Une femme ne supporte plus son mari mais craint le courroux divin Fatwa No: 258577
- Fatwa Date:19-6-2014
Salam aleikoum, Je vous ai adressé ma question à deux reprises et par deux fois vous me renvoyez vers le même type de réponses, or vous ne répondez pas à ma demande. Je vous ai expliqué certes que j'étais touchée par un sihr de désunion et par el mass, et Allahou aalem. Vous m'orientez vers la rokia mais je m'excuse ce n'est pas sur le moyen de guérir que je m'interroge, j'ai en effet eu des rokias, la guérison est entre les mains d'Allah. Ma question porte sur ma situation de couple et la recherche de l'agrément d'Allah. En effet, touchée par ce mal depuis des années, je ressens une forte aversion pour mon mari malgré tous mes efforts pour y résister. Elhamdoulillah, cette épreuve m'a renforcé dans ma religion. Cette aversion provoque disputes, colère et incompréhension. Aussi, afin de préserver nos enfants, nous ne nous adressons pas la parole pendant ces périodes de crise. Il m'arrive de me demander si ce dégoût vient vraiment de ce mal occulte ou finalement de moi-même, je suis incapable de le dire. Ma crainte est que je n'offre pas à mon époux, ce qu'une femme offre à son mari, et il en souffre. J'ai proposé qu'il prenne une seconde épouse mais ses moyens ne lui permettent pas pour l'instant. Aussi, est-ce que je commets un grand péché en ne me comportant pas comme une épouse affectueuse malgré le fait que c'est plus fort que moi? Est-ce que je risque d'encourir la colère d'Allah? Suis-je responsable si mon mari reste quand même avec moi alors que je lui ai expliqué tous les inconvénients et que malgré cela, il lui est arrivé dans la colère d'invoquer Allah pour ce que je lui ai fait? Je ne sais plus quoi faire, j'ai peur de ne pas avoir l'agrément d'Allah en restant avec mon mari et en l'opprimant de ces besoins malgré moi, je le rappelle, et je crains de divorcer pour mes enfants ? Qu'Allah vous récompense pour les conseils que vous pourriez m'apporter.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Sachez premièrement que la sagesse veut qu’aucun des deux époux ne s’expose à l’autre dans un moment de colère jusqu’à ce que celle-ci disparaisse. S’il est même possible de contenter l’autre et d’apaiser son esprit alors cela est meilleur. Al-Zuhrî a dit : Abû al-Dardâ` a dit à son épouse : “Si tu me vois m’énerver, satisfais-moi et si je te vois t’énerver je te satisferai et sinon ne restons pas ensemble (au moment où l’un de nous est en colère)”. Al-Zuhrî a dit : C’est ainsi que doivent être les frères.
Il n’y a pas de mal à ce que l’époux sorte de la maison jusqu’à ce que sa colère ou celle de son épouse se dissipe. Ensuite il revient et satisfait son épouse ou elle le satisfait. Sahl ibn Sa’d a dit : Le Messager d’Allah () alla chez Fatima et ne trouva pas 'Alî à la maison. Il lui dit : “Ou est ton cousin ?” Elle répondit : “Nous nous sommes disputés, il s’est fâché contre moi et est sorti sans faire la sieste chez moi”. Le Messager d’Allah () dit à un homme : “Va voir où il est.” L’homme parti, puis revint et dit : “Ô Messager d’Allah, il est allongé dans la mosquée”. Le Messager d’Allah () vint le trouver alors qu’il était allongé. Sa tunique était tombée de son flanc et de la poussière (turâb) l’avait recouvert. Le Messager d’Allah () se mit à enlever la poussière de son corps en disant : “Lève-toi Abû Turâb, lève-toi Abû Turâb.” (Boukhari)
Al-Hâfizh ibn Hadjar a dit : Ibn Battâl a dit : “Il peut se produire chez les gens vertueux entre l’époux et son épouse ce qui est inhérent à la nature humaine telle la colère. Cela peut pousser l’époux à sortir de sa maison et il ne doit pas être critiqué pour cela”. Il est possible qu’Ali soit sorti par crainte que se manifeste dans son moment de colère quelque chose qui ne convient pas de faire à Fatima. Il a mis un terme à leur discussion jusqu’à ce que leur crise de colère disparaisse. (Fath al-Bârî)
L’épouse n’a pas à être blâmée pour les choses concernant le cœur (et indépendantes de sa volonté) telles que l’amour et la haine. Cependant elle est obligée d’obéir à son époux dans le bien et plus particulièrement dans le domaine sexuel. Il ne lui est pas permis de faire délibérément ce qui est possible de mettre en colère son époux. Elle doit s’efforcer de lui sourire, de bien s’acquitter de ses droits et de s’embellir pour lui. Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : J’aime m’embellir pour mon épouse tout comme j’aime qu’elle s’embellisse pour moi car Allah, exalté soit-Il, a dit : […] Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance… (Coran 2/228)
Ceci dit, il est connu que les injonctions de la législation islamique dépendent de la capacité de chacun. Ainsi, si l’épouse fait donc quelque chose qui lui est interdit ou délaisse ce qu’elle est obligée de faire sans que cela ne soit de sa volonté alors elle n’est pas blâmée en cela. Allah, exalté soit-Il, a dit : Craignez Allah, donc autant que vous pouvez… (Coran 64/16)
Nous demandons à Allah qu’Il vous guérisse rapidement, dissipe votre inquiétude, fasse disparaître votre affliction, vous rende heureux l’un avec l’autre, bénisse votre descendance et qu’Il les fasse se développer de la meilleure des manières. Nous vous recommandons de vous réfugier auprès d’Allah, de L’implorer et de L’invoquer car notre Seigneur est proche, Il répond à l’invocation de l’angoissé et dissipe le mal. Allah, exalté soit-Il a dit : Et si Allah fait qu'un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut l'enlever. Et s'Il fait qu'un bonheur te touche... c'est qu'Il est Omnipotent. (Coran 6/17)
Et Allah sait mieux.