Faire don de son corps après sa mort pour servir la science Fatwa No: 30237
- Fatwa Date:6-3-2016
Est-il permis au musulman de faire don de son corps après sa mort pour servir la science? Est-ce qu'il peut par exemple en faire don à une faculté de médecine ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Lorsqu'un musulman meurt, il doit être traité avec dignité par les autres musulmans. Ils doivent le laver, le placer dans un linceul, accomplir la prière mortuaire pour lui, et l'enterrer en évitant de mutiler sa dépouille. Disséquer une dépouille est donc contraire à ce devoir et cela n'est permis que lorsqu'il y a un intérêt à le faire. L'école hanéfite, certains adeptes de l'école malékite, l'école chaféite, al-Chawkâni et ibn Hazm sont d'avis qu'il est permis d'ouvrir le ventre d'une femme morte pour en sortir un fœtus vivant si on a l'espoir qu'il puisse vivre. Les savants Hanbalites dans les livres Kachf al-Qina' et al-Mughni affirment que si un homme décède dans un puits et qu'il peut en être sorti sans être mutilé, il est obligatoire de le sortir afin de le laver et de le placer dans un linceul. Par contre, s'il n'est pas possible de le sortir du puits sans le mutiler, il faut alors examiner la situation : si le puits n'est pas utilisé, il faut l’ensevelir dans le puits qui lui servira de tombe, mais si le puits est utilisé par les habitants du village ou les passants, il faut sortir la dépouille de l'homme même s'il faut pour cela le dépecer, car il faut prendre en considération l'intérêt des passants et des gens du village et celui qui consiste à laver et à enterrer la dépouille de l'homme décédé.
Par analogie, on peut dire qu'il est permis de disséquer une dépouille dans un but éducatif, car cela peut, entre autres, aider à sauver des vies et à préserver la santé d'autres personnes. Par conséquent, il est permis au musulman de faire don de son corps après sa mort dans ce but. Cette permission est en accord avec la règle islamique générale selon laquelle on peut subir une nuisance secondaire pour préserver un intérêt plus important dont la perte serait plus grave que cette nuisance.
Et Allah sait mieux.