Quand est-il recommandé d’accomplir la prière ? Au début, au milieu ou à la fin de son temps prescrit ? Existe-t-il une exception à cela ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

La recommandation d’accomplir la prière au début ou à la fin de son temps prescrit a été expliquée en détail par les savants et il en ressort ce qui suit :

1.   La prière de Dhohr : il est recommandé de s’empresser de l’accomplir au début de son temps prescrit, sauf en cas de forte chaleur.

Al-Tirmidhi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Tel est l’avis des savants parmi les compagnons du Prophète () et de ceux qui leur succédèrent, et cela, en raison de l’authenticité du Hadith d’Abou Barzah, de Djâbir, entre autres, au sujet du Prophète (). Aïcha, , a rapporté : ‘Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus pressé dans l’accomplissement de la prière de Dhohr que le Prophète () Abou Bakr et Omar.’ (Al-Tirmidhi Hadith : Hasân)

En temps de forte chaleur, il est recommandé de retarder la prière du Dhohr en vertu des paroles du Prophète () rapportées par Abou Horayrah :

Quand la chaleur est excessive, retardez la prière jusqu’à ce que la chaleur s’atténue, car la chaleur intense est un souffle du feu de la Géhenne. (Al-Djama’â)

2.   La prière de l'Asr : selon la majorité des savants, il est recommandé dans tous les cas de l’accomplir au début de son temps prescrit en raison du Hadith dans lequel Râfi’ Ibn Khadîdj a rapporté : Nous accomplissions la prière de l'Asr en compagnie du Prophète () puis nous égorgions une bête et nous partagions la viande en dix portions. Ensuite, nous cuisinions et mangions la viande cuite avant le coucher du soleil. (Boukhari, Mouslim)

Il a également été rapporté que : Le Prophète () priait l'Asr alors que l’on sentait encore la chaleur du soleil. (Boukhari, Mouslim)

3.   La prière du Maghreb : il n’y a pas de divergence sur le fait qu'elle doit être accomplie au début de son temps prescrit en l’absence d’excuse valable pour ne pas le faire, en raison du Hadith rapporté par Râfi’ Ibn Khadîdj : Nous accomplissions la prière du Maghreb en compagnie du Prophète () et lorsque nous partions, l’un de nous pouvait encore voir le point de chute de l’une de ses flèches. (Boukhari, Mouslim)

Il a également été rapporté que : Le Prophète () priait le Maghreb lorsque le soleil disparaissait. (Mouslim)

4.   La prière de Icha : il est recommandé de retarder son accomplissement jusqu’à la fin de son temps prescrit, c’est-à-dire au tiers ou à la moitié de la nuit, si cela n’est pas difficile.

Ibn Qodâma a dit : C’est l’avis de la majorité des savants parmi les compagnons du Prophète () et de ceux qui leur succédèrent.

Aïcha, , a rapporté : Une nuit, le Prophète () retarda la prière de Icha jusqu’à ce que la plus grande partie de la nuit soit passée et jusqu’à ce que les gens de la mosquée se soient endormis. Ensuite, il sortit et pria, puis dit : ‘Tel serait le moment de cette prière si je ne craignais pas d’imposer une difficulté à ma communauté.’ (Mouslim)

Djâbir, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : Le Prophète () priait Dhohr au moment où la chaleur était à son comble, l'Asr au moment où le soleil était limpide et le Maghreb au moment où il se couchait. Quant à la prière de Icha, il la faisait lorsqu’il voyait que les gens s’étaient rassemblés : il la priait au début de son temps prescrit et lorsqu’il voyait que les gens tardaient, il la retardait. Quant à la prière de Sobh, le Prophète () l’accomplissait dans les ténèbres de la fin de la nuit. (Boukhari, Mouslim)

5.   La prière de Sobh : selon la majorité des savants, à l’exception d’Abou Hanîfah, le mieux est de l’accomplir dans les ténèbres de la fin de la nuit en raison du Hadith de Djâbir précédemment cité. Ibn Abd al-Bar, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il a été rapporté au sujet du Prophète () d’Abou Bakr, de ’Omar et de ’Othmân qu’ils priaient le Sobh dans les ténèbres de la fin de la nuit.

Aïcha, , a rapporté que : Lorsque le Prophète () accomplissait la prière de Sobh, des femmes croyantes qui portaient de longues robes noires y assistaient. Puis elles retournaient chez elles sans que personne ne les reconnaisse du fait de la profonde obscurité. (Boukhari, Mouslim)

[…] la profonde obscurité.  : c’est-à-dire les ténèbres de la fin de la nuit.

[…] sans que personne ne les reconnaisse […]  : c’est-à-dire que personne ne pouvait distinguer s’il s’agissait de femmes ou d’hommes ou encore que personne ne pouvait les reconnaître.

Al-Nawawi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Ce dernière explication est faible, car on ne peut pas non plus reconnaître celle qui porte le Niqâb même au milieu de la journée. Elle n’est donc d’aucune utilité. (Charh Mouslim)

La conclusion de tout cela est qu’il est recommandé d’accomplir les prières au début de l’heure à laquelle elles ont été prescrites sauf pour la prière de Dhohr lors de fortes chaleurs et de la prière de Icha si cela n’est pas trop difficile pour les fidèles.

Et Allah sait mieux.