Le fait que le musulman soit content lorsqu'il accomplit une bonne action ne signifie pas qu'il n'est pas sincère Fatwa No: 251119
- Fatwa Date:29-4-2014
Salam alaykum,
Est-ce que lorsque quelqu'un fait une action discrètement et est content de lui-même d'avoir fait cette bonne action cela rentre-t-il dans de l'orgueil ou de la suffisance ? Qu'en est-il de celui qui se sent content lorsqu’il dit que c’est grâce à Allah qu’il a tout ça mais est aussi content de lui-même ?
Baaraka Allahu Fikoum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Le fait que le musulman soit content lorsqu'il accomplit une bonne action ne signifie pas qu'il n'est pas sincère et cela n'est pas considéré comme de l'orgueil ni de la suffisance. Au contraire, se réjouir de cet acte prouve la force et la perfection de la foi, car le Prophète () a dit : Quiconque se réjouit de sa bonne œuvre et s'afflige d'avoir commis un mauvais acte, est certes un croyant. [al-Tirmidhî (al-Albânî : sahîh)]
Al-Mubârakfûrî a dit : Quiconque se réjouit de sa bonne œuvre et s'afflige d'avoir commis un mauvais acte, est certes un croyant. Cela signifie qu'il est un parfait croyant, car étant donné que l'hypocrite ne croit pas au jour de la Résurrection, la bonne et la mauvaise action ont pour lui la même valeur. Or, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : "La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. […]" (Coran 41/34) (Tuhfa al-Ahwadhî).
Al-Munâwî a dit : Celui qui se réjouit de la bonne action qu'il a accomplie parce qu'il espère en obtenir la récompense, en étant persuadé que cela lui sera profitable, et qui s'afflige de la mauvaise action qu'il a accomplie, est certes un croyant à la foi parfaite, car celui qui ne voit aucune utilité à la bonne action et ne voit aucun dommage à la mauvaise action a certes le cœur sous l’emprise de l’insouciance et manque de foi. Cela prouve même son dédain pour la religion, car il prend à la légère une chose importante et néglige une chose qu'Allah ne néglige pas. (Fayd Al-Qadîr)
Il est bien d'attribuer la grâce de cet acte à Allah, exalté soit-Il, car Il est Celui qui aide à accomplir (ces actes) et guide vers le bien. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
• Quiconque Allah guide, voilà le bien guidé. Et quiconque Il égare, voilà les perdants. (Coran 7/178)
• Ils te rappellent leur conversion à l'Islam comme si c'était une faveur de leur part. Dis : "Ne me rappelez pas votre conversion à l'Islam comme une faveur. C'est tout au contraire une faveur dont Allah vous a comblés en vous dirigeant vers la foi, si toutefois vous êtes véridiques." (Coran 49/17)
Le Prophète () ressentait le bienfait d'avoir été guidé et attribuait cela à Allah, exalté soit-Il. En effet, al-Barâ`, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le jour de la bataille d'al-Khandaq, le Prophète () a dit alors que la poussière recouvrait son ventre : Seigneur, sans Toi nous n'aurions pas été guidés. Nous n'aurions fait ni aumône ni prière. (Boukhari et Mouslim).
Son sentiment de satisfaction en disant cela ne lui nuit en rien, mais il doit se méfier d'avoir de l'admiration pour ce qu'il fait et d'attribuer la grâce de ses actes à sa propre personne.
Et Allah sait mieux.