Doute sur l'arrivée de l'heure de la prière
Fatwa No: 256333

Question

Salam alaykum,
Je voulais vous poser la question à propos des heures de prière, alors voilà je suis les horaires de prière indiqués pas l'angle 15° sur le site d’Al-Kanz. Or hier soir ayant assisté à une conférence à la mosquée, j'ai aussi prié Isha avec l'Imam mais ça n'est qu’en rentrant chez moi que l'on m'a rappelé que l'heure de la prière à la mosquée était en avance par rapport à celle de l'angle 15°. Mais comme j'avais déjà fait mon Witr je ne pouvais pas refaire ma prière de Isha pour lever le doute. Je voulais savoir si dans ce genre cas ma prière est considérée comme nulle ou pas ?
Baraka Lah fiki.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Une prière faite avant l’heure n’est pas valable et la prière de quelqu’un qui doute du fait que l’heure de la prière soit arrivée, n’est pas valable jusqu’à ce qu’il ait une certitude à ce sujet ou qu’il lui paraisse fort probable que l’heure de la prière soit venue. Ibn Qudâma a dit : Si quelqu’un doute de l’arrivée de l’heure de la prière, il ne doit prier que lorsqu’il est sûr qu’elle est arrivée ou qu’il lui paraît fort probable qu’elle soit arrivée, comme dans le cas d’un artisan qui est habitué au fait qu’après la fabrication d’un certain ouvrage, l’heure de la prière soit arrivée, d’un lecteur qui est habitué au fait qu’après la lecture d’une certaine partie du Coran l’heure de la prière soit arrivée ou autres cas semblables. Dès lors qu’il fait cela et qu’il lui paraît fort probable que le moment de la prière soit venu, alors il lui est permis de l’accomplir ; mais il est recommandé de la retarder un petit peu par précaution.
Si une personne de confiance et qui parle en connaissance de cause l’informe, alors il doit la suivre car c’est une information à caractère religieux et dans un tel cas la parole d’une seule personne est acceptable au même titre que dans la transmission des hadiths. Si une personne l’informe d’après son effort d’investigation, il ne doit pas la suivre sur ce point, et il doit faire son propre effort d’investigation jusqu’à ce qu’il lui paraisse fort probable que l’heure de la prière soit arrivée, étant donné que pour faire la prière il doit compter sur ses propres efforts et non sur ceux d’autrui. (Al-Mughnî)
Al-Buhûtî a dit : Celui qui doute de l’entrée de l’heure de la prière ne doit pas prier jusqu’à ce qu’il lui paraisse fort probable que l’heure de la prière soit venue car lorsque l’on doute on doit toujours partir du principe que l'heure n'est pas arrivée. S’il prie en ayant un doute, il doit obligatoirement la refaire même si l’heure de la prière était arrivée, en raison de l’invalidité de sa prière.
S’il lui paraît fort probable que l’heure de la prière est arrivée grâce à une preuve issue d’un effort d’investigation, ou en se fiant à l’avis d’un connaisseur ou à l’évaluation d’un temps de lecture ou de la fabrication d’un objet comme dans le cas d’un lecteur qui est habitué au fait qu’après la lecture d’une certaine partie du Coran l’heure de la prière soit arrivée ou d’un artisan qui est habitué au fait qu’après la fabrication d’un certain ouvrage, l’heure de la prière soit arrivée, alors il lui est permis de prier s’il ne lui est pas possible d’être sûr en observant les signes astronomiques permettant de déterminer l’heure de la prière (Kachchâf al-Qinâ’)
Si cela est clair pour vous, alors si vous êtes sûr que l’heure de la prière est arrivée avec le premier calendrier ou qu’il vous paraît fort probable que ce soit le cas, car une personne ayant une certaine connaissance des heures de prières vous en a informé, alors votre prière est valable et vous n’êtes pas obligé de la recommencer. Par contre si vous n’êtes pas sûr et qu’il ne vous semble pas fort probable qu’elle soit arrivée alors votre prière n’est pas valable et vous devez obligatoirement la recommencer à titre de rattrapage. Le fait que vous ayez déjà prié le Witr ne vous dispense pas de l’obligation de recommencer la prière à l’heure, dès lors qu’il vous est apparu qu’elle n’était pas valable.
Nous attirons l’attention sur le fait que la délimitation du début et de la fin des heures de prières a été fixée par le Législateur. Les heures de prières sont établies grâce à la vision des signes astronomiques que le Législateur a établis comme preuve pour déterminer leurs moments.
Il est permis de suivre les calendriers qui ont été agréés par des oulémas de confiance et de s’y référer, tant qu’il n’apparaît pas de contradictions avec les signes établis par l’Islam. Quant aux calendriers dont on ignore ceux qui les ont élaborés et qui ne sont pas agréés par des oulémas de confiance, il est possible de s’en servir pour connaitre approximativement les heures de prières mais on ne peut pas s’y fier totalement. Dans ce cas, on doit se baser sur la certitude ou sur la forte probabilité que l’heure de la prière est arrivée, pour celui à qui il n’est pas possible de connaître les horaires des prières grâce aux signes établis par la Charia, en raison du fait qu’il les ignore ou qu’il vit dans une ville dans laquelle il lui est impossible de vérifier ces signes à cause de la pollution lumineuse. Il a été rapporté dans les fatwas du Comité Permanent :
L’élaboration d’un calendrier rentre dans le cadre de l’Idjtihâd. Ceux qui les conçoivent sont des humains qui peuvent se tromper ou avoir raison. Il ne convient pas de faire dépendre de ceux-ci le début et la fin des heures de prières et du jeûne car le début et la fin de ces moments ont été rapportés dans le Coran et la sunna. Il convient donc de se référer aux preuves légales. Cependant, les muezzins peuvent profiter de ces calendriers astronomiques pour les heures de prières, à titre approximatif.
Et Allah sait mieux.

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