Assalem Alaykoum, Ma question concerne la situation des femmes terrestres au paradis. Est-ce que la femme au paradis pourra jouir des mêmes choses que l'homme. Par exemple sur terre la femme ne doit pas faire d'équitation. Au paradis cela sera-t-il permis ? Je sais qu’au paradis, l'âme a tout ce qu'elle désire mais il se trouve que dans le Coran et la Sounna on parle plus de la récompense des hommes et très peu, voire pas du tout des femmes. Est-ce qu’au paradis la femme ne fera qu’attendre son mari dans les tentes ou faire également tout ce qui l'enchante ? Je suis désolée que ma question puisse paraitre assez bizarre mais il y a très peu de choses sur les femmes ce qui fait que je m'interroge. Aussi dernière question, la femme peut-elle atteindre les hauts rangs du paradis malgré ces indispositions qu'elle a une fois dans le mois et qui lui fait ainsi manquer des récompenses ? Wasalam et qu'Allah vous récompense. Amin

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Les détails des plaisirs des gens du Paradis font partie des choses inconnues que seul Allah, exalté soit-Il, connaît. Le musulman doit se contenter dans ce domaine des textes qui ont été révélés dans le Coran et la Sunna. Allah, exalté soit-Il, nous informa que les gens du Paradis y auront ce que leur âme désire. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

[…] et il y aura là [pour eux] tout ce que les âmes désirent et ce qui réjouit les yeux ; – et vous y demeurerez éternellement. (Coran 43/71)

Quant à entrer dans les détails de ce que l'âme de l'homme peut désirer, cela n’a aucun intérêt et parler de ce genre de chose peut être un type d'extravagance. En effet, connaître ces détails n'a pas d'intérêt et les ignorer ne nuit en rien. L’ambition du musulman doit se concentrer sur le fait d'entrer au Paradis et d'éviter l'Enfer. C'est ainsi qu'il sera parmi les gagnants. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :

Toute âme goûtera la mort. Mais c'est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. Et la vie présente n´est qu'un objet de jouissance trompeuse. (Coran 3/185)

L'une des erreurs commises par les gens est de comparer les choses de l'au-delà aux choses de ce monde. En effet, le Paradis est la demeure des plaisirs et du bonheur éternel. De nombreux textes mentionnent les plaisirs du Paradis de manière générale sans les désigner comme étant destinés à l'homme ou à la femme. La règle de base est que les plaisirs du Paradis décrits par Allah, exalté soit-Il, sont destinés à tous les gens du Paradis, hommes et femmes, à l'exception des choses pour lesquelles il est prouvé qu'elles sont destinées exclusivement aux hommes du Paradis comme le fait que les hommes épouseront plusieurs femmes.

Le Prophète () a dit : Les femmes sont les sœurs germaines des hommes. (al-Tirmidhî, Abû Dâwûd, Ahmad) Al-Khattâbî a dit : C'est-à-dire qu'elles sont leurs semblables dans la création et la nature, comme si elles étaient extraites des hommes. Cela confirme qu’il est légitime de recourir à l'analogie entre les deux sexes dans le domaine de la jurisprudence et que les dispositions s'appliquent aux deux de la même manière. Donc, lorsque le contexte s'adresse aux gens en mentionnant l'homme, cela désigne aussi la femme, sauf dans des cas spécifiques prouvant que l'un des deux est spécifiquement désigné. (Ma'âlim al-Sunan) Partant de cela, la femme peut donc atteindre les hauts degrés du Paradis tout comme l'homme, et peut même dépasser en cela nombre d'hommes en fonction de ses actes et de ses bonnes œuvres, sans que sa déficience religieuse en raison de ses menstrues ne lui nuise en rien, car elle comble cela par des actes pieux.

Allah, exalté soit-Il, a décrit les houris dans le Coran en disant (sens du verset) : des houris cloîtrées dans les tentes. (Coran 55/72) Le terme cloîtrées ne signifie pas ici qu'il leur est impossible de sortir. Il s'agit ici du fait qu'il leur est impossible d'aller vers autre homme que leur mari comme l'a rapporté Ibn al-Qayyim d'après certains oulémas dans son livre intitulé Hâdî al-Arwâh ilâ bilâd al-Afrâh : Les oulémas disent qu'Allah, exalté soit-Il, les décrit comme des femmes bien gardées, car cette description est plus belle. Toutefois, cela n’implique pas qu'il leur soit interdit de sortir de ces tentes pour se rendre dans les autres pièces et les jardins. Tout comme les femmes des souverains et autres épouses bien-gardées ne sont pas empêchées de sortir en voyage, de se promener et de se rendre dans les parcs et jardins. La description la plus adéquate est de dire qu’elles sont cloîtrées dans leur maison, même s’il leur arrive de sortir avec leurs serviteurs dans les jardins et autres.

Le Paradis est la demeure des plaisirs et chacun des conjoints œuvrera au bonheur de son de partenaire. Le Paradis n'est pas une demeure où l'on porte des responsabilités. La femme doit donc comprendre que sa vie au Paradis avec son mari est incomparable avec sa vie avec celui-ci dans ce monde.

Et Allah sait mieux.