Restituer à l'héritage de l'argent récupéré par l'un des héritiés Fatwa No: 290722
- Fatwa Date:1-4-2015
Assalam alaykum,Ma mère vivait et est décédée en 2004 en Algérie, qu’Allah lui fasse miséricorde et agrée ses actions, et j'ai 5 frères et une sœur.Elle touchait une pension de retraite qui est versée sur un compte bancaire en France et c'est l’un de mes frères qui était chargé par une procuration de retirer sa pension. Elle a fait une demande de transfert d'une somme de 10 000 francs, de la France vers l'Algérie. Un an après que la banque française ait fait le transfert demandé, l'argent n'était toujours pas arrivé sur son compte en Algérie. Mon frère et elle avait cessé toute démarche et tout recours pour récupérer l'argent pensant que cette somme était définitivement perdue. Mais à chaque visite, elle me rappelle à moi que je dois essayer de retrouver cette somme. Après des démarches multiples et l'aide de connaissances j'ai réussi à récupérer les 10 000 francs et cela en 1999. Mais je ne lui pas donné d'argent et elle ne me les a pas réclamé alors que j'étais sûr qu'elle savait que j'avais réussi à retrouver son argent.Cette histoire me turlupine depuis quelques mois : dois-je considérer cette somme licite pour moi car elle savait que j'avais récupéré la somme et ne me l'a pas réclamé, ou cet argent doit rentrer dans le cadre de l'héritage ? Qu'Allah vous rétribue avec la meilleure des rétributions
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Vous devez restituer l’argent, car il fait partie de l’héritage, sauf si les autres héritiers vous l’accordent, car vous n’avez pas précisé que votre mère vous l’a donné, et le fait qu’elle ne l’ait pas réclamé malgré qu’elle savait que vous l’aviez récupéré ne peut être considéré comme un don ! Surtout que certains oulémas exigent la formule (Idjâb et Qabûl [demande et acceptation] chez la majorité et Qabûl [acceptation] chez certains) contrairement à Ibn Taymiyya qui énoncé que le don est légalisé par tout ce qui en atteste.
Même en supposant qu’elle vous en fait don, il subsiste un autre problème qui est l’équité dans le don entre les enfants et c’est une obligation d’après l’avis le plus prépondérant. A supposer que votre mère vous ait fait un don particulier sans justification légale – une nécessité ou autre – certains oulémas jugent qu’il faut nécessairement le restituer aux héritiers. L’imam Ibn Taymiyya a dit : Il est illicite à l’enfant qui a été privilégié par rapport à ses frères (par un don) de l’adjuger, au contraire il doit le restituer durant la vie du donneur injuste et après sa mort ; de même qu’il doit le rendre durant sa vie selon l’avis le plus juste des oulémas. Il a dit aussi : il est illicite à celui qui a été privilégié de s’adjuger le don, au contraire il doit le partager avec ses frères conformément à l’équité qu’Allah, le Très Haut, a ordonnée.
Certains oulémas estiment que le don est valide même si le donneur a privilégié l’un de ses enfants sans justification légale.
En résumé, vous devez restituer cet argent et le placer dans l’héritage pour être partagé entre tous les ayants droit à cet héritage selon la répartition du Coran, sauf si ces derniers se désistent de leur part en votre faveur.
Et Allah sait mieux.