Mariage sans l'accord du tuteur matimonial Fatwa No: 243064
- Fatwa Date:5-3-2014
Salam aleykoum, Je me suis mariée une fois et j’ai divorcé, j’avais un copain que j`aimais beaucoup lorsque j’ai divorcé on est ressortis ensemble, il a une femme et des enfants mais il m’aime, comme je ne voulais pas vivre dans le haram on a décidé de se marier en cachette sans l`aval de mes parents jusqu`à ce que sa femme accouche, le mariage a été fait avec le témoignage de ses 2 amis qui étaient nos témoins et mon tuteur d`après lui, puis après un mois sa femme a accouché et ensuite, il est parti demander ma main à mon père lui et son grand frère, mon père a accepté et ils ont pris une date pour faire le mariage et (par malheur ils ne savaient pas que j’étais déjà mariée à cet homme) on a pris une date, on a invité des gens et à la veille du mariage, il m`appelle pour me dire qu’il me divorce pour qu`il puisse me remarier une 2eme fois, je lui ai dit ok et le lendemain on a fait le marige et je suis partie chez lui. Ma question : est-ce que le mariage en cachette que j`ai fait avec lui était valable sans que mes parents soient informés, aidez-moi à trouver une solution à ma question pour pouvoir continuer à vivre sans souci, j’étais aveuglée par l`amour qui m’a poussée à me marier en cachette, à ce que je comprends le mariage sans un tuteur qui et mon père ou mon frère et mon oncle paternel et son fils n`est pas valable baraka allahou fi koum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
La majorité des oulémas est d'avis que le mariage sans l'accord du tuteur est invalide. Tel est l'avis prépondérant confirmé par les preuves dont le hadith dans lequel 'Aïcha, , a rapporté que le Prophète () a dit : Le mariage de toute femme qui s’est mariée sans l'autorisation de son tuteur, est invalide, invalide, invalide. (Ahmed, al-Tirmidhî et Ibn Mâdja). Ce mariage doit donc être annulé par la répudiation du mari de sa femme ou par l'annulation du mariage par le juge. Or, vous avez mentionné que votre mari vous a répudiée avant de vous épouser de nouveau de manière correcte.
Il existe une divergence entre les oulémas dans le cas où un homme, dont le mariage avec une femme est invalide, a eu des rapports charnels avec cette dernière durant ce mariage : doit-elle respecter une période de viduité ? Il ne fait aucun doute que cela est plus prudent. Toutefois, ce mariage peut perdurer selon la doctrine de ceux qui sont d'avis que la période de viduité n'est pas obligatoire, en raison du fait que le mari est le même homme avec qui elle a eu des rapports durant le mariage invalide.
Ibn Qudâma a dit : Selon l’école hanbalite, si une femme se trouve en période de viduité suite à une relation hors mariage (telle que la fornicatrice ou la femme ayant eu des rapports charnels avec un homme qu’elle croyait, à tort, être son mari, ou encore une femme dont le mariage est invalide) il est interdit à l’homme avec qui elle a eu ces rapports ou à tout autre de l’épouser avant l’achèvement de sa période de viduité. Néanmoins, l'avis prépondérant est qu'il est permis à cette femme d'épouser l'homme avec qui elle a eu des rapports, dans le cas où l’enfant pourrait lui être attribué, car le but de la période de viduité est de préserver la semence de l'homme et sa filiation. Or, sa semence illicite n’a pas à être préservée de sa semence licite, ni sa filiation. C'est pourquoi il est permis à la femme ayant obtenu le divorce (Khul’) de se marier avec celui de qui elle l’a obtenu.
Quant à celui à qui l'enfant ne peut être attribué, comme dans le cas de la fornicatrice, il n'a pas le droit de l'épouser, car ce mariage met le doute concernant la filiation de l'enfant. En effet, celui qui a eu un rapport charnel illicite avec une femme est comparable à toute autre personne concernant le fait que l'enfant ne lui est pas affilié. (Al-Mughnî)
Nous attirons votre attention sur le danger tout particulier des rapports charnels et sur le fait qu'il est obligatoire pour celui qui ignore les règles de la Charia de questionner les gens de savoir. Al-Qurtubî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : L'homme ordinaire qui n’est pas apte à déduire les dispositions religieuses à partir de leurs sources, a le devoir, lorsqu’il en a besoin, de se tourner vers la personne la plus savante de son époque et de sa région afin de la questionner à ce sujet puis de mettre en application l’avis qui lui est donné. En effet, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : "Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas." (Coran 16/43) Il doit fournir un effort pour rechercher la personne la plus savante de son époque qui est connue par sa grande piété, sa ferveur religieuse et son comportement scrupuleux.
Et Allah sait mieux.