L'héritage d'un défunt ayant laissé une épouse, deux filles, deux petits-fils, des frères et sœurs ?
Fatwa No: 329338

Question

Assalam alykum,
Comment se fait l'héritage d'un défunt ayant laissé une épouse, deux filles, deux petits-fils, des frères et sœurs ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si le défunt n’a laissé comme héritiers que ceux cités dans la question et n’a pas laissé d’autres héritiers, alors son héritage se répartit comme suit :
L'épouse perçoit le huitième au titre de la réserve héréditaire, car le défunt a laissé une descendance héritière. Allah, le Très Haut, dit : Mais si vous avez un enfant, à elles alors le huitième de ce que vous laissez après exécution du testament que vous auriez fait ou paiement d'une dette. (Coran 4/12).
Les filles perçoivent les 2/3 au titre de la réserve héréditaire (fard) qu'elles se partagent équitablement entre elles. Allah, le Très Haut, dit : S'il n'y a que des filles, même plus de deux, à elles alors deux tiers de ce que le défunt laisse. (Coran 4/11). Ibn al-Mundhir a dit : Les oulémas sont unanimes sur le fait que les deux filles d’un défunt ont droit au deux-tiers de l’héritage. Il a été authentiquement rapporté que le Prophète () donna aux deux filles de Sa'd ibn al-Rabî' les deux-tiers de son héritage et le hadith a été rapporté par Ahmad, Abû Dâwûd et al-Tirmidhî.
Les deux petits-fils (fils d’un fils) héritent ce qui reste après prélèvement de la part de l’épouse et des filles en vertu des droits d’agnation (Ta’sîb) qu’ils se partagent à part égale. Le Prophète () a dit : Attribuez d'abord les réserves légales aux réservataires et ce qui reste sera pour le plus proche des héritiers masculins. (Boukhari, Mouslim)
Les frères et les sœurs n'ont aucune part dans cette succession à cause de la présence des petits-fils du défunt. Ibn al-Mundhir a dit : Les savants sont unanimes sur le fait que les frères et sœurs germains ou consanguins n'héritent pas en présence du père, du fils, du fils du fils quel que soit son degré descendance (Al-Idjmâ')

L’héritage doit donc être divisé en 48 parts : l’épouse en perçoit le 1/8 soit 6 parts, les deux filles en perçoivent les 2/3 (32 parts) soit 16 parts pour chacune et il reste 10 parts à partager entre les deux petits-fils à raison de 5 parts pour chacun.

Enfin, nous avisons celui qui a questionné que le problème de l’héritage est un sujet très grave et plein de difficultés, c’est pour cela qu’il ne faut se contenter, en cette matière, ou considérer comme suffisant une fatwa élaborée par un mufti conformément à une question qui lui a été posée. Mais il faut le soumettre au tribunal légal pour l’examiner et régler le problème, sinon l’exposer aux oulémas locaux (s’il n’existe pas de tribunal légal), car il se peut qu’il y ait un héritier oublié ou qu’il y ait un testament ou des dettes ou d’autres droits que les héritiers ignorent !
Et il est notoire que ces droits prévalent sur ceux des héritiers, il ne faut donc pas répartir l’héritage sans se référer au tribunal légal s’il existe pour assurer les intérêts des vivants et des morts.

Et Allah sait mieux.

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