Je voudrais savoir si le mari qui répudie son épouse rétive, qui a quitté le foyer conjugal et qui n’a pas respecté ses devoirs conjugaux, doit payer le Mu'akhar al-Sadâq (la partie de la dot différée). En effet, ce qui oblige cet époux à garder sa femme sous sa tutelle c'est qu'il devra, en cas de divorce, lui payer un Mu'akhar d’un montant très élevé. Notons qu'il a consommé le mariage avec elle et qu'elle a reçu de lui le Muqaddam al-Sadâq (la tranche de la dot remise à l'épouse au moment du mariage). Lui est-il permis de ne pas payer le Mu'akkhar à cause de la flagrante désobéissance de sa femme et sa transgression des conditions du mariage?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

Notons tout d'abord qu'il est permis que toute la dot soit versée en avance ou en retard. De même, une partie peut être avancée ou différée. Mu'akhar al-Sadâq (la tranche différée) doit être payée à l'échéance. Celle dont l'échéance n'a pas été fixée doit être versée en cas de divorce. En cas de décès, on doit la prélever sur le patrimoine laissé par le défunt avant le partage de sa succession.

La sortie de la femme de sa maison sans la permission de son mari et sans qu'il n'y ait une urgence qui l'oblige à le faire est un acte de rétivité qui exempte le mari de l'entretenir financièrement.

Quant à Mu'akhar al-Sadâq, le mari est obligé de le lui payer lorsqu'il vient à échéance, et la rétivité de la femme n'exempte pas le mari de cette obligation.

Par conséquent, si le mari répudie sa femme sans recourir au Khul', il doit lui payer le Mu'akhar al-Sadâq car c'est une dette et il doit s'en acquitter lorsqu'elle arrive à échéance si sa femme n'y renonce pas ou ne procède pas à un Khul' pour obtenir le divorce en contrepartie de son Mu'akhar.

Le mari n’est quitte de cette dette que si son épouse y renonce ou obtient le Khul' en contrepartie de son Mu'akhar.

Le mari peut ne pas répudier sa femme afin de l'amener à se racheter en faisant un compromis qui consiste à ce qu'elle renonce à son Mu'akhar ou tout autre droit pour obtenir le divorce.

Et Allah sait mieux.