Mariage sans repentir Fatwa No: 201739
- Fatwa Date:26-3-2013
Une femme a fait des préliminaires sans faire l’acte en lui-même avec un homme plusieurs fois. Ensuite, elle s’est mariée religieusement avec cet homme sans se repentir (les deux ne savaient pas qu'ils devaient se repentir avant de contracter mariage), puis ils se sont séparés trois fois à cause de nombreux problèmes après avoir vécu ensemble cinq années. Deux mois après leur dernière séparation, ils apprirent en consultant les sites islamiques et par un éminent savant musulman, qu'un mariage contracté sans repentir sincère au préalable, n'était pas valable. Après en avoir discuté entre eux, ils reconnurent leur erreur et regrettèrent leur acte abominable du passé et résolurent de se repentir en même temps qu'ils contractèrent une nouvelle union pour mener une vie de repentance et de piété. Malheureusement, deux mois après, un doute terrible s'est installé dans leurs têtes : et si leur union n'était pas valable ? Car, ils avaient bien l'intention de se repentir, convaincus de leur grave péché mais ils reconnaissaient qu'ils craignaient de ne s’être pas repentis sincèrement (surtout la femme). Alors, ils se séparèrent encore une fois, vivant loin l'un de l'autre, et se consacrant - cette fois-ci - à un repentir sincère, profond et à jamais avec la volonté divine. La question est la suivante : leur acte de mariage précédent était-il valable ou non (avant le repentir) ? Le dernier acte (quand ils surent qu'il fallait se repentir avant le mariage) était-il valable (sachant que la femme a promis de se repentir - mais n'avait encore pas entrepris de le faire - alors que l'homme lui l’avait fait) ? Que doivent-ils faire maintenant ? Sont-ils séparés définitivement ? Qu'Allah le Très Haut vous rétribue pour vos conseils.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Alla soient sur Son prophète et Messager, Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Ce que certains savants ont dit au sujet de la chasteté comme condition de validité du mariage et le fait qu’il soit obligatoire de se repentir afin que le mariage soit valide concerne la personne qui a commis l'acte de fornication et non pas ses préliminaires. Le premier mariage était donc valide ainsi que les conséquences qui en découlent. Les trois divorces que vous avez mentionnés sont effectifs et par conséquent ce divorce est irrévocable ne permettant pas une reprise de la femme sans qu’elle ne se marie d’abord avec quelqu’un d’autre puis divorce de celui-ci. De toute manière, même si le mariage avait eu lieu avant que les deux parties se soient repenties de la fornication, il aurait été valide selon certains oulémas. Il faut savoir que les conséquences qui découlent d’un mariage dont la validité est sujette a des divergences, sont également reconnues. Le divorce est donc effectif dans les deux cas.
Si telle est la situation, le dernier mariage est invalide. Ils doivent se séparer et il n’est pas permis à l’homme de reprendre sa femme jusqu’à ce qu’elle contracte un mariage réel (et non pas un mariage blanc) avec un autre homme et qu’il la répudie. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
S'il divorce avec elle (la troisième fois) alors elle ne lui sera plus licite tant qu'elle n'aura pas épousé un autre. Et si ce (dernier) la répudie alors les deux ne commettent aucun péché en reprenant la vie commune, pourvu qu'ils pensent pouvoir tous deux se conformer aux ordres d'Allah. Voilà les ordres d'Allah, qu'Il expose aux gens qui comprennent. (Coran 2/230)
Nous attirons votre attention sur le danger pour ceux qui demandent une consultation juridique de faire preuve de négligence lorsqu’ils posent leur question aux oulémas. Ils doivent prendre garde de ne pas déformer la réalité en posant leurs questions et savoir qu'un jugement ou un avis jurisprudentiel basé sur des faits non conformes à la réalité ne rend pas licite ce qui ne l’est pas ou inversement. Umm Salama, , a rapporté que le Prophète () a dit :
Je ne suis qu’un être humain, aussi, lorsque vous me présentez vos litiges, il se peut que certains d’entre vous se montrent plus habiles que d’autres dans l’exposé de leurs arguments, si bien que je leur donne raison en fonction de ce que j’entends. Donc celui auquel j'octroie un droit quelconque appartenant à son frère, qu'il ne le prenne pas, car je ne fais là que lui donner une partie de l'Enfer. (Boukhari et Mouslim)
Ce hadith prouve que le juge – tout comme le jurisconsulte – donne son avis en fonction des données dont il dispose, mais celui qui prend la responsabilité de cet avis est la personne qui connaît la vérité et qui pose la question d’une manière biaisée qui donne au jurisconsulte une impression contraire à la réalité. Si cela est vrai pour le Prophète () alors, cela l’est a fortiori pour les autres.
Et Allah sait mieux.