Laisser la bête sacrifiée jusqu'au jour suivant n'a aucun fondement dans la Charia Fatwa No: 17154
- Fatwa Date:14-9-2014
Quel est le jugement de la Charia sur le fait de laisser l’offrande une nuit avant de la découper le jour suivant? Est-ce un acte conforme à la sunna ou est-il seulement recommandé?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le sacrifice d’un animal est un acte conforme à la Sunna et il s'agit d'un acte fortement recommandé pour toute personne qui peut acheter une offrande sans que cela ne lui porte un préjudice matériel. Certains oulémas pensent qu’il s’agit d’un acte obligatoire, et il est détestable de ne pas le faire pour celui qui a les moyens de le faire étant donné le hadith rapporté par Boukari et Mouslim où Anas, qu'Allah soit satisfait de lui, dit que le Messager d’Allah () a immolé de ses nobles mains deux béliers bigarrés et cornus. Il prononca la Basmala (le fait de dire bismillah ), puis le Takbîr (dire: Allahu Akbar). La sage raison de ce sacrifice est de faire un acte cultuel à la mémoire de notre père Ibrahim, 'alaihi assalam, et de faire des dons aux gens durant les jours de la fête dont le Messager d’Allah () a dit : Il s'agit de jours où l’on boit, où l’on mange et où l’on évoque Allah, exalté soit-Il.
Il est préférable d'en manger, d'en faire aumône aux pauvres et d'en offrir. Il n'y a pas de mal à ce que l'on épargne une partie de cette offrande pour le jour suivant ou ceux d’après. Mais nous ne connaissons aucun fondement justifiant la pratique de laisser sa bête déjà abattue jusqu’au lendemain, puis de la découper par la suite. Si cela est fait en considérant qu’il s’agisse d’un acte d’adoration conforme à la Sunna, il ne fait alors pas de doute que cela est une erreur. Cependant, si on le fait par paresse ou parce qu’on est occupé à faire une autre tâche, par exemple, on ne commet pas de péché, mais cela n’est pas ce qu’il convient de faire, car il a été authentiquement rapporté que le Messager d’Allah () mangeait de son offrande lorsqu'il rentrait de la prière de la fête du sacrifice. L'imam Ahmad a rapporté dans son livre al-Musnad : Le Messager () ne sortait pas le jour de la fête de la rupture du jeûne avant d’avoir mangé quelque chose et il ne mangeait rien le jour de la fête du sacrifice jusqu'à ce qu'il revienne chez lui et mange de son offrande.
Ce contexte nous montre que le Messager d’Allah () mangeait de sa bête immolée directement après son retour sans qu'il n'y ait aucun intervalle temporel entre son retour du lieu de prière et la dégustation de son offrande. En effet, la conjonction de coordination et dans le hadith (…et mange de son offrande) indique l’ordre et le rapprochement. De même, nous trouvons dans des hadiths authentiquement rapportés que le Messager d’Allah () a ordonné qu'on mange de l’offrande, qu’on en garde une partie et qu’on en fasse également aumône. Toutes ces choses constituent des actes d'obéissance à Allah, exalté soit-Il, et des moyens de se rapprocher de Lui, exalté soit-Il. Pourquoi donc faire preuve de paresse et ne pas accomplir ces actes d'obéissance le plus tôt possible?! Il ne fait pas de doute que le fait de remettre cela au jour suivant est pour le moins une entorse à l'ordre de se dépêcher de faire les actes d'obéissance et les actions pies.
Et Allah sait mieux.