Salam alaikoum
Comment se comporter envers les mendiants dans un pays comme la France. Surtout qu'on ne sait pas ce que ces derniers font de l'argent que leur donne les gens, peut être qu'ils l'utilisent dans l'illicite? Barakallah fik

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le mieux est d’essayer de faire l’aumône à des gens pieux même si donner de l’aumône surérogatoire aux mécréants est permis selon beaucoup d’oulémas et il est même permis de la donner aux pécheurs et aux débauchés à condition que ces derniers ne l’utilisent pas dans l’illicite. L’imam al-Nawawî a dit : Il est recommandé de donner l’aumône aux gens pieux, bons, de bonne moralité et dans le besoin. Cependant, il est permis de la faire aux débauchés ou aux mécréants juifs, chrétiens et mazdéens et le donnateur en retirera une récompense de manière générale. L’auteur du livre intitulé Al-Bayân mentionne qu’al-Sumayrî ajouta à cela l’ennemi contre qui l’on est en guerre. La preuve sur laquelle cet avis se base à ce sujet est le verset d’Allah, exalté soit-Il, qui dit (sens du verset) : "et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier" (Coran 76/8) Or, il est connu que le prisonnier est un ennemi contre qui l’on se bat.

Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :

"Un homme décida : ‘Je ferai assurément l’aumône cette nuit !’ Il sortit avec son aumône et la remit (sans le savoir) entre les mains d’un voleur. Au matin, on se mit à parler : ‘(cette nuit) un voleur a reçu l’aumône.’ L’homme dit alors : ‘O Allah, louange à Toi. Je ferai assurément une (autre) aumône.’ Il sortit de chez lui et remit l’aumône à une fornicatrice. Au matin, on se mit à parler : ‘(cette nuit) une fornicatrice a reçu l’aumône’ L’homme dit alors : ‘O Allah, louange à Toi. Je ferai assurément cette nuit une (autre) aumône.’ Il sortit de chez lui et donna l’aumône à un riche. Au matin, on se mit à parler : ‘(cette nuit) un riche a reçu l’aumône’ L’homme dit alors : ‘O Allah, louange à Toi que ce furent un voleur, une fornicatrice et un riche.’ Il vit alors en songe quelqu’un lui dire : ‘L’aumône que tu as faite au voleur l’empêchera peut-être de voler, celle faite à la fornicatrice l’empêchera peut-être de continuer à forniquer et celle faite au riche lui servira peut-être de modèle à suivre et le poussera à verser l’aumône sur les biens qu’Allah lui a donnés.’" (al-Boukhari, Mouslim)

Abû Hurayra a également rapporté que le Prophète () a dit :

"Alors qu’un homme marchait sur un chemin, voilà qu’il ressentit une grande soif. Il trouva alors un puit, y descendit et but. A sa sortie du puit, il vit un chien haletant et léchant la terre humide tellement il avait soif. L’homme se dit : ‘Ce chien souffre de la soif autant que j’en souffrais moi-même.’ Il redescendit dans le puits, remplit d’eau sa chaussure, la saisit avec les dents, remonta et en abreuva le chien. Allah lui en fut reconnaissant et lui pardonna (ses péchés)." Les Compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, dirent : "O Messager d’Allah, serons-nous récompensés pour nos bonnes actions envers les animaux ?" Il répondit : "Oui. Pour tout être vivant que vous aurez bien traité, vous serez rétribués." (Boukhari, Mouslim) (Al-Madjmû’)

Il n’y a donc aucun mal à faire l’aumône aux mendiants dans les pays mécréants tant que vous n’avez pas la certitude ou que vous ne pensez fortement que ce dernier utilisera cette aumône dans l’illicite. Toutefois, il ne fait aucun doute qu’il est préférable de chercher des nécessiteux musulmans pour la leur donner.

Par contre, les aumônes obligatoires, comme la Zakât et les expiations, ne peuvent être données aux mécréants. Elles doivent être données à une personne dont on sait ou dont on pense fortement qu’elle est musulmane et qu’elle fait partie des gens pouvant bénéficier de l’aumône obligatoire. Le livre intitulé Kachâf al-Qinâ’ mentionne ce qui suit : Il n’est permis de donner la Zakât qu’à la personne dont on a la certitude qu’elle fait partie des gens pouvant en bénéficier ou dont on pense qu’elle en fait partie, car on ne se décharge pas de sa responsabilité en donnant l’aumône à quelqu’un ne faisant pas partie des gens pouvant en bénéficier. Il faut donc en être sûr ou avoir de bonnes raisons de penser que la personne peut en bénéficier afin de se décharger de sa responsabilité.

Et Allah sait mieux.