Révéler à quelqu'un qu'il a été adopté Fatwa No: 233116
- Fatwa Date:25-12-2013
Salam alaykum,
J'ai un voisin, et je sais qu’il a été adopté, mais il n'a aucune idée sur le sujet. Est-ce que je dois en tant que bon musulman lui dire la vérité et soulager ma conscience ? Ou bien je dois m'abstenir sachant que cette vérité peut causer plusieurs problèmes dans cette famille. Merci pour la réponse.
Louange à Allah. Paix et Salut soient sur Son Prophète.
L’adoption est interdite et nulle et il n’en résulte aucune des conséquences de la filiation comme le lien de parenté (Mahram), l’obligation de la pension alimentaire et l’héritage.
Si une personne sait que cet enfant a été adopté, elle doit l'en informer d'une manière appropriée, car le fait qu'il ignore avoir été adopté le fait forcément tomber dans de nombreux interdits comme l'isolement, le contact physique et la vue de femmes dont il pense être le Mahram alors que ce n'est pas le cas. La filiation a aussi des conséquences sur d'autres choses comme la parenté par alliance, l'héritage, la tutelle, l’entretien des liens de parenté... Il faut également conseiller cette famille et désapprouver leur pratique de l'adoption.
Informer une personne qu’elle a violé une règle de la Charia qu'elle ignorait relève du devoir de désapprobation de ce qui est blâmable. Ibn 'Uthaymîn a dit : Celui qui voit une personne commettre un acte blâmable doit lui rappeler le statut d’un tel acte, car le Prophète () ordonna de corriger ce qui est condamnable et dit :
"Quiconque parmi vous constate quelque chose de condamnable qu’il le change avec la main. S’il ne le peut pas, qu’il le fasse avec la parole. À défaut, qu’il le désapprouve en son cÅ“ur." (Muslim)
Il ne fait aucun doute que le fait qu'une personne en état de jeûne mange ou boive est une chose condamnable et même si cette personne ne sera pas châtiée pour cela si elle le commet par oubli, il n'en reste pas moins que celui qui la voit commettre cet acte ne peut être excusée de ne pas la blâmer .
En principe la condamnation du mal est une obligation collective, mais dans certaines circonstances, cela peut devenir une obligation individuelle. L'imam al-Nawawî a dit : Ordonner le bien et condamner le blâmable sont des obligations collectives. Si certains musulmans l'accomplissent alors, les autres en sont dispensés. Cependant, si l'ensemble des musulmans délaisse cela, tout musulman capable de le faire commet alors un péché s'il ne délaisse pas ce devoir pour une excuse valable ou par crainte de quelque chose. Cela peut également devenir une obligation individuelle pour une personne dans le cas où elle seule en a connaissance ou est capable d'y mettre un terme.
Et Allah sait mieux.