Les Takbîrs pendant la prière sont-ils obligatoires ?
Fatwa No: 262312

Question

Salam alaykoum, Les takbirs pendant la prière sont-ils obligatoires ? Hormis le takbir al ihram bien sûr. Si on les oublie, ou que l'on doute de leur prononciation, doit-on un soujoud de distraction ? Allâhumma bârik fîkum par avance.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

La majorité des oulémas sont d’avis que les Takbîrs dans la prière à l’exception de Takbîra al-Ihrâm font partie des sunnas de la prière. L’opinion qui fait autorité chez les Hanbalites est que ces Takbîrs font partie des obligations de la prière et que celui qui les oublie doit faire les prosternations de distraction. Ils ont cependant divergé sur le cas d’une personne qui doute de les avoir délaissés. Doit-elle faire les prosternations de distraction ? Ibn Qudâma a dit : Si une personne doute d’avoir délaissé une obligation de la prière qui l’obligerait de faire les prosternations de distraction, alors Ibn Hâmid a dit dans ce cas : “Elle ne doit pas faire de prosternations de distraction car elle a un doute sur la raison qui l’obligerait à les accomplir. Elle n’est donc pas obligé de les accomplir en cas de doute comme dans le cas où elle douterait d’avoir commis un ajout dans la prière.” Al-Qâdhî a dit : “ Il est vraisemblable qu’elle doive faire les prosternations de distraction car en principe elle n’est déchargée de l’accomplissement d’une obligation si elle doute de l’avoir accompli”
Cependant l’avis qui fait autorité chez les hanbalites est que les prosternations de distraction ne sont pas obligatoires dans ce cas précis.
Le cheikh Ibn 'Uthaymîn a dit : “Le priant ne fait pas les prosternations de distraction s’il doute d’avoir délaissé une obligation dans la prière.” C’est-à-dire, si le priant doute d’avoir délaissé une obligation dans la prière après avoir quitté la position relative à cette obligation, est-ce qu’il est considéré comme ayant délaissé cette obligation et doit donc faire les prosternations de distraction ou est-ce qu’il est considéré comme ayant accompli cette obligation et n’a donc pas à se prosterner ?

Prenons l’exemple d’un priant qui, après s’être relevé de la prosternation, a un doute sur le fait d’avoir dit “Subhâna Rabbî al-A'lâ” (Gloire à Allah le Très Haut) ? Que doit-il faire ?

Il y a deux avis sur cette question :

Le premier consiste à dire que le fait de douter d’avoir délaissé une obligation est considéré comme le fait de l’avoir délaissé et le priant doit donc faire les prosternations de distraction car il doute quant au fait de savoir si l’acte a été accompli ou pas. Le principe de base est qu’elle n’a pas été accomplie jusqu’à preuve du contraire. Ainsi, si la personne doute d’avoir accompli le premier Tachahhud, alors on considère qu’elle ne l’a pas fait suivant le principe de base et elle doit donc procéder aux prosternations de distraction.

Le deuxième avis consiste à dire qu’il ne doit pas faire de prosternation de distraction car il doute sur la raison qui l’oblige à faire les prosternations de distraction et qui est le fait d’avoir délaissé le Tachahhud. Le principe de base est que cette raison est inexistante et il n’y a donc pas d’obligation d’effectuer les prosternations de distraction. Ceci est l’avis adopté par la doctrine hanbalite.

Cependant, la première explication qui consiste à dire qu’en principe on considère que l’obligation n’a pas été accomplie est la plus juste. En raison de ce principe il est obligatoire de faire les prosternations de distraction et c’est cet avis que nous adoptons. (Charh al-Mumti’)

Et Allah sait mieux.

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