Quelques règles concernant la Zakât Fatwa No: 228274
- Fatwa Date:20-11-2013
Salam alaykum,
Mon tendre mari est décédé, il y a 7 mois paix à son âme. Toutes les années, je donne la Zakat (impôt sur les revenus) au mois d'octobre el Hamdoullilah. J'ai reçu une certaine somme d'argent à son décès par la communauté musulmane afin de faire face aux dépenses (loyer, dette,...) il me reste encore de l'argent, et je n’ai pas encore payé toutes les dettes. Je voulais savoir si je devais donner la Zakat sur l'argent que j'ai reçu.
BarakaAllahoufikoum pour votre réponse, qu'Allah vous récompense grandement.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous implorons Allah, exalté soit-Il, pour qu'Il fasse miséricorde à votre mari, vous facilite les choses et vous accorde Ses dons par des moyens sur lesquels vous ne comptez pas.
Nous attirons votre attention sur le fait que l’année concernant la Zakât doit être calculée sur la base du calendrier lunaire et non pas le calendrier grégorien. Calculer l’année en fonction du calendrier grégorien serait une injustice envers les pauvres et une manière de retarder leur dû, car le calendrier lunaire est plus court que le calendrier grégorien d’environ onze jours.
Celui qui paye la Zakât en fonction du calendrier grégorien doit donc rectifier cette erreur, revenir à la première année lunaire à partir de laquelle il a commencé à payer la Zakât en convertissant le calendrier, pour connaître les échéances à partir du calendrier lunaire.
Ensuite, nous ne comprenons pas le fait que vous décriviez la Zakât comme étant un impôt sur le revenu . En effet, il existe une différence entre la Zakât et l’impôt à plus d'un égard:
Premièrement : la Zakât est une partie de l’argent du musulman. Et Allah, exalté soit-Il, a ordonné à ce que cet argent soit dépensé d’une manière bien définie alors que l’impôt est imposé par l’État en échange de services fournis aux citoyens.
Deuxièmement : la Zakât doit être donnée aux pauvres, aux nécessiteux et à certaines catégories de personnes (il y en a huit) alors que l’impôt est donné à l’État et n’a aucun lien avec les pauvres et les autres catégories parmi les huit.
Troisièmement : le montant de la Zakât est défini par Allah, exalté soit-Il, et nul ne peut augmenter ce montant ou le réduire alors que le montant de l’impôt est défini par le gouvernant et il peut l’augmenter ou le réduire en fonction des intérêts de l’État.
Quatrièmement : le paiement de la Zakât est lié à certaines conditions comme le Nisâb (seuil à partir duquel on est rédevable de la Zakât) ; le Hawl (écoulement d’une année lunaire d’épargne d’un montant supérieur ou égal au seuil de la Zakât) ; la propriété (des biens sur lesquels la Zakât est payée) et le fait d'être musulman. En revanche l’impôt n’est soumis à aucune de ces conditions mais dépend du bon vouloir du gouvernement et de l’intérêt général. De plus l’impôt varie d’un pays à l'autre.
Quoi qu’il en soit, l’impôt ne remplace pas la Zakât obligatoire.
Quant à la somme d’argent supplémentaire que vous avez reçue, vous ne paierez la Zakât dessus qu’après l'écoulement d’une année lunaire à compter du moment où vous l’avez touchée, et ce à condition que cette somme atteigne le seuil de redevabilité seule ou additionnée à d'autres sommes d’argent que vous possédez et qu’elle ne soit pas descendue en dessous de ce seuil au cours de l'année lunaire entière. Dans ce cas, vous devez alors payer la Zakât soit 2,5 % du montant total de votre argent.
Le seuil de redevabilité de la Zakât équivaut à 85 g d’or pur ou de 595 g d’argent, certains oulémas choisissant la valeur la moins élevée des deux.
Étant donné que vous êtes toujours endettée, si après avoir soustrait vos dettes à l’argent en votre possession, la somme restante est inférieure au seuil de redevabilité alors, vous ne devez pas payer la Zakât. En effet, la majorité des oulémas est d’avis que la dette empêche l’obligation de la Zakât due sur l’or, l’argent, les devises et les marchandises. C'est l’avis des écoles Hanéfite, et Malékite, l'ancien avis de l'imam al-Chafi’i et l'avis de l'imam Ahmad, qu'Allah lui fasse miséricorde.
Donc, si le montant de vos dettes fait que votre argent descend en dessous seuil de redevabilité vous ne devez pas vous acquitter de la Zakât sur votre argent.
Et Allah sait mieux.