Est-il permis de faire une chirurgie qui modifie la création d’Allah, exalté soit-Il, pour soigner une personne qui souffre psychologiquement ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

 Et ce n’est qu’un diable rebelle qu’ils invoquent. Allah l’a (le Diable) maudit et celui-ci a dit : “Certainement, je saisirai parmi Tes serviteurs, une partie déterminée. Certes, je ne manquerai pas de les égarer, je leur donnerai de faux espoirs, je leur commanderai, et ils fendront les oreilles aux bestiaux ; je leur commanderai, et ils altèreront la création d’Allah. Et quiconque prend le Diable pour allié au lieu d’Allah, sera, certes, voué à une perte évidente  (Coran 4/117-119).

La modification de la création d’Allah, exalté soit-Il, est une obtempération à l’ordre du Diable, ennemi de l'homme qui ne commande que le mal. Il est établi, d’après ibn Mas'ûd, qu’Allah soit satisfait de lui, que le Prophète () a dit :

 Allah a maudit les tatoueuses et celles qui se font tatouer, les épileuses de sourcils et celles qui se font épiler, ainsi que celles qui se liment les dents pour des raisons esthétiques, modifiant ainsi la création d’Allah  (Boukhari et Mouslim).

Le sens de ces versets coraniques et du hadith est évident : il est catégoriquement interdit de modifier de manière permanente la création d’Allah, exalté soit-Il.

Mais les oulémas ont exclu de cette règle certains cas où la chirurgie vise à remédier à une déformation, comme le cas d'une personne qui a perdu un membre dans un accident ou qui souffre d’une déformation due à une maladie. Dans de tels cas, il est permis d'intervenir chirurgicalement pour corriger la déformation. L’imam al-Tabari, qu'Allah lui fasse miséricorde, a affirmé :  Il est interdit à la femme de changer son physique en augmentant ou en réduisant la taille d'un membre, que ce soit pour s’embellir devant son mari ou pour toute autre raison. C’est le cas par exemple d'une femme dont les sourcils se touchent et qui les épile pour qu'ils paraissent séparés, ou inversement. C’est le cas également d'une femme qui arrache une dent surnuméraire ou qui raccourcit une dent longue (…). Cependant, si la dent surnuméraire ou longue empêche la personne de manger, et si le doigt surnuméraire entraîne des douleurs, il est alors permis d'intervenir chirugicalement. Cette règle s’applique aussi bien à l’homme qu’à la femme  (Charh al-'Asqalâni lil-Boukhâri).