Le fait de ne pas se couper les cheveux et les ongles concerne-t-il Ă  la fois celui qui accomplit le sacrifice et les proches aux noms desquels il le fait ?
Fatwa No: 116043

Question

Je ne suis pas mariĂ©, mais je ne dĂ©pends pas de mon pĂšre car je travaille dans un autre pays. Je dĂ©sire immoler une offrande cette annĂ©e pour moi-mĂȘme, pour mes parents et pour ma sƓur. Je laisserai mon pĂšre acheter la bĂȘte avec mon propre argent, que je lui ai confiĂ©. Ceci est-il permis ? Si oui, mon pĂšre doit-il s'abstenir de se couper les ongles et les cheveux ?

Réponse

Louange Ă  Allah et que la paix et la bĂ©nĂ©diction soient sur Son ProphĂšte et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Si vous ĂȘtes financiĂšrement indĂ©pendant de votre pĂšre, comme il s'avĂšre, une seule bĂȘte ne suffit pas pour vous tous. L'immolation d'une bĂȘte en guise de sacrifice au nom des membres d'une mĂȘme famille exige que tout le monde participe Ă  une mĂȘme dĂ©pense.

 

Vous pouvez mandater votre pĂšre pour immoler une bĂȘte en votre nom dans votre pays. Vous pouvez Ă©galement verser une somme Ă  votre pĂšre pour qu'il immole une bĂȘte pour lui-mĂȘme et pour sa famille, ce qui vous accordera une grande rĂ©tribution, In Chaa’ Allah. 

 

Sachez Ă©galement que celui qui veut immoler une offrande est le seul Ă  devoir s'abstenir de se couper les ongles et les cheveux.  Quant Ă  ceux qui participent avec lui Ă  la rĂ©tribution du sacrifice, ils n'ont pas le devoir de le faire, d'aprĂšs l'opinion prĂ©pondĂ©rante des oulĂ©mas. L'Ă©minent savant Ibn `OthaymĂźn, qu'Allah lui fasse misĂ©ricorde, a tranchĂ© ce sujet en disant : Le HadĂźth prĂ©cise : ‘Que celui qui immole une offrande’, ce qui sous-entend que celui qui en dĂ©pend ne commet aucun pĂ©chĂ© en se coupant les ongles et les cheveux.  La preuve est la suivante :

 

PremiĂšrement : ce rĂ©cit constitue le sens apparent du Hadith indiquant que l'interdiction est propre Ă  celui qui fait le sacrifice.  Par consĂ©quent, l'interdiction concerne le chef de famille. Quant aux membres de la famille, ils ne sont pas visĂ©s par cette interdiction.  En effet, le ProphĂšte () lie le verdict Ă  celui qui fait le sacrifice. Par consĂ©quent, il est sous-entendu que celui qui dĂ©pend de lui ne fait pas l'objet du mĂȘme verdict.

 

DeuxiĂšmement : le ProphĂšte () faisait le sacrifice au nom de sa famille. Pourtant, on n'a pas rapportĂ© qu'il leur ordonnait de s'abstenir de se couper les ongles et les cheveux.  Si cela avait Ă©tĂ© illicite pour eux, le ProphĂšte () leur aurait interdit de le faire. Cette opinion est effectivement l’opinion prĂ©pondĂ©rante. 

 

On peut se demander quel est l'argument de ceux qui interdisent de se couper les ongles et les cheveux autant Ă  celui qui fait le sacrifice qu'Ă  celui qui en dĂ©pend ? Nous constaterons que c’est par analogie qu’ils ont dĂ©duit que la mĂȘme sentence s'applique autant Ă  celui qui fait le sacrifice qu'Ă  celui qui en dĂ©pend, Ă©tant donnĂ© leur rĂ©tribution commune.  Vu que celui qui fait le sacrifice est rĂ©tribuĂ©, celui qui en dĂ©pend est aussi rĂ©tribuĂ©. Leur rĂ©tribution commune implique, d'aprĂšs eux, un verdict commun.

 

En rĂ©ponse, nous dirons : cette analogie ne convient pas car elle s'oppose Ă  un texte.  En effet, toute analogie s'opposant Ă  un texte est invalide et l'on ne peut s’y rĂ©fĂ©rer.

 

En outre, les deux rĂ©compenses ne sont pas Ă©gales. En fait, si les deux acquiĂšrent une rĂ©tribution pour leur sacrifice, celui qui a dĂ©pensĂ© l'argent et a fait l'effort d’immoler n'aura jamais la mĂȘme rĂ©tribution que celui qui en dĂ©pend. Car le premier a certainement une plus grande rĂ©tribution.

 

Et Allah sait mieux.

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