Salam alaykum, Voilà, le mari de ma meilleure amie a une situation aisée et nous depuis quelques années rencontrons des difficultés financières ; ma meilleure amie m’a aidée bien sûr, c’est son mari qui lui donne, mais il fait des réflexions souvent blessantes, elle me répète ce qu’il lui dit. Je ne pense pas que son mari sache qu’elle me répète mais il ne se gêne pas des fois pour parler fort quand je suis chez lui, bref moi je suis tellement dans le besoin que j'accepte l’aide de ma copine, on se connaissait bien avant d’être mariées et c’est mon mari qui lui a présenté son mari, celui-ci a réussi et il a un peu changé envers nous car nous on a eu des problèmes même son comportement envers mon mari a changé alors qu’ils étaient amis. Je ne dis pas qu’il est radin car il nous a beaucoup aidés et il nous dit pas de rembourser mais il fait des réflexions : j’ai dit à mon amie de pas me répéter ce que son mari dit ça blesse et s’il le dit sur le coup d’une colère il peut le regretter. Je ne le dis pas à mon mari car ça pourrait le blesser et on pourrait couper les ponts alors qu’on se connait depuis toujours et même les enfants sont très proches, ils ne comprendraient pas et mon mari l’estime bien. Je me sens rabaissée que j’ai accepté l'argent même si je n’avais pas trop le choix. La situation a changé hmd mais je ne sais pas quoi penser de tout ça, est-ce que Dieu me voit comme quelqu’un qui n’a pas de fierté de leur avoir demandés de l'aide quand j’étais dans le besoin, je ne sais quoi penser, c’est compliqué et je n’ai rien dit à mon mari sur ses réflexions pour ne pas faire de fitna entre eux, est-ce que j’ai raison surtout que je crois que son mari serait en colère après elle s’il le savait, car peut-être qu’il regrette ses méchancetés indirectes voilà quoi c’est compliqué.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Ce que dit le droit musulman concernant le fait de solliciter une aide financière diffère selon les situations. Cela est permis en cas d’extrême nécessité ou de besoin important et cela est interdit dans un but d’accroître ses revenus alors qu’on peut s’en passer. En se basant sur cette explication, il vous est possible de déterminer votre situation pour savoir si le fait de demander de l’argent à votre amie est permis ou non.
Il ne fait aucun doute que tant qu’il est possible à quelqu’un de se passer des gens, cela est préférable. Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit en expliquant quelques sagesses se trouvant dans l’interdiction de quémander : Il est impératif que le serviteur ait une subsistance car il a besoin de cela. S’il demande sa subsistance à Allah, il deviendra un serviteur d’Allah et il sera un indigent qui a besoin de Lui alors que s’il la demande à une créature, il deviendra un serviteur de cette créature et il sera un indigent qui a besoin d’elle. C’est pour cela que demander aux créatures est à l’origine interdit mais cela a été autorisé, uniquement en cas de nécessité. Il faut ajouter à cela qu’il est possible que la personne qui a donné l’argent au quémandeur se targue de cela et cela provoquera un sentiment de gêne et d’embarras chez le quémandeur. Zubayr ibn al-'Awwâm (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Prophète () a dit :
Il vaut mieux pour l’un de vous de prendre sa corde et d’aller ramasser du bois sec en le portant sur son dos, puis de le vendre (ainsi Allah le préservera de s’humilier) que de quémander auprès de gens qui peuvent accepter de lui donner ou refuser. (Boukhari).
Il est dit dans l’ouvrage Mirqâh al-Mafâtîh qui est le commentaire du livre Michkâh al-Masâbîh, au sujet de ce hadith : Ibn 'Abd al-Barr a mentionné que 'Umar a dit : “Un revenu issu d’un travail quelque peu avilissant vaut mieux que de solliciter les gens, car ils ‘peuvent accepter (de lui donner)’ : et donc faire porter au demandeur tout le poids de la gratitude et de l’humiliation d’avoir demandé ou ‘peuvent refuser’, auquel cas le demandeur récolte l’humiliation, l’échec et la privation. Cela signifie que dans les deux cas il est préférable pour quelqu’un de ne pas solliciter la générosité des autres et de porter du bois pour le vendre.
Le fait que l’épouse de cet homme ait rapporté les mauvaises paroles qu’il a dites sur vous est un grave méfait. Sans l’ombre d’un doute il ne vous est pas permis de les rapporter à votre époux car cela peut entraîner un mal immense. C’est pour cela que le colportage des ragots est interdit. Allah, exalté soit-Il a dit en blâmant une personne : Grand diffamateur, grand colporteur de médisance. (Coran 68/11) Il est rapporté qu’Ibn ‘Abbâs a dit : Le Prophète () passa près de deux tombes et dit : “Ces deux morts sont actuellement châtiés (tourmentés) à cause de péchés a priori véniels. En effet, l'un d'eux ne se purifiait pas après avoir uriné et l'autre colportait des ragots.” (Boukhari et Mouslim).

Et Allah sait mieux.