Les droits des dhimmi-s en terre d'Islam
Fatwa No: 196397

Question

Assalam alikoum. Quels sont les droits des dhimmi-s dans un état islamique ? Sont-ils punis pour avoir bu de l'alcool, par exemple, ou toute autre chose que la Charia interdit pour éviter que la fitna se répande parmi les gens ?

Réponse

Louange à Allah, Paix et Salut soit sur Son Prophète.

Il serait très long d’expliquer en détails les droits que l’Islam accorde aux dhimmi-s (non-musulmans ayant conclu, avec les musulmans, un traité de reddition déterminant leurs droits et leurs devoirs). Cependant, nous allons mentionner ce qui est dit de manière générale dans l’Encyclopédie de la jurisprudence islamique du Koweït et dont les auteurs expliquent que : La règle générale concernant les droits des dhimmi-s est qu’ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que les musulmans. Cette règle a été établie par les jurisconsultes hanafites. Elle est confirmée par les propos des jurisconsultes malékites, chaféites et hanbalites, ainsi que par certains récits des oulémas des premières générations de l’Islam. Alî ibn Abî Tâlib, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : Ils acceptent de payer la djiziya (impôt payé par les dhimmi-s) pour que leur argent et leur sang soient aussi sacrés que les notres.

Cependant, cette règle n’est pas absolue. En effet, les dhimmi-s ne sont pas toujours l’égal des musulmans en ce qui concerne les droits et les devoirs, et cela, en raison de leur incroyance et leur non-respect des lois de l'Islam. Voici les droits dont jouissent les dhimmi-s en Islam :

Premièrement : le droit à la protection de l’Etat.

Deuxièmement : le droit de résidence et de libre circulation.

Troisièmement : le droit d'exercer librement leurs croyances et leurs pratiques religieuses.

Quatrièmement : le droit de choisir leur travail.

Concernant les peines relatives à la consommation d’alcool en particulier, les oulémas des quatre écoles jurisprudentielles disent que ces peines ne s’appliquent pas à eux. Ils s'appuient, pour justifier cet avis, sur des preuves solides mentionnées par l’imam al-Châfi’î, qu'Allah lui fasse miséricorde et ayant trait au droit de ces dhimmi-s de pratiquer librement leur culte. Concernant les autres peines prescrites par les lois islamiques elles dépendent des circonstances. Quant aux pratiques des dhimmi-s qui peuvent être la source de tentation pour les musulmans, elles sont interdites. C’est pourquoi dans le Pacte d’Umar on peut lire : […] nous ne mangerons pas de porc à côté d’eux (les musulmans), ni nous ne vendrons d’alcool, ni nous ne professerons ouvertement le polythéisme, ni nous ne prêcherons notre religion et nous n’inviterons personne à la rejoindre […]

Et Allah sait mieux.

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