Quelle est la disposition religieuse concernant les rapports intimes avec une femme qui a des métrorragies ?

Louange à Allah.  Paix et salut sur Son Prophète.  

Les oulémas ont deux avis au sujet du rapport intime avec une femme qui a des métrorragies :

Première opinion, l'interdiction : Cette opinion est celle de Aïcha, , rapportée dans Al-Sunân al-Kubra d'al-Bayhaqî, par Ibn Sîrîn, al-Zuhrî, Ibrâhîm an-Nakhaï, Sulaymân ibn Yassâr et d'autres. Elle est également l’un des deux avis de l'Imam Ahmad, qu’Allah lui fasse miséricorde. Ces oulémas ont indiqué que le sang des métrorragies est une souillure semblable à celle du sang des menstrues or Allah, exalté soit-Il, a interdit le coït avec une femme en période de menstrues (sens du verset) :

Et ils t’interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis: 'C’est une incommodité (souillure). Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues. (Coran 2/222)

Seconde opinion, la permission : Cette opinion est celle de la majorité des oulémas parmi les Compagnons, les Tâbi'în et les imams des écoles jurisprudentielles ; ils s’appuient sur plusieurs arguments dont :

1)    Ce sang n'est véritablement pas comme le sang des menstrues car le Prophète () a dit : Cet écoulement de sang provient seulement d'une veine et ce ne sont pas des menstrues. (Boukhari et Mouslim)

Ainsi, les dispositions relatives aux menstrues ne s’appliquent pas

A lui.

2)    Celui qui a des relations avec son épouse alors qu’elle souffre de métrorragies n'est pas exposé à la souillure comme l'est celui qui a des relations avec une femme en période de menstrues

3)    Les actes d'adoration ont un caractère plus sacré que le coït. Or, une femme qui a des métrorragies doit accomplir les actes d'adoration tout comme la femme en état de pureté. Donc il en est de même en ce qui concerne le coït. Umm Habîba et Hamna, s, souffraient de métrorragies du temps du Prophète (), mais le mari de chacune d'elles avait des rapports intimes avec son épouse. Si les relations intimes avec une femme qui a des métrorragies étaient interdites, elles l’auraient su, car elles figuraient parmi les éminentes Sahâbiyyat, (femmes Compagnons). En fait, Umm Habîba était l'épouse de 'Abdarrahmân ibn 'Awf, et Hamna était l'épouse de Talha ibn 'Ubaydallah, qu’Allah soit satisfait d’eux tous. En outre, la plupart des dispositions relatives à la métrorragie furent rapportées par ces deux Sahâbiyyat sans qu’il y ait aucun hadith où l'interdiction d'avoir des relations avec la femme atteinte de métrorragies a été rapportée.

D'ailleurs, cette deuxième opinion est prépondérante, in châ Allah, vu ses preuves évidentes, son caractère convaincant, et le grand nombre de ceux qui la soutiennent.