Avortement ou non d'un bébé souffrant de nombreuses malformations ?
Fatwa No: 227215

Question

Salam alaykum, Mère de 4 enfants, âgée de 27 ans, je suis enceinte de mon cinquième enfants, aujourd'hui j'ai 6 mois de grossesse et suite à un diagnostic je viens d'apprendre que ma fille a une hernie diaphragmatique gauche et peut être une hernie diaphragmatique droite et que à cause de ça ses poumon ne se sont pas encore développés, il est possible quelle naisse sans, donc là elle respire avec moi et que c'est sûr dans ce cas qu’elle mourra à la naissance. Elle a plusieurs problèmes au niveau du cerveau ainsi que plusieurs malformations au niveau du visage, il est possible que ce soit la trisomie 18 et aussi, elle a un côté du cœur plus gros que l'autre, je suis perdue, je c'est plus quoi faire car les médecins spécialisés me conseillent d’interrompre ma grossesse, dans tous les cas pour eux il n’y a pas de chance de survie ou elle devra subir plusieurs opérations chirurgicales avec très peu de chance de réussite et niveau santé je suis très fatiguée mon ventre est très gros à cause d'une grande quantité de liquide amniotique, ça pèse très lourd, j'ai aussi très mal au dos, des douleurs aux jambes, j'ai beaucoup de mal à me déplacer, je n’arrive plus à m'occuper de moi ou de mes enfants, je souffre physiquement et moralement et il me reste encore 3 mois avant le terme de ma grossesse je suis perdue et je ne sais plus quoi faire, je ne veux pas que ma fille souffre et je ne veux en aucun cas commettre d'erreur et surtout que dit l'islam sur ça, dois-je la garder et attendre de voir si elle va mourir ou vivre handicapée ou écouter les médecins pour l’interruption médicale de grossesse, merci en attente de votre réponse rapidement car je dois bientôt passer un IRM et amniocentèse pour leur donner ensuite une réponse.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

L’affaire de l’avortement en Islam est très grave surtout après l’insufflation de l’âme dans l’embryon, car à partir de ce stade de grossesse, l’avortement revient à commettre le meurtre - sans aucun droit – d’une vie qu’Allah, exalté soit-Il, a rendue sacrée. Allah exalté soit-Il, dit : Ne tuez qu'en toute justice la vie qu'Allah a fait sacrée. (Coran 6/151). Les oulémas, en se basant sur ce verset et d’autres versets et hadiths qui vont dans son sens, ont stipulé que l’avortement n’est permis que lorsqu’il y a un réel danger pour la vie de la mère. Certains oulémas le déclarent même interdit dans ce cas. Malgré que dans nos fatwas nous adoptons pour l’avis des premiers, nous avons voulu par cette petite introduction vous montrer que prendre la décision d’avorter n’est pas une chose aisée.

Toutes les malformations que vous avez mentionnées de même que les prévisions des médecins selon lesquelles votre bébé sera infirme mentalement et physiquement et ne pourra pas vivre longtemps ne permettent pas de recourir à l’avortement. Quant à la grande fatigue que vous ressentez et les douleurs dont vous souffrez, nous pensons que la plupart des femmes enceintes connaissent des situations pareilles, nous vous conseillons de consulter les médecins compétents et spécialistes pour qu’ils vous prescrivent le médicament adéquat.

 
Ne vous tourmentez pas, placez votre confiance en Allah et tournez-vous vers Lui car c’est Lui et Lui Seul qui dissipe l’angoisse de celui qui se tourne vers Lui. Allah, exalté soit-Il, dit :
N'est-ce pas Lui qui répond à l'angoissé quand il L'invoque, et qui enlève le mal, et qui vous fait succéder sur la terre, génération après génération, - Y a-t-il donc une divinité avec Allah ? C'est rare que vous vous rappeliez ! (Coran27/62)
Et lorsque Mes serviteurs te questionnent à Mon sujet, [dis-leur que] Je suis proche. J'exauce la demande du demandeur lorsqu'il Me demande… (Coran 2/186).
Et votre Seigneur a dit : "Demandez-Moi, je vous exaucerai…" (Coran 40/60).
Multipliez donc Son invocation pour qu’Il vous facilite le bien là il où il se trouve surtout en faisant usage des deux invocations suivantes qui sont très bénéfiques :

Selon Abû Bakr al-Siddîq (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète () a dit : L’invocation de l’angoissé est : "Ô Seigneur, c'est Ta Miséricorde que j'espère, ne me laisse donc pas à mon propre sort ne serait-ce que le temps d'un clin d'Å“il et améliore ma situation. Il n'y a d'autre divinité sauf Toi. " (Abû Dâwud)
Selon 'Abdallah ibn Mas’ûd, le Prophète () a dit : Nul serviteur ne dit, lorsqu'il subit un souci ou une affliction : "Ô Seigneur ! Je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur et de Ta servante ! Mon destin est entre Tes mains, Tes décrets me concernant sont exécutés et Tes jugements sont équitables. Je Te demande par tous les noms qui sont les Tiens, par lesquels Tu T'es nommé Toi-même, ou que Tu as révélés dans Ton livre, ou que Tu as enseignés à l'une de Tes créatures, ou que Tu T'es réservés pour Toi Seul dans Ta science de l'invisible ; de faire du Coran le printemps de mon cÅ“ur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la disparition de mon souci" sans qu'Allah ne les dissipe et les remplace par la joie. Lorsque les Compagnons ont dit au Prophète () devons-nous retenir cette invocation, il leurs a répondu : " Oui retenez la bien et apprenez la aux autres. " (Ahmed)

Et Allah sait mieux.

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