Assalam alaykum,
Je suis une femme de 46 ans, portant le hijab, la seule qui pratique sur une fratrie de huit et qui vit dans la ville de mes parents. Par le passé j'ai divorcée 3 fois, ma mère me dit tout le temps que je n'ai pas de chance, que c'était des profiteurs et moi de lui répondre que c'est le mektoub. Voilà, depuis 2 ans je vis seule avec mon petit de 4 ans que j'ai recueilli par kafala étant bébé. J'ai un grand de mon premier mariage âgé de 24 ans qui vit loin de moi pour ses études. J'angoisse de vivre seule surtout les nuits, j'ai peur d'une intrusion ou de plus grave qui puisse m'arriver à moi et mon petit, je souhaite inch'Allah me remarier pour me sentir en sécurité, pouvoir me déplacer sereinement, suivre la sunna, mais ma mère refuse catégoriquement que je refasse ma vie, me dit de rester ainsi, que je suis libre d'aller et venir, que je n'ai pas besoin d'homme car ils ne valent rien et que je n'ai pas de chance, et mon père ne dit jamais rien, c'est ma mère qui commande depuis toujours. Je suis malheureuse et triste, elle a refusé que je vienne habiter chez eux avec mon petit et a même refusé que j'aille vivre avec mon fils aîné qui m'a demandé de venir chez lui à 400 km en disant que j'allais les abandonner. Alors que ce n'est pas du tout mon intention. Je veux suivre la sunna qui dit que la femme ne doit pas vivre seule, et je ne peux vivre seule, surtout avec les temps qui courent. Aidez-moi.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Vous avez certes bien fait de chercher à vous remarier. Quant aux divorces, il n’y a aucune justification religieuse ou coutumière qui puisse vous empêcher de chercher un nouveau mari pieux, sous la tutelle de qui vous vivrez, qui préservera votre chasteté et auprès de qui vous vous sentirez en sécurité, par la grâce d’Allah.

La mère a un statut important et il est obligatoire de lui obéir dans le bien et de faire preuve de bienfaisance envers elle. Cependant, il n’est pas bien qu’une mère ordonne à sa fille une chose qui lui est nuisible et la mette dans la gêne. Cela ne fait en rien partie du bien et il n’est donc pas obligatoire de lui obéir en cela. Cheikh al-Islâm ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’homme doit obéir à ses parents tant que ces derniers ne lui ordonnent pas quelque chose d’illicite, et cela, même si ses parents sont des débauchés et l’avis de l’imam Ahmad va explicitement dans le même sens. Cela concerne ce qui leur est bénéfique et ne nuit pas. S’il est difficile à une personne de leur obéir, mais que cela ne lui est en rien néfaste, elle doit alors leur obéir ; mais si cela lui est néfaste, elle ne doit pas leur obéir.

Les dispositions religieuses régissant le mariage varient en fonction de la situation de la personne. Il peut ainsi être obligatoire pour celui qui craint de tomber dans l’interdit comme l’on dit les oulémas. Ibn Qudâma a dit : Les gens sont de trois types concernant le mariage. Parmi eux figure celui qui craint de tomber dans l’interdit s’il ne se marie pas et pour qui le mariage est une obligation, selon la plupart des oulémas, car il lui est obligatoire de préserver sa chasteté et d’éviter l’illicite. Or, le moyen d’y arriver est de se marier… (Al-Mughnî)

Vous devez donc vous efforcer de convaincre votre mère d’accepter que vous vous remariiez. Si elle accepte, tant mieux et sinon, mariez-vous quand même et si elle se met en colère, efforcez-vous de la satisfaire.

Nous vous conseillons de bien choisir votre mari et de veiller à choisir quelqu’un connu de gens de confiance pour être religieux et de bonne moralité, car lorsqu’une personne de ce genre aime sa femme, il la traite bien, et lorsqu’il ne l’aime pas, il n’est pas injuste envers elle et s’il s’en sépare, il le fait avec gentillesse. En plus de consulter des gens de confiance, consultez aussi Allah, exalté soit-Il, en accomplissant la prière de l’Istikhâra. Pour savoir comment accomplir cette prière, référez-vous à la fatwa numéro :

Et Allah sait mieux.