tu seras la première de ma famille à me rejoindre. Elle se mit à pleurer. Il lui dit alors : N’es-tu pas satisfaite d’être la meilleure des femmes du Paradis, ou la meilleure femme des croyants. Rapporté par Boukhari.
Al-Hasan et Al-Husayn :
Le Prophète () a dit : Ceux qui aiment Al-Hasan et Al-Husayn m’aiment et ceux qui les détestent me détestent. Rapporté par Boukhari.
Il dit aussi : Al-Hasan et Al-Husayn sont les deux maitres des jeunes du Paradis. Rapporté par Tirmidhi.
La famille de Yâsir :
Selon Umm Hâni et Jâbir ibn Abdillah : ‘Ammâr ibn Yâsir, son père Yâsir, son frère Abdullah, sa mère Sumayya, se faisaient torturer en raison de leur attachement à la religion d’Allah. Le Prophète () passa devant eux et leur dit : Patience famille de Yâsir car vous avez rendez-vous au Paradis. Rapporté par Al-Tabrânî.
Bilâl ibn Rabâh :
Selon Abdulla ibn Burayda et son père (qu’Allah soit satisfait d’eux deux) : le Prophète () entendit des bruits devant lui et dit : Qui est-ce ? On lui dit : C’est Bilâl. Il lui demanda alors : Par quoi tu m’as précédé au Paradis ? Il dit : Messager d’Allah, toutes les fois que je perds mon état de pureté rituel, je refais mes ablutions et considère que je dois accomplir deux rak’ats pour Allah. Le Prophète () dit alors : C’est donc ça. Rapporté par Tirmidhi et jugé authentique par Al-Albânî.
Selon Abou Hourayrah, le Messager d’Allah () interrogea un jour Bilâl: Bilâl ! Quelle est l’œuvre que tu as accomplie depuis que tu es musulman et dont tu espères la plus grande récompense ? En effet, j’ai entendu le bruit de tes sandales devant moi au Paradis. Bilâl répondit : Voici l’œuvre dont j’espère le plus grand salaire : je n’accomplis pas d’ablutions, de jour comme de nuit, sans les faire suivre de ce qu’il m’est donné comme prières. Rapporté par Boukhari.
La femme noire :
Le Prophète () a annoncé la bonne nouvelle à une femme noire qui faisait des crises d’épilepsie qu’elle entrerait au Paradis.
‘Atâ’ ibn Abi Rabâh rapporte qu’Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit un jour : Aimerais-tu voir une femme promise au Paradis ? ‘Atâ’ ayant répondu par l’affirmative, Ibn ‘Abbâs lui dit : Il s’agit de cette femme noire. Elle se présenta un jour au Prophète () et lui dit :
- Je fais des crises d’épilepsie pendant lesquelles je me découvre. Invoque Allah le Très Haut afin qu’Il me guérisse.
- Veux-tu endurer patiemment cette maladie et obtenir en récompense le Paradis ou désires-tu vraiment que je prie Allah le Très Haut pour ta guérison ? Dit-il.
- Je préfère patienter, répondit-elle, mais il m’arrive de me découvrir. Prie seulement Allah pour que cela cesse.
Il invoqua donc Allah en sa faveur. Rapporté par Mouslim.
Malgré ses crises d’épilepsie, elle ne se découvrait pas tant elle était scrupuleuse pour ne pas exhiber son corps (qu’Allah soit satisfait d’elle). Elle veillait en même temps à bénéficier de cette récompense. Ibn Hajar explique dans son livre Fath Al-Bârî : Ibn Sa’d Et Abd Al-Ghanî dans Al-Mubhâmât expliquent en se basant sur les informations de Al-Zubayr que cette femme était la coiffeuse de Khadîja qui rendait régulièrement visite au Prophète () après sa mort.
Abdullah ibn Salâm :
Le Prophète () a annoncé plus d’une fois la bonne nouvelle à Abdullah ibn Salâm qu’il entrerait au Paradis. Selon Mu’âdh ibn Jabal (qu’Allah soit satisfait de lui) : Cherchez à apprendre le savoir auprès de ces quatre personnes : ‘Uwaymir Abou Al-Dardâ, Salmân Al-Fârisî, Abdullah ibn Mas’ûd, et Abdullah ibn Salâm qui était juif et s’est converti à l’Islam. En effet, j’ai entendu le Prophète () dire de lui : Il est le dixième (en dehors des dix promis au Paradis) à entrer au paradis. Rapporté par Tirmidhi. Ibn Abd Al-Barr a dit : Il est mort à Médine durant le caifat de Mu’âwiyya en l’an 43 de l’Hégire. Le Prophète () a témoigné qu’il entrerait au Paradis.
‘Ukkâcha ibn Mihsân :
Le Prophète () a témoigné qu’il faisait partie des habitants du paradis dans le hadith bien connu au sujet des soixante-dix mille qui entreront au Paradis sans être jugés, ni châtiés. … ‘Oukkâchah ibn Mihsan se leva alors et dit : Prie Allah pour que j’en fasse partie. Le Prophète lui dit : Tu en fais partie. Un autre homme se leva et dit à son tour : Prie Allah pour que j’en fasse partie. Il lui répondit : ‘Oukkâchah t’a devancé dans cette demande. Rapporté par Boukhari.
La femme de Abou Talha Umm Sulaym bint Milhân :
Selon Jâbir ibn Abdillah (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : On m’a montré le Paradis et j’y ai vu la femme de Abou Talha. Puis j’ai entendu des bruits de pas et une voix devant moi et je constatai qu’il s’agissait de Bilâl. Rapporté par Mouslim.
Selon Anas ibn Malik (qu’Allah soit satisfait de lui) le Prophète () a dit : Je suis entré au Paradis et j’y ai entendu des bruits de pas. Je demandais de qui il s’agissait et on me dit : Al-Ghumaysa bint Milhân Umm Anas ibn Malik. Rapporté par Mouslim.
L’imam Al-Nawawi a dit : Bien qu’il soit possible d’écrire son prénom avec la lettre Râ, le plus connu est qu’elle s’écrit avec la lettre Ghayn. Ibn Hubayra a dit : Ce hadith prouve qu’Umm Sulaym est promise au Paradis.
Thâbit ibn Qays :
Le Prophète () a dit en s’adressant à Thâbit ibn Qays : Tu ne fais pas partie des damnés de l’Enfer mais des habitants du Paradis. Rapporté par Boukhari.
Hâritha ibn Surâqa :
Le Messager d’Allah lui a dit : Sache, mère de Hârithah, qu’il y a des jardins au Paradis, et que ton fils a atteint le plus haut jardin du Paradis, Al-Firdaws. Rapporté par Boukhari.
‘Amr ibn Thâbit :
Il était surnommé Usayrim. ‘Amr ibn Thâbit s’était converti relativement tard (qu’Allah soit satisfait de lui), le jour de la bataille de Uhud. Il n’a pas accompli une seule prière. Le Prophète () nous a malgré tout informé qu’il fait partie des habitants du Paradis en disant : Son œuvre est minime, mais sa récompense est immense. Rapporté par Boukhari. Il dit aussi : Il fait partie des habitants du Paradis.
Le Prophète () a également attesté qu’un certain nombre d’hommes et de femmes entreront au Paradis. Notamment ceux qui étaient présents et ont participé à la bataille de Badr et à Hudaybiyya. Et aussi ceux qui ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Le Prophète () a dit : N’entreront pas en Enfer ceux qui ont assisté aux batailles de Badr et à Al-Hudaybiyya. Rapporté par Ahmad.
Il dit aussi : N’entrera pas en Enfer quiconque a prêté serment d’allégeance sous l’arbre. Rapporté par Mouslim.
Les mères des croyants :
Les adeptes de la Sunna attestent tous que les mères de croyants entreront au Paradis. Que ce soit Aicha ou les autres (qu’Allah soit satisfait d’elles). Allah a dit au sujet des mères des croyants :
En revanche, à celle d’entre vous qui obéira à Allah et à Son Messager, et qui fera le bien, Nous accorderons une double récompense et réserverons un don généreux. (Coran 33/31).
Dans son exégèse, Ibn Kathir a dit : C’est-à-dire qu’elles entreront au Paradis puisqu’elles seront au même rang que le Prophète () dans les plus hauts lieux du Paradis, au-dessus des demeures de tous ses habitants. Dans le lieu appelé Al-Wasîla qui est la demeure la plus proche du trône.
Durant la première période de la mission prophétique, une génération d’homme a été éduqué par le Prophète (). Ils ont assumé la responsabilité de l’Islam. Parmi eux, on compte les dix promis au Paradis. Ceux dont le Prophète () a témoigné qu’ils y entreront. Il s’agit de Abu Bakr le véridique, Omar ibn Al-Khattâb, Ali ibn abi Talib, Uthman ibn ‘Affân, Al-Zubayr ibn Al-‘Awwâm, Talha ibn ‘Ubaydillah, Abd Al-Rahmân ibn ‘Awf, Abu ‘Ubayda ibn Al-Jarrâh, Sa’d ibn Abi Waqqâs et Sa’îd ibn Zayd.
Mais le Prophète () ne s’est pas limité a annoncé la bonne nouvelle à ses dix hommes. Il l’a aussi annoncé à d’autres hommes. Les adeptes de la Sunna témoignent que tous ceux auxquels le Prophète () a témoigné qu’ils entreront au Paradis y entreront effectivement.