Le jeûne d’un malade atteint d’infirmité motrice cérébrale Fatwa No: 112260
- Fatwa Date:20-1-2015
Ma question est la suivante : ma fille est née atteinte d’une infirmité motrice cérébrale, par conséquent, elle entend, mais ne parle pas et elle ne peut ni se mouvoir ni s’asseoir, en raison du dysfonctionnement de certaines parties du cerveau. On peut dire qu’elle est une handicapée mentale car malgré le fait qu’elle ait plus de 12 ans, elle n’a pas les capacités mentales de cet âge. En fait, je ne sais pas comment lui faire connaître Allah, exalté soit-Il, lui faire comprendre qu’il faut Lui vouer une adoration et la manière de le faire, et par conséquent, il est impossible de lui faire comprendre le jeûne et ses règles.
Ma question est la suivante : est-elle considérée comme démente, non tenue d’accomplir les obligations religieuses, et ainsi dispensée du jeûne ? Ou est-elle considérée comme une malade atteinte d’une maladie incurable et son tuteur doit ainsi nourrir un pauvre pour chaque jour de jeûne qu’elle n’observe pas ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons :
Il est connu que les personnes n’ayant pas atteint l’âge de la puberté ne sont pas tenues d’accomplir les obligations religieuses et que la responsabilité religieuse est conditionnée par la raison, en vertu du hadith :
La plume est levée (arrête de noter les actes) pour trois personnes : celle qui est endormie jusqu'à ce qu'elle se réveille, l'enfant jusqu'à ce qu'il soit pubère et le dément jusqu'à ce qu'il reprenne conscience. (Boukhari)
Ainsi, si votre fille a atteint l’âge de la puberté, elle est en principe tenue d’accomplir les actes cultuels et son incapacité de parler et de bouger ne prouve pas l’absence de raison. Il reste donc à vérifier si elle a toute sa raison. Si l’on peut prouver qu’elle est capable de comprendre ce qu’on lui dit et réagit en faisant des signes corrects, c’est qu’elle a sa raison, et par conséquent, elle est obligée d’accomplir les actes cultuels, parmi lesquels figure le jeûne. Si elle est capable de jeûner, on doit lui ordonner de le faire et lui expliquer le sens du jeûne, ses raisons et la manière de l’accomplir, et si elle en est définitivement incapable, elle doit alors nourrir un pauvre pour chaque jour manqué. Si elle en a les moyens, elle doit payer elle-même cette nourriture et non pas son tuteur. Si par contre, on a la preuve qu’elle ne comprend pas les paroles qu’on lui adresse ou qu’elle ne réagit pas de manière correcte, elle n’a donc pas toute sa raison et elle ne doit donc ni jeûner ni faire une expiation, en raison du fait qu’elle ne fait pas partie des personnes religieusement responsables.
Le diagnostic relatif à l’état de sa raison doit être établi par des médecins compétents, car ils sont les mieux placés pour décider de sa santé mentale. Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de la guérir définitivement, de vous rétribuer pour votre épreuve pénible et votre patience.
Et Allah sait mieux !