Erreurs et omissions lors de l'adhân Fatwa No: 298030
- Fatwa Date:28-5-2015
Assalam alaykum,
Quel est le jugement du mouadhin qui ne prononce lors de l'adhan qu’une seule fois "j'atteste que Mohammed est le prophète d'Allah", cet adhan est-il correct ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les paroles de l’adhân (appel à la prière) sont le résultat d’une révélation et le fait d’en omettre certaines ou de les prononcer d’une manière qui en change le sens le rend invalide. Le fait d’omettre un mot ou plus de l’adhân le rend donc d’autant plus invalide. Al-Buhûtî al-Hanbalî a dit : L’adhân est invalide si sa signification est modifiée en le prononçant de manière erronée ou en zozotant, ou en prononçant une voyelle longue là où il n’y en a pas et en disant par exemple : Aallah, Aakbar ou Akbâr ou encore en prononçant la lettre "kâf" comme un "qâf" ou une "hamza". En effet, Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : " Celui d’entre vous qui prononce les lettres en les fusionnant ne doit pas faire l’adhân. " - "Comment doit-il dire ?", demanda-t-on. - "Qu’il dise : ‘Achhadu an lâ ilâha illallah, achhadu anna Mohammadan rasûlullah.’", répondit-il. (al-Dâruqutnî)
Il y a aussi le fait de ne pas prononcer le "hâ" dans le terme "Allah" (Daqâ’iq Ulî al-Nuhâ)
Partant de ce qui précède, l’adhân est invalide lorsque la phrase Achadu anna Mohammedan rasûlullah. en est omise et il est donc obligatoire de le refaire. Toutefois, la prière reste valable, et cela, même si l’adhân n’a pas été fait avant la prière, selon la majorité des oulémas. Ibn Qudâma a dit : La prière effectuée sans adhân ni iqâma est valide selon les deux avis (de ceux qui disent que l’adhân est obligatoire et ceux qui disent que c’est une sunna) en raison de ce qui a été rapporté de ‘Alqama et d’al-Aswad qui ont dit : "Nous entrâmes chez ‘Abdullah (Ibn Mas’ûd) qui nous dirigea dans la prière sans faire d’adhân ni d’iqâma." (al-Athram) Je ne connais d’ailleurs personne ayant jamais contredit cet avis à l’exception de ‘Atâ’ qui a dit : "Celui qui a oublié de faire l’iqâma doit recommencer (sa prière)." Et d’al-Awzâ’î qui a dit une fois : "Il doit recommencer (sa prière) tant que le temps qui lui est imparti ne s’est pas écoulé ; mais si le temps est passé, il ne doit pas la réitérer."
Cependant, ces avis sont marginaux et l’avis correct est celui de la majorité des oulémas en raison de ce que nous avons mentionné et parce que l’iqâma est un des deux appels à la prière et la prière n’est donc pas invalidée si on le délaisse, tout comme pour l’autre appel. (Al-Mughnî)
Et Allah sait mieux.