Avis relatif à l'intervention au cours d’une séance de conciliation en faveur de l'une des parties au détriment de l’autre
Fatwa No: 30661

Question

Est-il permis de s'introduire pendant une séance de conciliation sans permission et d'essayer d'intervenir en faveur de l'une des parties sans le consentement de l'autre qui s’y oppose?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Certes, la conciliation entre les gens est l'un des actes d'obéissance et l'une des voies grandioses pour se rapprocher d'Allah, exalté soit-Il, qui dit (sens des versets) :

 

·        Il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément d’Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme (Coran 4/114)

·        Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde (Coran 49/10)

 

De même, le Prophète () a dit : Voulez-vous que je vous informe de quelque chose dont le rang est supérieur à celui de la prière, du jeûne et de l'aumône? Oui, ô Messager d'Allah, dirent-ils

- C'est le rétablissement de l'entente entre les gens, car la discorde entre les gens est le rasage, je ne vous parle pas du rasage des cheveux, mais, du rasage de la religion. (Ahmad, Abû Dâwûd et al-Tirmidhi)

 

Par conséquent, le fait d'intervenir pour concilier des gens n'exige pas la permission de l'une des parties, après les ordres prescrits d'Allah, exalté soit-Il, et les recommandations de Son Prophète () en la matière.

 

Quant au fait d'intervenir en faveur de l'une des parties sans le consentement des deux, cela ne fait pas partie de la conciliation entre les gens. L'on craint même que son auteur ne soit concerné par la condamnation citée dans le hadith du Prophète () :

 

 Ensuite il y aura des gens voraces dont le témoignage précèdera le serment, et le serment le témoignage.  

 

Fait exception à cela, le cas où cette intervention soit au profit de l'une des parties sans que celle-ci ne le sache.

 

En ce qui concerne le fait de s'introduire au sein d’une séance de conciliation, cela n'est pas permis, sauf après en avoir reçu l’autorisation, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

 

Ô vous qui croyez! N’entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission [d’une façon délicate] et de saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous. Peut-être vous souvenez-vous. Si vous n’y trouvez personne, alors n’y entrez pas avant que permission vous soit donnée. Et si on vous dit: Retournez, eh bien, retournez. Cela est plus pur pour vous. Et Allah, de ce que vous faites est Omniscient. (Coran 24/27-28)

 

En tout cas, il n'est pas permis de s'ingérer dans les activités en cours de cette séance, tenue précisément pour cette mission ou que les parties ont agréée pour mettre terme à tout désaccord. Il se peut que la multitude des tiers aggrave la situation, d'autant plus si l'une des parties n'est pas satisfaite ou accuse la tierce personne d'intervenir au profit de son adversaire.

 

Il n'est pas permis d’intervenir entre les parties en favorisant une au détriment de l'autre, car celui qui s'acquitte de la conciliation est chargé d'une obligation grandiose. Il ressemble donc à l'arbitre qui doit s’entourer d'impartialité. Il doit également être équitable envers les parties belligérantes pour agir conformément à l'ordre d'Allah, exalté soit-Il  (sens des versets) :

 

-      Etablissez la concorde entre vos frères (Coran 49/10)

-      et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. (Coran 4/58)

 

Et Allah sait mieux.

Fatwas en relation