Un mari ne subvient pas aux besoins de son épouse et de ses enfants Fatwa No: 220519
- Fatwa Date:19-9-2013
Salam Aleykoum,
je fais appel à vous car j'ai une question.
Mon mari, dont je suis à la charge, ne subvient pas à mes besoins et aux besoins de nos 3 enfants. De plus, il ne prie pas, mis à part au mois de Ramadan.
Il y a quelques semaines, nous sommes passés au tribunal pour impayés de loyer (sachant que mon mari a un bon salaire mais il ne paie pas). Le jugement a été rendu, nous serons expulsés d'ici deux mois. Et malgré cela, mon mari se permet de se prendre deux mois de vacances au pays d'origine en nous laissant les enfants et moi dans cette situation.
J'ai fait la prière de consultation, le khul' est la "meilleure des solutions pour moi
J'aurais aimé avoir votre avis, qu'Allah vous en récompense. Barak´Allah Oufik !
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète.
Le mari est obligé par la Charia de garantir une pension alimentaire suffisante (logis, nourriture et vêtements) à sa femme et ses enfants. Il lui est illicite de la négliger ou de la délaisser sans excuse légale, sinon il serait considéré comme pécheur.
L’imam Abou Dawoud a rapporté que le Compagnon Abdallah ibn 'Amr (Radhia Allahou Anhou) a mentionné que le Prophète () a dit : Il suffit à l’individu comme péché de négliger ceux dont il a la charge.
Si l’épouse détecte une somme d’argent de son mari, il lui est licite d’en prendre ce qui lui suffit notoirement ainsi qu’à ses enfants, y compris le loyer du logement : l’imam Boukhari a rapporté de notre mère Aicha (Radhia Allahou Anha) que Hind bint 'Utba (Radhia Allahou Anha) a dit au Prophète () : Ô Messager d’Allah ! Abû Sufiân est un homme avare et il ne me donne pas ce qui me suffit et mes enfants excepté ce que je prends à son insu. Alors le Prophète () lui a dit : Prends ce qui te suffit ainsi que tes enfants notoirement.
Si elle ne lui décèle pas d’argent, elle a le droit de porter son affaire devant la justice légale ou les centres islamiques dans les pays occidentaux pour contraindre le mari à donner la pension alimentaire, s’il refuse on l’oblige au divorce ou au Khul’.
Nous prévenons en premier lieu que le divorce n’est pas toujours la bonne solution, alors il faut bien réfléchir avant de prendre cette décision, il se peut que patienter et œuvrer pour la réconciliation soit une meilleure issue et de là on distingue l’importance de l’Istikhara et de la consultation.
De même nous avisons que si le mari contraint son épouse au Khul’ et que c’est lui le responsable du préjudice subi, alors il lui est illicite de prendre une compensation.
Et Allah sait mieux.