Prélever sur l'héritage afin d'accomplir le Hadj pour une personne décédée
Fatwa No: 330415

Question

Assalam alaykum,
Je désire faire le Hadj cette année inchallah et cela pour le compte de l'oncle de ma femme.
Sa famille compte tout payer avant de partager l'héritage.
Si selon le Hadj je meurs avant de terminer le rituel est-ce que le hadj de cet oncle est valide ? Ou quelqu'un d'autre doit le refaire aux dépends de mon héritage ?
Merci

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si cet homme n'a pas accompli le Hadj alors qu'il en avait les moyens, ses héritiers doivent prélever de quoi accomplir le Hadj pour lui sur son héritage avant de le partager. Ensuite, si c'est vous qui l'accomplissez à sa place et prenez possession de l'argent pour ce faire, mais mourez avant d'accomplir ce pour quoi vous avez été mandaté, alors l'argent qui vous a été donné pour accomplir le Hadj doit leur être remboursé afin qu'ils désignent un autre mandataire qui accomplira le Hadj pour lui. Par contre, si vous mourez durant le Hadj, alors les oulémas divergèrent sur ce qu'il faut faire dans un tel cas. Le dernier avis de Chaféi est qu'il ne faut pas tenir compte de ce qui a déjà été accompli et qu'il faut mandater quelqu'un d'autre pour accomplir le Hadj la même année si cela est encore possible ou une autre année si cela est impossible. Toutefois, le premier avis de Chaféi stipule qu'il faut mandater quelqu'un qui terminera les rites accomplis par le premier mandataire décédé. Al-'Umrânî a dit : Si cela est confirmé, est-il alors permis de continuer là où la personne s'était arrêtée ? Il y a deux avis à ce sujet : le premier est que cela est permis, car il s'agit d'actes pour lesquels il y a mandat et il est donc permis de continuer là où ils ont été arrêtés comme pour tout autre acte. Le deuxième avis est que cela n'est pas permis et c'est l'avis correct, car le début d'un acte d'adoration n’est pas correct si sa fin n’est pas correcte. En effet, un acte d'adoration, comme le jeûne et la prière, ne peut être accompli en deux parties et il y a précaution quant au fait de diviser la Zakât. Si l'on prend ce deuxième avis alors, si le mandat prévoit que le mandataire exécute les actes du Hadj par lui-même, le mandat devient caduque à sa mort. Dans ce cas, s'il reste du temps pour cela, un autre mandataire doit se mettre en état d’Ihrâm pour accomplir le Hadj pour lui. Par contre, si le mandat porte sur le devoir en soi d'accomplir le Hadj, les actes déjà accomplis ne sont pas invalidés par la mort du mandataire et les héritiers peuvent mandater une autre personne qui achèvera les actes à accomplir la même année s'il en a la possibilité ou l'année suivante dans le cas contraire. (Al-Bayân)

Il existe de nombreux détails concernant le mandat et ce qu'il est permis de faire, mais nous n'avons pas le temps de tout exposer ici.

Il semble que le mieux, et Allah sait mieux, soit de mandater une nouvelle personne qui accomplira le Hadj en entier pour le défunt comme le stipule le second avis de Chaféi. Ensuite, si vous décédez avant de terminer tous les rituels du Hadj, vos héritiers ne pourront rien percevoir de l'argent qui vous était attribué en tant que mandataire. Si le mandat portait sur les actes en soi du Hadj, les héritiers de la personne pour qui le Hadj était accompli doivent désigner quelqu'un d'autre qui accomplira ce Hadj à sa place et vos héritiers n'ont rien à débourser pour ce faire. Par contre, si le mandat portait sur votre responsabilité personnelle d'accomplir le Hadj alors, ce sont vos héritiers qui doivent désigner quelqu'un d'autre qui accomplira ce Hadj en payant ce Hadj avec l'argent de votre héritage et en touchant l'argent qui vous avez été octroyé pour ce faire. Tel est l'avis prédominant de l'école chaféite.

Et Allah sait mieux.

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