Le droit de visite des enfants en cas de divorce Fatwa No: 317830
- Fatwa Date:23-12-2015
Salam alaykoum,
J'ai divorcé de mon mari il y a bientôt un an. J'ai décidé de lui laisser les enfants, car il menaçait de les faire placer au social. Maintenant je risque de perdre mes droits de visite, car je n'ai pas réussi à les respecter (au moment des visites le père était toujours présent). On me demande de choisir entre "oublier que mes enfants existent.." ou me battre contre leur père pour avoir droit à un minimum de visite... Je sais que la première a comme conséquence un éloignement de mes enfants et une souffrance pour eux et pour moi du manque de contact... mais...je sais aussi que mon ex-mari est prêt à utiliser n'importe quel moyen pour m'atteindre (contact d'autre personne, menace, utilise les enfants pour ses recherche d'informations et de contrôle), j'ai peur que lutter pour mes droits de visite ait de grosses conséquences sur l'évolution de mes enfants, car leur père les manipulerait comme il a déjà fait dans certaines visites... Mes questions sont : 1- Islamiquement est ce juste que je renonce à mon droit de visite, si la situation devient insupportable pour tous ? 2- Si je perds tout droit légalement sur mes enfants, même en cas de décès/accident du père, serais-je en tors devant Allah si à ce moment-là je ne suis pas en mesure de prendre soin de mes enfants suite à cette décision judiciaire ? 3- Ne serait-ce pas mieux de lutter, tout en ne connaissant pas les dégâts que peut provoquer mon ex-conjoint ? Ce sont trois questions, mais toutes en relation avec le fait d'abandonner une lutte judiciaire interminable et sans fin... Barak Allahu fik.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Votre mari a très mal agi en vous mettant face à ce choix d'oublier totalement vos enfants ou d'entreprendre un combat judiciaire pour réclamer votre droit de visite alors que la Charia vous accorde ce droit avant même la loi civile. Il n’a pas le droit de vous le dénier et il commet une injustice en le faisant.
Vos enfants font partie des proches parents avec qui vous devez préserver les liens de parenté. Vous êtes donc (à l’origine) obligée de leur rendre visite. Mais si cela vous est impossible pour une raison que vous ne maîtrisez pas, vous ne commettez alors aucun péché en ne leur rendant pas visite, car le péché incombe alors à celui qui vous en empêche ou qui en est la cause. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Craignez Allah, donc autant que vous le pouvez, [...] (Coran 64/16).
Cependant, il ne vous est pas permis de renoncer de vous-même à votre droit de visite de vos enfants et vous ne pouvez le faire que sous la contrainte.
Le fait que la loi vous interdise de les voir ne vous exempte en rien de votre devoir et de votre responsabilité envers eux en cas de décès de leur père ou de son incapacité à remplir ses devoirs envers eux. Vous êtes obligée de faire preuve d'ingéniosité afin de remplir ce devoir et si, malgré tous vos efforts, vous n'y parvenez pas, vous n'en serez alors pas tenue pour responsable en raison du verset que nous avons cité précédemment et qui explique que la responsabilité est liée à la capacité.
Nous sommes incapables de vous conseiller ou non d'entreprendre un combat juridique avec votre mari, mais nous vous conseillons de consulter sur ce sujet vos frères musulmans là où vous vous trouvez. Ces derniers peuvent vous aider à trouver un terrain d'entente avec votre mari, ce qui serait la meilleure solution, ou vous indiquer ce qu'il y a de mieux à faire, car ils connaissent certes mieux que nous la situation et les lois du pays où vous résidez.
Nous attirons ici votre attention sur le fait que la résidence d'un musulman dans un tel pays peut entraîner de nombreux problèmes en raison des lois qui privent le musulman de certains droits que l'Islam lui accorde. C'est pourquoi les savants conseillent au musulman de ne pas résider dans ce genre de pays s’il n’y a pas une nécessité ou un besoin impérieux.
Et Allah sait mieux.