L'imam peut-il prier à voix basse la prière du Djumu'a ?
Fatwa No: 199201

Question

Salam alaykoum
Dans quel cas l'imam peur faire la prière à voix basse pour la prière du Djumu'a ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

La récitation à voix haute durant la prière du vendredi est recommandée, mais pas obligatoire. Al-Chirbînî le Chafiite a dit dans le livre intitulé Al-iqnâ’ : La récitation à voix haute pour l’imam et celui qui prie seul lors des prières du Subh, du vendredi, des deux Aïds et lors des deux premières rak’ât de la prière de ‘Ichâ` et du Maghrib est une sunna […]

Il est également mentionné dans le livre intitulé Manâr al-Sabîl lorsqu’il énumére les sunna-s orales de la prière : La récitation à voix haute de l’imam lors des prières du Subh et du vendredi ainsi que lors des deux premières rak’ât des prières du Maghrib et de ‘Ichâ` […]

Un des livres de l’école Malikite intitulé Hâchiya al-‘Adawî mentionne à propos des deux rak’ât de la prière du vendredi : La récitation se fait à haute voix et c’est là une sunna […]

Délaisser la récitation à haute voix n’invalide pas la prière. Ibn Qudâma a dit dans al-Mughnî après avoir mentionné ces sunna-s orales : […] la règle concernant toutes ces sunna-s est que la prière n’est pas invalidée si on les délaisse intentionnellement ou par oubli.

Si l’imam récite le Coran intentionnellement à voix basse durant la prière du vendredi, sa prière est valide, mais il aura commis quelque chose de détestable. Par contre, selon certains savants, s’il récite à voix basse par oubli, il doit alors accomplir les deux prosternations de l’oubli. Al-Kasânî al-Hanafî a dit dans son livre intitulé Badâ`i’ al-Sanâ`i’ : Si l’imam récite intentionnellement à haute voix lorsqu’il doit réciter à voix basse ou inversement, il commet une erreur, mais s’il le fait par oubli, il doit alors faire les deux prosternations d’oubli. Car il lui est obligatoire de faire entendre sa récitation aux gens aux moments adéquats ou réciter à voix basse dans d’autres moments et délaisser intentionnellement cette obligation est un méfait alors que le délaisser par oubli implique de faire les deux prosternations de l’oubli.

L’Encyclopédie de la jurisprudence mentionne : L’école chafiite et al-Awzâ’î sont d’avis que celui qui récite à voix haute lorsqu’il faut réciter à voix basse ou inversement n’invalide pas sa prière par cet acte et qu’il n’a pas besoin de faire les deux prosternations de l’oubli. Par contre, il commet un acte détestable et c’est aussi l’avis de l’école hanbalite s’il délaisse intentionnellement la récitation à haute voix lorsqu’il faut réciter à voix basse ou inversement. En ce qui concerne le fait qu’il le fasse par oubli, l’Imam Ahmed a deux avis à propos de la légitimité de l’accomplissement des deux prosternations de l’oubli : l’un d’eux est que cela n’est pas légitime comme le dit l’école chafiite et al-Awzâ’î et l’autre avis est que cela est légitime. Quant à l’école hanafite, elle est d’avis que l’imam qui récite à voix basse lorsqu’il faut réciter à voix haute ou inversement doit faire les deux prosternations de l’oubli, car la récitation à voix basse ou à voix haute aux moments adéquats fait partie des obligations […] L’école malikite, quant à elle, est d’avis que la récitation à voix haute ou à voix basse aux moments adéquats est une sunna fortement recommandée dont le délaissement se corrige par les deux prosternations de l’oubli […]

Donc, il apparaît que la récitation à voix haute est une sunna et qu’il est toléré mais détestable que l’imam la délaisse. Par contre, le côté détestable de la chose disparaît si l’imam délaisse cette sunna pour une bonne raison comme l’extinction de voix, la maladie ou la crainte de perdre sa voix…

Et Allah sait mieux.

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