Une fille confiée à sa tante par son père pour être éduquée
Fatwa No: 242383

Question

Salam alaykum, Voilà la situation, il y a un peu plus de 20 ans, un homme musulman habitant un pays musulman donne sa fille de 2 ans à sa sœur qui habite en Europe, car celle-ci n'arrive plus à avoir d'enfant, elle a déjà des garçons mais voudrait une fille et elle a demandé à son frère de lui donner l’une de ses filles. Et donc, la fille en question a appris la vérité vers 12 ans et elle a du mal avec ce sujet, elle est triste que ses parents biologiques l'aient donnée bien qu'elle soit heureuse avec sa famille, et aussi le fait qu'elle considère sa mère qui est en fait sa tante paternelle comme sa mère, est-ce un péché le fait qu'elle garde un ressentiment envers ses parents biologiques et qu'elle considère ses parents qui l'ont élevée comme ses parents ? Comment faire pour ne plus éprouver de la tristesse et de la nostalgie en se demandant comment aurait été sa vie si elle était restée dans sa famille biologique. En sachant que ce n'est pas de sa faute si son père l'a donnée et en sachant qu'elle ne peut pas se prétendre descendre d'un autre homme que son père, elle a le même nom de famille que son père biologique, elle n'a pas été adoptée, elle se demande comment accepter la situation sans avoir de rancœur vis à vis de son père biologique car elle se sent différente par rapport aux autres personnes autour d'elle. Et je voudrais savoir si le père a commis un pêché en donnant sa fille alors qu'il y a un risque qu'elle puisse considérer l'homme qui l'a élevée comme étant son père ? Et aussi, la fille doit-elle porter le voile devant son père et ses frères qui sont en réalité le mari de sa tante et ses cousins ? En sachant alors qu'elle ne pourra jamais le retirer car tous vivent sous un même toit. Baraka Allahou fikoum

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la benediction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Le simple fait que ce père ait confié sa fille à sa sœur afin que cette dernière l'éduque n'est pas considéré comme un manquement à son devoir envers sa fille ou concernant son éducation. En effet, cette sœur avait probablement toute sa confiance tout comme le mari de celle-ci et c'est sans doute pourquoi il la leur confia. Il n'est pas correct de dire qu'il a exposé sa fille à un danger en raison du fait qu'elle aurait pu penser être la fille du mari de sa tante paternelle, car cette information pouvait être donnée à la fille à sa puberté permettant ainsi à cette dernière de comprendre qu'elle était une étrangère face à cet homme et qu'elle ne pouvait pas se dévoiler devant lui. Elle doit toutefois respecter et estimer le mari de sa tante pour l'avoir éduquée. Il en est également de même pour sa tante paternelle qu'elle se doit de respecter et estimer comme sa mère pour l'avoir éduquée.

Il est interdit à cette fille d'avoir la moindre haine envers ses parents, car ils sont ses parents même s'ils ne l'ont pas éduquée. Elle a le devoir de leur obéir et d'être bon envers eux en toute situation. Elle doit faire attention de s’aviser à leur faire le moindre tort.

Nous attirons également votre attention sur le fait que l'adoption est une chose interdite et qu'un enfant ne peut être affilié qu'à son vrai père.
Si l’adoption a eu vraiment lieu, elle n'a aucun impact sur les sujets en rapport avec la filiation tels que l’assurance de la subvention, l'héritage, les relations maritales et autres choses de ce genre. Pour plus d'informations à ce sujet, référez-vous à la fatwa numéro 233116.

Il convient à cette fille de chercher un homme pieux, religieux et de bonne moralité afin de l'épouser. Si elle trouve un tel homme, son tuteur doit être son vrai père qui a toutefois le droit de mandater le mari de sa sœur ou toute autre personne comme tuteur de ce mariage. Référez-vous à la fatwa numéro 48012 concernant la tutelle du mariage.

Quant à la question du voile, elle doit le porter devant tous les hommes étrangers y compris le mari de sa tante ainsi que ses fils sauf si sa tante l'a allaitée au moins à cinq reprises lors des deux premières années qui ont suivi sa naissance.

Et Allah sait mieux.

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