Un jeune homme pratiquant ne veut pas être présent aux funérailles de ses parents Fatwa No: 134798
- Fatwa Date:29-4-2019
Un jeune homme de seize ans vit seul. Il fait lui-même sa cuisine mais il n’a pas la possibilité de choisir ses vêtements, et il ne les change pas pendant des semaines parfois. Ce jeune homme a été longtemps persécuté, et a subi des douleurs que personne ne peut imaginer. Il n’est pas orphelin, mais ses soi-disant parents l’ont trahi. Quand il a découvert l’hypocrisie et la trahison de ses parents, il a eu recours à ses proches, mais ces derniers l’ont également trahi.Sa vie a alors changé et il a découvert que l’homme arrive dans cette vie seul et la quitte seul. En résumé, il a compris le vrai sens de la vie. Il a appris à compter sur lui même, et a commencé à faire sa cuisine. Il est pratiquant, accomplit toutes les prières, jeûne chaque vendredi et aide les passants s’ils ont besoin d’aide. Ce jeune homme de 16 ans sait qu’il est voué au Paradis alors que ceux qui l’ont trahi sont voués à l’Enfer. Doit-il prendre part aux funérailles de ses parents hypocrites, car sa haine envers eux est inimaginable ? Est-ce qu’Allah, exalté soit-Il, le jugera, le Jour de la Résurrection s’il n'assiste pas à leurs funérailles bien qu’ils soient des hypocrites ? Il veut éviter tout péché et être purifié corps et âme, que doit-il faire ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il est bon que ce jeune homme soit pratiquant, qu’il accomplisse régulièrement la prière et qu’il aime accomplir des jeûnes surérogatoires. Nous le prévenons toutefois qu’il est déconseillé de jeûner le vendredi seul, et que, s’il veut jeûner le vendredi, il convient de jeûner aussi le jeudi ou le samedi. D'ailleurs, il est préférable qu'il jeûne le lundi, le jeudi et les trois jours de pleine lune (13, 14, 15) de chaque mois hégirien. Le jeûne de ces jours est très méritoire et a été mentionné par la Sunna.
Nous sommes surpris de voir que ce jeune homme, qui a une bonne conduite, éprouve autant de haine et de rancune envers ses parents et parle d’eux d’une manière aussi mauvaise. Allah, exalté soit-Il, nous a ordonné aussi bien d’accomplir la prière et le jeûne que d’être bienfaisants envers nos parents, même s’ils sont incroyants et veulent amener leur fils à l’incroyance et à l’égarement. Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) : Mais s’ils exercent sur toi une contrainte pour t’amener à M’associer des divinités dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas, tout en continuant à te comporter envers eux en ce bas monde de façon convenable. (Coran 31/15) Si Allah, exalté soit-Il, nous recommande d’être bienfaisant envers nos parents incroyants, que dire alors des parents musulmans ? Quel que soit le comportement des parents envers leurs enfants, ces derniers ne sont pas autorisés à les maltraiter. S’ils ne craignent pas Allah, exalté soit-Il, en lui, il doit craindre Allah, exalté soit-Il, en eux.
En qualifiant ses parents d’hypocrites et de traîtres, ce jeune homme fait preuve d’ingratitude envers eux, et l’ingratitude est un grave péché. Celui qui le commet encourt un grave châtiment dans ce bas monde et dans l’au-delà. Si ce jeune homme veut vraiment éviter tout péché et avoir une âme pure, il doit craindre Allah, exalté soit-Il, se repentir sincèrement et demander à ses parents de lui pardonner toute négligence à leur égard.
Accuser les autres d’incroyance et d’hypocrisie sans preuve est l’une des pires accusations, et cela est plus grave encore s’il s’agit de ses parents. Il ne lui est pas permis de ne pas assister à la prière funéraire de ses parents en prétendant qu’ils sont hypocrites. Il a eu la hardiesse d’annoncer qu’il est voué au Paradis alors que ses parents sont voués à l’Enfer. Mais connaît-il l’Invisible ? Personne n’est autorisé à dire qui est voué au Paradis et qui est voué à l’Enfer hormis ceux qui ont été mentionnnés par Allah, exalté soit-Il, et Son Prophète (). Ce jeune homme ne craint-il pas que le contraire soit vrai. D’après Jundub, qu’Allah soit satisfait de lui, Un homme dit un jour : "Par Allah, Allah ne pardonnera pas à untel !" Allah dit alors : "Qui donc se permet de jurer par Moi que Je ne pardonnerai pas à untel ? Je lui ai certes déjà pardonné alors que J'ai réduit tes œuvres à néant !" (Mouslim). Il a donc prononcé un mot qui a anéanti sa vie dans ce bas monde et dans l’au-delà.
La crainte de ce jeune homme d’être jugé pour son absence aux funérailles de ses parents, ne doit pas primer sur sa crainte du châtiment douloureux qu’il encourt pour son ingratitude, sa rupture des liens familiaux et la haine qu’il voue à ses parents.
Est-il sûr que ses parents mourront avant lui ? Qu’Allah, exalté soit-Il, accorde à ce jeune homme le repentir et l’aide à choisir un autre mode de vie et à changer sa vision de ses parents et ses proches.
Et Allah sait mieux.