Le jeûne de qui boit de l’alcool avant le Ramadan et s’est repenti
Fatwa No: 302164

Question

Si un homme a bu de l’alcool sans être saoul trois semaines avant le Ramadan, cela l’empêche-t-il de prier et de jeûner, s’il a bu moins d’un demi-verre ? Lui est-il permis de jeûner le Ramadan sachant qu’il s’est repenti et regrette ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Allah soit loué pour avoir fait grâce à cet homme de s’être repenti et emprunté le droit chemin. Qu’il sache que le repentir d’un tel péché est soumis à trois conditions : regretter ce qu’il a fait, s’abstenir immédiatement de le faire et avoir la ferme résolution de ne plus le refaire.
Consommer de l’alcool est un péché majeur. Allah a maudit celui qui commet un tel péché et tous ceux qui aident à le faire, comme cela est rapporté par Omar ibn Al-Khattâb selon qui le Prophète () a dit : Allah a maudit le vin, celui qui le boit, celui qui le sert, celui qui le vend, l’achète, le presse, demande à le presser, celui qui le porte ou pour qui on le porte. Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et d’autres.
Ceci, que la personne soit en état d’ébriété ou non, comme il est dit dans le hadith : Ce qui énivre en grande quantité, alors une petite quantité en est interdite. Le Prophète () a corrélé la malédiction au fait de boire, de servir et autre fait décrit dans le hadith. Et non pas au fait d’être en état d’ébriété.
Boire de l’alcool est un péché si grave qu’Allah n’accepte pas la prière de qui le commet durant quarante jours tant qu’il ne se repent pas. S’il se repent, Allah accepte son repentir. Mais s’il réitère ce péché à plusieurs reprises, Allah n’acceptera pas son repentir, comme cela est dit dans le hadith rapporté par Ibn Omar selon qui le Prophète () a dit : Celui qui boit de l’alcool sa prière ne sera pas accepté durant quarante jours. S’il se repent, Allah accepte son repentir. S’il en boit à nouveau, Allah n’acceptera pas sa prière durant quarante jours. S’il se repent, Allah accepte son repentir. S’il en boit à nouveau, Allah n’acceptera pas sa prière durant quarante jours. S’il se repent, Allah accepte son repentir. S’il en boit à nouveau pour la quatrième fois, Allah n’acceptera pas sa prière durant quarante jours. S’il se repent, Allah n’acceptera pas son repentir. Il lui fera boire du fleuve de Al-Khabâl. Et qu’est-ce que le fleuve d’Al-Khabâl ? demanda-t-on. Il dit : un fleuve du pus des damnés de l’enfer. Rapporté par Tirmidhi qui le juge bon et Ahmad dans son Musnad.
La signification de ce hadith est que si le fidèle réitère ce péché à plusieurs reprises après s’en être repenti, alors dans la plupart des cas, les moyens de se repentir ne lui seront pas facilités. C’est pour cela que le Prophète () a mentionné cela ainsi pour mettre en garde avec force contre ce péché pour que l’homme fasse tout son possible pour ne pas faire partie de ceux dont Allah n’acceptera pas le repentir en ne leurs permettant pas de le faire sincèrement. Sinon, la porte du repentir est ouverte et ne se referme qu’à la mort de l’homme ou quand le soleil se lèvera de là où il est censé se coucher.
Au sujet de ce hadith, Al-Tîbî a dit : On doit comprendre ce hadith dans le cas où l’homme persisterait à boire de l’alcool jusqu’à sa mort. Si le repentir d’un homme n’est pas accepté, cela signifie forcément qu’il est mort sur la mécréance et le péché. Fin de citation.
Al-Qârî a dit : Il est possible qu’annuler son repentir à trois reprises soit la cause du courroux divin comme l’indique ce verset : Ceux qui, après avoir cru, renient la foi, puis redeviennent croyants avant de rejeter à nouveau la foi et de persister dans l’impiété, Allah ne saurait leur pardonner et les mettre sur la bonne voie. (Coran 4/137). Et que dans la plupart des cas, celui qui revient au péché à trois reprises alors son repentir ne serait pas valide comme l’indiquerait le verset parce que l’homme ne serait pas guidé vers le pardon divin. Fin de citation.
Malgré cela, boire de l’alcool n’empêche pas que la prière et le jeûne du fidèle soient valides tant qu’il est conscient de ce qu’il dit et de son intention. Cela n’annule pas le caractère obligatoire de ces actes de culte. Seules les menstrues et les lochies peuvent empêcher de les faire. Et s’il n’est pas conscient de ce qu’il fait alors il doit compenser les actes de culte obligatoires qu’il a faits dans cet état. Le hadith ne signifie pas que le fidèle n’a plus l’obligation de prier et jeûner durant quarante jours. Au contraire, s’il ne prie pas ni ne jeûne, il ajoutera un péché encore plus grave à celui qu’il a déjà commis. Et il ne fera qu’accroitre la colère divine sur sa personne.
Le sens de l’expression ‘’ Allah n’acceptera pas sa prière durant quarante jours’’ est qu’Il ne lui inscrira pas la récompense de ses prières durant quarante jours par punition et dissuasion. Cela ne signifie absolument pas qu’Allah n’exige pas de lui qu’il les fasse et ne le châtiera pas s’il les délaisse.
Et Allah sait mieux.

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