Il y a trois ans, j'ai subi une opération pour changer la valvule cardiaque. Cette année-là, le médecin m'a conseillé de ne pas jeûner et de nourrir un nécessiteux pour chaque jour de non jeûne, ce que j'ai fait, louanges à Allah, et j'ai jeûné les années suivantes. Dois-je rattraper le jeûne de ce mois ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Avant de vous répondre, nous attirons votre attention sur le fait que les sentences légales ne sont pas prononcées par les médecins, mais par les oulémas et les érudits de la Charia qui ont hérité du Messager () dans sa transmission de la religion à la nation. Il ne faut poser au médecin que les questions concernant la maladie et si le jeûne porte préjudice au malade ou non.

D’autre part, nous vous faisons un petit reproche par compassion pour vous et dans votre intérêt : pourquoi avez-vous attendu trois ans avant de vous informer de votre devoir, en vous contentant de l'opinion du médecin qui n'a pas le droit d'émettre des fatwas?

Or, étant donné que vous avez posé la question en la matière, sachez qu'il vous incombe de rattraper les jours où vous n’avez pas jeûné, car vous étiez atteint d'une maladie curable. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) :

[…]. Alors, celui qui d’entre vous qui est malade ou parti en voyage (s’acquittera) d’un nombre équivalant d’autres jours. (Coran 2/184)

Outre le rattrapage, il vous est obligatoire de nourrir un nécessiteux à hauteur d’un Mudd pour chaque jour de rupture à cause du retard du rattrapage. Tel est l’avis de la majorité des oulémas, contrairement à celui d'Abû Hanîfa, qu'Allah lui fasse miséricorde. Leur preuve est la fatwa émise par Abû Hurayra, Ibn `Abbâs et Ibn `Umar, sans qu’on leur connaisse de contradicteur parmi les Compagnons.

La nourriture que vous avez présentée aux nécessiteux ne vous suffit pas car, à ce moment, vous n'aviez pas retardé le rattrapage. Ainsi, vous ne deviez pas les nourrir ; car il n'est pas possible de faire un acte d'adoration avant qu'il ne soit obligatoire.