Je me suis opposé à un ami à propos du verdict de la Charia afférent au fait de qualifier de martyr toute personne tuée sans raison : il disait que celle-ci était considérée comme un martyr, car elle a été tuée traîtreusement et injustement, et ce conformément au hadith : Celui qui est tué en protégeant sa vie est un martyr . Est-ce vrai? Dans quelle mesure ce hadith est-il applicable concrètement ?

Louange à Allah et que la paix et bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Nous espérons qu’un musulman tué injustement sera parmi les martyrs dans l'au-delà et qu'il aura leur récompense, vu qu'il a été tué perfidement. Omar, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : O Allah! Je Te demande le martyr sur Ton sentier et la mort au pays de Ton Prophète () .

Ibn Abdil Bar a dit : Ce hadith prouve que celui qui est tué de manière injuste est un martyr, que ce soit lors d’une bataille ou pas, en pays ennemi ou pas .

Plusieurs hadiths authentiques prouvent que le Prophète () a qualifié de martyrs Omar et Uthman, et il est bien connu que ces derniers ont été tués injustement, qu'Allah soit satisfait d'eux. Al-Mounawi, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : Celui qui est mort de manière injuste verra ses péchés pardonnés, cela selon le hadith authentifié rapporté, entre autres, par Ibn Hibbân: 'L'épée efface les péchés'. Selon Ibn Mass'oud : lorsque le meurtre arrive, il efface tout (At-Tabarânî). Il a rapporté aussi, d'après Al Hassan Ibn Ali, à peu près la même chose. Et Al-Bazzâr, d'après 'Aïcha, a dit (dans un hadith marfou’) :  Le meurtre ne frappe pas un pécheur sans effacer ses fautes, et sans le meurtre, ses péchés n’auraient pas été effacés.

Voilà la sentence de celui qui est tué injustement, de manière générale. Quant à une personne précise, nous ne pouvons qu’espérer pour elle la rétribution qu'Allah a promise, sans affirmer à coup sûr que c'est un martyr. En effet nous n'avons pas le droit de dire que telle ou telle personne précise aura le Paradis ou l'Enfer comme rétribution, sauf si un texte du Coran ou de la Sunna l’affirme.