Peut-on faire la prière dans une maison achetée à crédit ?
Fatwa No: 285838

Question

Assalam alaykum,
Peut-on faire la prière dans une maison achetée à crédit ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il ne fait aucun doute qu’il est interdit de contracter un crédit usuraire et que cela est un péché majeur. Celui qui contracte un prêt à usure est menacé de la malédiction mentionnée dans le hadith dans lequel ‘Abdullah ibn Mas’ûd, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté :

Le Messager d’Allah () a maudit l'usurier, celui qui donne l’usure, le témoin et le rédacteur du contrat d'usure (Abû Dâwûd)

Quant à la prière accomplie dans une maison – ou une mosquée – achetée avec un prêt à usure, elle est valide même si elle est détestable, et cela, en se basant sur la règle de base qui est que la prière peut être accomplie sur la terre entière. En effet, Djâbir a rapporté que le Prophète () a dit :

La terre m'a été assignée comme un lieu de prière et comme un moyen de purification. Ainsi, si un homme de ma nation doit accomplir la prière parce que c’est l'heure, qu'il l'accomplisse où il se trouve. (Boukhari, Mouslim)

On ne peut donc déclarer que la prière est invalide dans un endroit que s’il existe une preuve de la Charia sur laquelle s’appuie cette déclaration. Or, rien dans la Charia n’indique que la prière accomplie dans un endroit acheté à l’aide d’un prêt à usure est invalide. L’aspect illicite est lié à la personne ayant contracté ce prêt à usure et non à la terre ou la construction achetée, ce qui n’est pas le cas de la terre usurpatée. Al-Dussûqî a dit dans sa glose du livre intitulé al-Charh al-Kabîr : Il est détestable de prier dans une mosquée bâtie avec de l’argent illicite, mais cela n’est pas interdit, car l’argent est lié aux personnes [...]

On questionna le Comité permanent concernant une prière accomplie dans une mosquée construite pour Allah, mais avec une partie de l’argent issu de l’usure ? On l’interrogea également sur une prière accomplie dans une mosquée construite grâce à des collectes d’argent, dont de l’argent volé ? Le Comité répondit en disant : Il est permis de prier dans ces deux mosquées et le péché retombe sur celui qui a pratiqué l’usure et le voleur.

On questionna le cheikh Ibn Bâz, qu'Allah lui fasse miséricorde, à propos d’un homme ayant acheté un bâtiment en pratiquant l’usure, pour en faire une mosquée. On lui demanda s’il était permis d’y prier ? On l’interrogea également sur la validité de la prière accomplie dans une mosquée partiellement bâtie avec de l’argent illicite, comme l’argent issu de la vente d’alcool. Le cheikh répondit en disant : La prière accomplie dans cette mosquée est valide. Cependant, il est interdit d’utiliser l’argent issu de ces sources, pour construire les mosquées. En effet, il est obligatoire d’utiliser de l’argent licite pour les mosquées autant que possible. Cependant, la prière dans ces mosquées reste valide, même s’il est interdit de construire des mosquées avec de l’argent issu de l’usure ou de la prostitution .

Et Allah sait mieux.

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